Relations avec la Géorgie

  • Mis à jour le: 07 Mar. 2024 16:36

La Géorgie compte parmi les plus proches partenaires de l’OTAN. Elle aspire à devenir membre de l’Alliance. Au fil du temps, l’OTAN et la Géorgie ont mis en place des activités de coopération pratique très diverses, à l’appui des efforts de réforme du pays et de son objectif à terme d’adhésion à l’OTAN. La Géorgie contribue à l’opération Sea Guardian, dirigée par l’OTAN, et elle coopère avec les pays membres et les autres pays partenaires dans de nombreux autres domaines.

Georgia and NATO relations - flags on black

 

  • La Géorgie a recouvré son indépendance en 1991. L’année suivante, l’OTAN a établi des relations avec le pays, lorsque celui-ci est devenu membre du Conseil de coopération nord-atlantique. À ce forum de dialogue a succédé en 1997 le Conseil de partenariat euro-atlantique, qui réunit tous les Alliés et les pays partenaires de la zone euro-atlantique.
  • La coopération bilatérale pratique a démarré lorsque la Géorgie a adhéré au Partenariat pour la paix (1994) et s’est approfondie après la « révolution des roses » de 2003, lorsque le nouveau gouvernement s’est lancé sur la voie de réformes plus ambitieuses.
  • Au sommet de l’OTAN tenu à Bucarest en avril 2008, les Alliés ont décidé que la Géorgie deviendrait membre de l’Organisation pourvu qu’elle réponde à toutes les exigences requises – décision confirmée depuis aux sommets successifs de l’OTAN. L’Alliance reste résolue à soutenir le droit de la Géorgie à décider librement de son avenir et de sa politique étrangère, sans ingérence extérieure.
  • Depuis l’invasion de la Géorgie par la Russie en août 2008, les Alliés n’ont cessé d’exprimer leur soutien en faveur de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Géorgie à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. L’Alliance appelle la Russie à retirer les forces qu’elle a stationnées en Géorgie sans le consentement de cette dernière et à revenir sur sa décision de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, régions de Géorgie, en tant qu’États indépendants.
  • Depuis 2008, la Commission OTAN-Géorgie (COG) offre un cadre pour une coopération et un dialogue politique étroits à l’appui des efforts de réforme du pays et de ses aspirations euro-atlantiques. Les travaux préparatoires menés dans la perspective de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN progressent grâce à la mise en place et à la mise en œuvre de programmes nationaux annuels successifs. En juillet 2018, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis avec la Géorgie et ont adopté une déclaration marquant le dixième anniversaire de la COG.
  • Au sommet de l’OTAN tenu au pays de Galles en 2014, le paquet substantiel OTAN-Géorgie (SNGP) a été lancé pour renforcer l’aptitude de la Géorgie à se défendre et aider ce pays à avancer dans sa préparation à l’adhésion. Un SNGP actualisé, avec de nouvelles échéances et des ambitions renouvelées, a été adopté en décembre 2020.
  • Au sommet de Madrid, en 2022, les Alliés ont entériné un ensemble de mesures de soutien individualisées en faveur de la Géorgie, l’un des partenaires de l’OTAN les plus directement touchés, dans l’environnement de sécurité actuel, par les menaces extérieures et les actes d’ingérence découlant de la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine.
  • Le Bureau de liaison de l’OTAN a été mis en place en Géorgie en 2010 pour soutenir les efforts de réforme du pays et son programme de coopération avec l’Organisation.
  • Le représentant spécial du secrétaire général de l’OTAN pour le Caucase et l’Asie centrale est chargé de la coordination générale de la politique de partenariat de l’Organisation dans ces deux régions.

 

 

Principaux domaines de coopération

La coopération entre la Géorgie et l’OTAN s’exerce au bénéfice des deux parties dans les domaines énumérés ci-après.

