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Il y a 19 jours, l'OTAN célébrait son Cinquième Anniversaire. Cinq ans sont bien peu de chose dans la vie des hommes et des nations; pourtant que de transformations se sont produites. La Communauté de l'Atlantique Nord n'est plus une vue de l'esprit mais une réalité, une réalité si contrète que la Russie soviétique a demandé à en faire partie.

Ceux d'entre nous qui, jour après jour, se consacrent aux affaires de l'OTAN s'impatientent parfois ou se sentent déçus ou découragés devant la lenteur des progrès ou la difficulté de la tâche. A ceux-là je demande de jeter un regard sur le chemin qui a été parcouru depuis le jour où le Traité a été signé. Ils verront alors leurs problèmes ou leurs difficultés actuelles sous une perspective plus exacte et ils se sentiront par là même réconfortés et encouragés.

Nous avons parmi nous aujourd'hui trois des Ministres des Affaires Etrangères qui ont signé personnellement le Traité: M. Pearson du Canada, M. Bech du Luxembourg et M. Lange de la Norvège. Ils ne me contrediront pas si je dis que, bien que les principes sur lesquels repose le Traité sont demeurés, et doivent toujours demeurer immuables, l'Organisation telle qu'elle existe aujourd'hui ressemble fort peu à celle qu'avaient imaginée ses fondateurs.

Comme ceux-ci ont fait preuve de sagesse! Ils n'ont pas tenté de fixer des règles rigides. Ils se sont rendu compte qu'ils se lançaient dans une expérience de coopération internationale sans précédent et que la structure de l'Organisation et ses règles ne pouvaient être déterminées qu'à l'usage. C'est précisément ce qui s'est passé.

A l'origine, un certain nombre de comités ont été créés pour étudier les multiples aspects du problème. Ces comités ont déblayé le terrain qui leur était assigné, défini les problèmes, puis cédé la place à d'autres comités et à d'autres organismes. Ceux-ci à leur tour ont poussé l'étude des problèmes un pas plus loin, puis ont cédé la place à d'autres, et ainsi de suite. Ce n'est qu'à la Conférence de Lisbonne, il y a à peine plus de deux ans, que fut mise au point la structure de l'OTAN telle qu'elle existe aujourd'hui.

Sir John Hunt, le Chef de l'équipe qui a vaincu l'Everest, disait, en parlant des équipes qui l'avaient précédé: "Leur importance réside dans le fait que chacune d'elles, quel que soit le point qu'elle ait atteint, est venue ajouter son expérience à celles de ses prédécesseurs". Quant à nous, qui travaillons actuellement à l'OTAN et pour l'OTAN, nous sommes pleinement conscients que ceux qui nous ont précédés "sont venus eux aussi ajouter leur expérience à celle de leurs prédécesseurs" et qu'ils ont aussi rendu notre tâche plus facile. Nous n'ignorons pas non plus que nous sommes encore loin du sommet. Tout ce que nous pouvons espérer faire c'est d'ajouter notre expérience à "celle de nos prédécesseurs" et de faciliter aussi la tâche de ceux qui nous suivront.

Les réalisations de l'OTAN au cours de ces cinq années sont évidentes. Nous avons un Conseil qui siège en permanence, qui est doté d'un pouvoir effectif de décision et qui se réunit une fois, deux fois, ou même trois fois par semaine, et au besoin, dans un délai d'une demi-heure. Nous avons un Secrétariat International qui travaille comme une seule et même équipe depuis deux ans, auquel treize pays sont représentés, et auquel le quatorzième le sera prochainement. Nous avons une organisation militaire commune, avec un réseau de commandements couvrant l'Océan Nord Atlantique et le Continent Européen, du Cap Nord à l'Afrique du Nord, de la Manche au Caucase. Sur le plan militaire, nous nous sommes forgé un bouclier qui n'est pas encore assez puissant pour résister à une attaque générale, mais qui, de l'avis du Commandant Suprême en Europe, est suffisamment fort pour résister aux armées que la Russie soviétique entreitent actuellement hors de ses frontières. Nous avons accompli des réalisations impressionnantes dans le domaine de l'infrastructure; nous disposons maintenant de 120 aérodromes utilisables, alors qu'il n'y en avait que 15 lorsque le Général Eisenhower vint en Europe assumer les fonctions de Commandant Suprême. Je ne parlerai pas des améliorations considérables que nous avons apportées aux télécommunications, des dépôts de carburant que nous construisons et de nombreux autres travaux en cours.

Ce sont là des réalisations concrètes que chacun peut constater, mais il en est une autre, encore plus importante, bien qu'invisible. Je veux parler de l'union qui s'est réalisée au sein de l'OTAN et qui ne cesse de croître. Vous la verrez se manifester partout.

Si vous vous rendez au Collège de Défense de l'OTAN, vous verrez des groupes d'officiers de huit ou dix nations différentes, travaillant en commun et déjeunant ensemble, s'enrichissant mutuellement par l'échange de leurs idées et formant des amitiés qui dureront toute la vie.

Cette union, vous la constaterez aussi si vous venez au SHAPE. J'ai entendu récemment le Général Gruenther faire la déclaration suivante: "Au cours de mes trente cinq années de service j'ai fait partie de nombreux quartiers généraux, mais je n'ai jamais vu d'expérience plus heureuse que celle du SHAPE".

Vous la retrouverez encore si vous assistez aux manoeuvres internationales, terrestres, navales et aériennes, qui ont lieu pratiquement d'un bout de l'année à l'autre dans toute la zone de défense Nord Atlantique. N'étaient les différences d'uniformes, vous pourriez croire que les armées de tous ces pays ont toujours servi sous le même drapeau.

Vous ferez la même constatation au Secrétariat International du Palais de Chaillot. Aucun d'entre nous ne se considère comme citoyen de son propre pays, mais estime, avec fierté, qu'il appartient à une équipe internationale, vouée au service de toute l'Alliance.

Enfin, vous constaterez la même union aux séances du Conseil Atlantique. Même pendant la brève période - deux ans à peine - où j'ai eu le privilège d'être asocié aux travaux de cet organisme, la situation s'est modifiée de façon remarquable: il semble qu'il nous faille beaucoup moins de temps aujourd'hui qu'il y a deux ans pour nous mettre d'accord sur des points litigieux. Cela tient évidemment à ce que les membres du Conseil ont acquis une compréhension plus nette des points de vue de leurs collègues, et cette compréhension a fait naître une tolérance et un respect mutuels, ainsi qu'une amitié durable.

Nous entrons maintenant dans une phase difficile. Le danger qu'une attaque peut paraître moins proche et les Soviets continueront à faire tout leur possible pour nous diviser. Plus vous portez un fardeau longtemps, plus il vous semble lourd. Et il est certain que les pays de l'OTAN supportent tous depuis longtemps de très lourdes charges de défense. Mais la menace n'en subsiste pas moins, et ce serait trahir tous les efforts et sacrifices accomplis que de s'estimer satisfaits, de relâcher nos efforts ou, pis encore, de nous laisser désunir. Nous sommes sur la bonne voie: notre destin est entre nos mains! Si nous savons être constants et fidèles les uns aux autres, et si nous restons unis comme nous le sommes actuellement, nous éviterons les horreurs indicibles d'une troisième Guerre Mondiale.