Déclaration des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN concernant l’Afghanistan
Publiée à Bruxelles le 20 août 2021
1. Nous, ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN, nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner la situation, difficile, en Afghanistan.
2. Nous sommes unis dans l’expression de notre profonde inquiétude au sujet des événements dramatiques observés en Afghanistan et appelons à la cessation immédiate des violences. Nous sommes également vivement préoccupés par les informations faisant état de graves violations des droits de la personne et de graves atteintes à ces droits dans tout le pays. Nous proclamons notre adhésion à la déclaration du 16 août du Conseil de sécurité de l’ONU, et nous appelons au respect, en toutes circonstances, des règles et des normes internationales en matière de droits de la personne et du droit international humanitaire.
3. Il nous incombe, dans l'immédiat, d’honorer nos engagements s’agissant d’évacuer en toute sécurité nos ressortissants, ceux des pays partenaires, et les Afghans désormais en danger, en particulier celles et ceux qui ont apporté leur concours à notre action. Nous exhortons ceux qui exercent l’autorité en Afghanistan à respecter et à faciliter le départ sécurisé et méthodique de ces personnes, notamment depuis l’aéroport international Hamid Karzaï, à Kaboul. Aussi longtemps que les opérations d’évacuation se poursuivront, nous maintiendrons notre étroite coordination opérationnelle, s’appuyant sur les moyens militaires alliés à l’aéroport international Hamid Karzaï.
4. Le peuple afghan est en droit de vivre dans la sûreté, la sécurité et la dignité, et d’exploiter les importants progrès politiques, économiques et sociaux qu’il a accomplis ces vingt dernières années. Nous nous tenons aux côtés des acteurs de la société civile, qui doivent pouvoir continuer de jouer, en toute sécurité, le rôle important qui est le leur au sein de la société afghane. Nous appelons toutes les parties prenantes en Afghanistan à œuvrer de bonne foi à la mise en place d’un gouvernement inclusif et représentatif, avec la participation véritable des femmes et des groupes minoritaires. Au vu des circonstances actuelles, l’OTAN a suspendu tout soutien aux autorités afghanes. Tout gouvernement afghan à venir devra respecter les obligations internationales de l’Afghanistan, protéger les droits de la personne au sein de la société afghane dans son ensemble, en particulier s’agissant des femmes, des enfants et des minorités, préserver l'état de droit, permettre un accès sans entrave de l’aide humanitaire, et veiller à ce que l’Afghanistan ne redevienne jamais un sanctuaire pour les terroristes.
5. Ces vingt dernières années, nous sommes parvenus à empêcher les terroristes d’utiliser l’Afghanistan comme un sanctuaire à partir duquel fomenter des attentats. Nous ne tolérerons aucune menace terroriste à notre encontre. Nous maintenons notre engagement à lutter contre le terrorisme avec détermination et résolution, dans un esprit de solidarité.
6. Nous saluons le dévouement et le sacrifice de toutes celles et de tous ceux qui ont travaillé sans relâche ces vingt dernières années pour offrir à l’Afghanistan un avenir meilleur. Ensemble, nous mènerons une réflexion exhaustive sur notre action en Afghanistan et en tirerons les enseignements nécessaires. Nous continuerons à œuvrer, pour l'Afghanistan, en faveur de la stabilité et de la prospérité auxquelles le peuple afghan est en droit de prétendre, et à faire face aux grandes questions se posant en Afghanistan et dans la région, dans l’immédiat et à plus long terme, notamment au travers de notre coopération avec nos partenaires régionaux et internationaux, tels que l’Union européenne et les Nations Unies.