Renforcement des capacités et de l’interopérabilité

Paquet substantiel OTAN-Géorgie (SNGP)

Le SNGP est le principal instrument de coopération pratique entre la Géorgie et l’OTAN. Lancé en 2014, ce paquet vise à renforcer les capacités de défense de la Géorgie conformément aux normes de l’OTAN, et il permet à ce pays d’avancer dans le travail qu’il effectue pour préparer son adhésion, à terme, à l’Organisation.

Le paquet substantiel OTAN-Géorgie a pour but de contribuer aux objectifs suivants :

  • agir comme catalyseur de la mise en œuvre des réformes du secteur de la défense de la Géorgie ;
  • accroître l’interopérabilité de la Géorgie avec l’OTAN ;
  • apporter un soutien aux activités de la Géorgie visant à contribuer à la sécurité euro-atlantique ;
  • accroître la redevabilité et la transparence ;
  • renforcer la résilience de la Géorgie ;
  • renforcer la coordination et l’interaction interinstitutionnelles de la Géorgie ;
  • rapprocher la Géorgie de l’Alliance.

En 2020, une revue approfondie a été menée par l’OTAN en liaison avec les ministères géorgiens des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur, ainsi qu’avec les forces de défense et la garde côtière géorgiennes. Cette revue a débouché sur un paquet substantiel OTAN-Géorgie renforcé, qui a été entériné par les ministres des Affaires étrangères en décembre 2020. Le paquet renforcé continue de recouvrir plusieurs milieux d’opérations (air, terre, mer, cyberespace) et inclut des activités de soutien aux niveaux tactique, opératif et stratégique, y compris la conduite régulière d’exercices conjoints OTAN-Géorgie.

Le SNGP renforcé comprend 16 initiatives, dont trois ont été ajoutées en 2020. Ces trois initiatives visent à aider la Géorgie à constituer une capacité médicale militaire déployable, à développer ses capacités de formation à la langue anglaise, et à améliorer son système de codification et de normalisation, ce qui permettra d’assurer un niveau encore plus élevé d’adéquation des nouveaux projets et programmes de défense de la Géorgie avec les exigences OTAN.

De plus, comme annoncé en 2023 au sommet de Vilnius, le paquet renforcé comprend de nouvelles initiatives dans les domaines de la gestion de crise, de la cybersécurité, du génie militaire et des communications sécurisées, mais aussi des installations d’entraînement et de la défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN).

Le niveau d’ambition des initiatives en cours a été relevé, notamment par l’intermédiaire du Centre conjoint de formation et d’évaluation et de l’École pour le renforcement des institutions de défense. L’objectif de ces initiatives est d’établir des communications sécurisées entre la Géorgie et l’OTAN, de renforcer les capacités de cyberdéfense de la Géorgie et d’améliorer les capacités militaires (terrestres, aériennes et maritimes) du pays. Les initiatives actualisées des domaines aérien et maritime visent également à faire en sorte que la Géorgie dispose d’une meilleure connaissance de la situation. Pour toutes ces initiatives, qu’elles soient nouvelles ou actualisées, la Géorgie et l’OTAN ont approuvé des états finaux assortis de plans de mise en œuvre concrets et détaillés pour les années à venir.

Le Centre conjoint OTAN-Géorgie de formation et d’évaluation a été mis en place avec la Géorgie ; il assure, dans le cadre d’exercices réels ou simulés, l’entraînement et la certification d'unités militaires de pays de l’Alliance et de pays partenaires. Le tout dernier exercice OTAN-Géorgie s’est déroulé en mars 2022, et il est prévu que le prochain se tienne en mars 2025. Les Alliés ont financé l’acquisition d’un certain nombre de véhicules destinés au Centre.

Mesures de soutien individualisées faisant suite à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine

Au sommet de Madrid, en 2022, les Alliés ont entériné un ensemble de mesures de soutien individualisées en faveur de la Géorgie, l’un des partenaires de l’OTAN les plus directement touchés, dans l’environnement de sécurité actuel, par les menaces extérieures et les actes d’ingérence découlant de la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine.

Ces mesures renforcent le soutien à la Géorgie, tant sur le plan politique que pratique. Les mesures politiques visent à intensifier le dialogue entre la Géorgie et l’OTAN, et les mesures pratiques visent à aider ce pays à passer plus vite des équipements de l’ère soviétique à des équipements répondant aux actuelles normes OTAN, et à améliorer sa connaissance de la situation.

L’OTAN apportera un soutien, en partie dans le cadre des initiatives existantes au titre du paquet substantiel OTAN-Géorgie, mais également dans le cadre de nouvelles initiatives potentielles, destinées par exemple à renforcer les capacités de la Géorgie dans le domaine de la protection contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). 

Autres initiatives

Lancé en 2009, un programme de perfectionnement professionnel du personnel civil permet de renforcer la capacité de contrôle et de gestion démocratiques au sein du ministère de la Défense ainsi que d’autres institutions du secteur de la sécurité.

La Géorgie participe à l’initiative pour le développement de l’intégrité, qui apporte aide pratique et conseils pour le renforcement de l’intégrité, de la redevabilité et de la transparence dans le secteur de la défense et de la sécurité. Le pays est également membre du programme de renforcement de la formation « défense », qui vise à améliorer la formation théorique et pratique dispensée au sein de l’Université nationale de défense et de l’Académie militaire de Géorgie.

De plus, en raison de ses contributions particulièrement importantes aux opérations et à d’autres objectifs de l’OTAN, la Géorgie fait partie des quatre pays qui bénéficient de possibilités de dialogue et de coopération accrues avec les Alliés (appelés partenaires « nouvelles opportunités »). Les autres partenaires « nouvelles opportunités » sont l’Australie, la Jordanie et l’Ukraine.

La Géorgie renforce également ses capacités et son interopérabilité au travers de sa participation à la Force de réaction de l’OTAN.

Soutien aux opérations dirigées par l’OTAN

  • La Géorgie a participé, essentiellement au travers de l’échange de renseignement, à l’opération de surveillance maritime que l’OTAN a menée en mer Méditerranée à des fins de lutte contre le terrorisme, Active Endeavour. Depuis 2016, le pays contribue à la connaissance de la situation maritime dans le cadre de l’opération maritime Sea Guardian, en Méditerranée.
  • La Géorgie a fourni des troupes à la Force pour le Kosovo (KFOR) de 1999 à 2008 : une unité de la taille d’une compagnie, intégrée dans une brigade allemande, et une section d’infanterie, incorporée à un groupement tactique turc.
  • La Géorgie a été, parmi les pays non OTAN, l’un des plus gros fournisseurs de troupes à la Force internationale d’assistance à la sécurité, en Afghanistan, laquelle a achevé sa mission en 2014. Elle a également compté parmi les principaux contributeurs de Resolute Support – mission de suivi visant à dispenser formation, conseil et assistance aux forces afghanes (2015-2021).

Autres domaines de coopération

  • Plusieurs projets relevant d’un fonds d’affectation spéciale, financés par différents pays de l’Alliance et pays partenaires, ont permis à la Géorgie d’éliminer en toute sécurité des stocks d’armes et de munitions excédentaires et obsolètes ainsi que des mines et des munitions non explosées, y compris du dépôt de munitions de Skra (près de Gori).
  • La Géorgie renforce la préparation de son secteur civil et accroît sa résilience avec l’aide de l’OTAN. La coopération pratique avec le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC) améliore en outre les capacités de gestion de crise et l’interopérabilité, ce qui permet à la Géorgie de contribuer à de nombreuses opérations internationales de secours. L’EADRCC a coordonné l’aide apportée à la Géorgie suite à un séisme et à des feux de forêt.
  • Depuis 1994, la Géorgie participe activement au programme pour la science au service de la paix et de la sécurité. Les activités menées par la Géorgie ont porté sur des questions très diverses, comme la sécurité environnementale et la sécurité énergétique, la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense, la défense contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), ainsi que les femmes, la paix et la sécurité. En particulier, des experts géorgiens contribuent à un projet phare dont l’objectif est de développer une plateforme novatrice pour la gestion rapide et efficace des crises survenant après une attaque terroriste perpétrée au moyen d’agents chimiques et biologiques.

 

Bureau de liaison de l’OTAN en Géorgie

Ouvert en octobre 2010 à la demande des autorités géorgiennes, le Bureau de liaison de l’OTAN assume les fonctions d’une mission diplomatique officielle et représente l’Organisation en Géorgie.
Ses principales tâches sont les suivantes :

  • fournir des avis et une assistance au gouvernement géorgien à l’appui des efforts de réforme civile et militaire indispensables pour l’intégration dans l’OTAN ;
  • fournir des avis aux autorités géorgiennes et à celles de l’OTAN sur la planification et la mise en œuvre des programmes et des activités de coopération ;
  • assurer la liaison avec les autorités géorgiennes, celles de l’OTAN, des pays alliés et des pays partenaires pour améliorer la coopération et la compréhension à l’appui de l’objectif géorgien d’une adhésion pleine et entière à l’Organisation ;
  • promouvoir la coopération bilatérale et multilatérale avec l’OTAN et les pays alliés au travers de projets, d’activités et de visites.

Le représentant spécial du secrétaire général de l’OTAN pour le Caucase et l’Asie centrale est chargé de la coordination générale de la politique de partenariat de l’Organisation dans ces deux régions. Le représentant spécial travaille en liaison étroite avec les dirigeants régionaux afin de renforcer leur coopération avec l’Alliance, et il apporte un soutien de haut niveau aux travaux du Bureau de liaison de l’OTAN en Géorgie (avec un mandat régional pour tout le Caucase du Sud).

 

Réaction à l’agression russe contre la Géorgie

Lors d’une réunion d’urgence tenue le 19 août 2008, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN ont appelé de leurs vœux une solution pacifique et durable au conflit, fondée sur le respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Géorgie, reconnues par le droit international et par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils ont déploré l’usage de la force, celui-ci n’étant pas conforme aux engagements en faveur du règlement pacifique des conflits pris à la fois par la Géorgie et par la Russie dans le cadre du Partenariat pour la paix et d’autres accords internationaux, parmi lesquels l’Acte fondateur OTAN-Russie et la déclaration de Rome. Les Alliés se sont dits particulièrement préoccupés par l’action militaire disproportionnée menée par Moscou dans les régions d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Ils ont appelé la Russie à retirer immédiatement ses troupes de ces zones en vertu de l’accord en six points conclu grâce aux efforts de l’Union européenne.

À la demande de la Géorgie, les Alliés ont décidé de lui apporter un soutien dans un certain nombre de domaines, notamment en l’aidant à évaluer les dégâts causés aux infrastructures civiles ainsi que l’état du ministère de la Défense et des forces armées, en contribuant au rétablissement du système de contrôle de la circulation aérienne, et en lui donnant des conseils en matière de cyberdéfense.

Le 27 août 2008, les Alliés ont condamné la décision prise par la Russie de reconnaître l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, régions de Géorgie, en tant qu’États indépendants, et ils ont appelé Moscou à revenir sur cette décision. Ils continuent de soutenir l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Ils ne reconnaissent pas les élections organisées depuis lors dans ces régions, ni les prétendus traités signés entre la Russie et ces régions.

L’Alliance appelle en outre la Russie à retirer les forces qu’elle a stationnées en Géorgie sans le consentement de cette dernière, à mettre fin à la militarisation de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud et à ne plus chercher à les séparer de force du reste de la Géorgie en construisant des obstacles qui s’apparentent à des frontières, ainsi qu’à mettre un terme aux exactions et aux atteintes aux droits de la personne qu’elle commet, notamment aux détentions arbitraires et au harcèlement de citoyens géorgiens.

Les Alliés saluent les efforts déployés par la Géorgie pour tenter de résoudre le conflit avec les régions d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie par la diplomatie (notamment à la faveur des discussions internationales de Genève) et par la réconciliation (notamment dans le cadre de l’initiative de paix intitulée « Un pas vers un avenir meilleur »).