Le rôle de l'OTAN au Kosovo
Depuis juin 1999, l'OTAN dirige une opération de soutien de la paix au Kosovo, à l'appui d'initiatives internationales plus larges visant à consolider la paix et la stabilité dans la région.
Crédit photo : KFOR
- L’OTAN dirige une opération de soutien de la paix au Kosovo depuis juin 1999. Cette opération est menée par la Force pour le Kosovo (KFOR).
- La KFOR a été créée au terme de la campagne aérienne de 78 jours lancée par l’OTAN contre le régime de Milosevic afin de faire cesser les violences au Kosovo.
- Le mandat de la KFOR découle de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Accord militaro-technique conclu entre l’OTAN, la République fédérale de Yougoslavie et la Serbie.
- À l’origine, les objectifs de la KFOR consistaient à décourager une reprise des hostilités, à instaurer un environnement sûr et à veiller au maintien de la sécurité et de l’ordre publics, à démilitariser l’Armée de libération du Kosovo, à appuyer l’action humanitaire internationale et à assurer une coordination avec la communauté civile internationale présente sur place.
- Aujourd’hui, la KFOR contribue toujours à maintenir un environnement sûr au Kosovo et à y préserver la liberté de circulation au profit de tous.
- L’OTAN soutient fermement l’accord de normalisation conclu en 2013 entre Belgrade et Pristina sous les auspices de l’Union européenne.
- En 2023, à la suite d’un regain de tensions dans la région, l’OTAN a déployé, à titre temporaire, des soldats supplémentaires pour que la KFOR dispose des effectifs dont elle a besoin pour exécuter, en toute impartialité, le mandat que lui a confié l’ONU.
- Objectifs de la KFOR
- Tâches de la KFOR
- Commandement et structure de la KFOR
- Évolution du rôle de l'OTAN au Kosovo
- Commandants de la KFOR
Objectifs de la KFOR
La KFOR a été déployée au Kosovo le 12 juin 1999, au terme de la campagne aérienne de 78 jours lancée par l’Alliance en mars 1999 pour mettre fin à la catastrophe humanitaire qui frappait le pays et pour inverser le cours des choses.
Le mandat de la KFOR découle de la résolution 1244 adoptée le 10 juin 1999 par le Conseil de sécurité de l’ONU et de l’accord militaro-technique conclu entre, d’une part, l’OTAN et, d’autre part, les gouvernements de la République fédérale de Yougoslavie et de la République de Serbie. Les opérations de la KFOR sont menées en vertu du chapitre VII de la charte des Nations Unies et, à ce titre, elles constituent une mission d’imposition de la paix.
Aujourd’hui, la KFOR compte environ 4 500 personnels mis à disposition par 29 pays de l’Alliance et pays partenaires. Elle continue d’aider à maintenir un environnement sûr et à préserver la liberté de circulation de toute la population et de toutes les communautés du Kosovo. Elle agit conformément à son mandat, qui consiste :
- à empêcher les forces yougoslaves et serbes de reprendre les hostilités et de menacer à nouveau le Kosovo ;
- à instaurer un environnement sûr et à veiller au maintien de la sécurité et de l’ordre publics ;
- à démilitariser l’Armée de libération du Kosovo ;
- à appuyer l’action humanitaire internationale ;
- à soutenir la communauté civile internationale présente sur place et assurer une coordination avec cette dernière.
Avec le temps, et à mesure que les conditions de sécurité se sont améliorées, l’OTAN a ajusté progressivement la posture de la KFOR pour arriver à une force réduite et plus flexible ayant moins de tâches fixes à accomplir. Tous les ajustements de la posture de la KFOR sont décidés par le Conseil de l’Atlantique Nord en fonction de l’évolution des conditions de sécurité sur le terrain. La KFOR travaille par ailleurs en coopération et en coordination avec l’ONU, l’Union européenne (UE) et d’autres acteurs internationaux pour favoriser l’établissement d’un Kosovo stable, démocratique, multiethnique et pacifique.
Tâches de la KFOR
Tâches initiales
La KFOR a aidé et, dans certains cas, aide toujours à la réalisation des tâches suivantes, entre autres :
- retour et réinstallation des personnes déplacées et des réfugiés ;
- reconstruction et déminage ;
- assistance médicale ;
- sécurité et maintien de l’ordre public ;
- protection du patrimoine ;
- sécurité des frontières ;
- prévention des trafics d’armes transfrontières ;
- mise en œuvre à l’échelle du Kosovo d’un programme d’amnistie concernant les armes, les munitions et les explosifs ;
- destruction d’armes ;
- soutien à l’établissement d’institutions civiles, à l’ordre public, aux systèmes judiciaire et pénal, au processus électoral ainsi qu’à d’autres aspects de la vie politique, économique et sociale du Kosovo.
La KFOR continue d’accorder une attention particulière à la protection des minorités : elle patrouille régulièrement à proximité des enclaves abritant des minorités, elle installe des postes de contrôle, elle escorte des groupes minoritaires, elle assure la protection des sites patrimoniaux (les monastères, par exemple) et elle organise des distributions de vivres, de vêtements et de fournitures scolaires.
Tâches supplémentaires
Le 12 juin 2008, l’OTAN a accepté d’assumer des tâches supplémentaires au Kosovo en coordination avec les autorités locales et internationales concernées. Elle a notamment aidé à la dissolution du Corps de protection du Kosovo et à la mise sur pied de la Force de sécurité du Kosovo (KSF) ainsi qu’à l’établissement d’une structure civile chargée d’encadrer cette force. L’OTAN a ainsi supervisé la création et l’instruction d’une force professionnelle multiethnique, placée sous le contrôle d’un organe civil. La KSF est composée de volontaires ; elle est dotée d’un armement léger. Elle est avant tout chargée des tâches de sécurité qui ne sont pas du ressort de la police, par exemple les interventions d’urgence, le traitement des dispositifs explosifs, la gestion des matières dangereuses, la lutte contre les incendies et la protection civile. L’effectif total de la KSF ne doit pas dépasser 2 500 personnels d’active et 800 réservistes.
Commandement et structure de la KFOR
Un commandement régional (RC) est une unité militaire de la taille d'un régiment, composée de deux bataillons : un bataillon de manœuvre très mobile, flexible et pouvant être déployé rapidement sur les points chauds éventuels, dans tout le Kosovo, et un bataillon spécialisé dans les actions non cinétiques, qui travaille avec les acteurs civils locaux (municipalités, institutions, groupes ethniques) par l'intermédiaire de ses équipes de liaison et de surveillance (LMT).
Il existe actuellement deux RC :
- le RC Est, dont le QG est situé au Camp Bondsteel, près de Ferizaj/Urosevac ;
- le RC Ouest, dont le QG est situé au Camp Villaggio Italia, à Pejë/Peć.
Le QG de la KFOR se trouve toujours au Camp Film City, à Pristina. Outre les troupes de la KFOR au Kosovo, l’OTAN conserve des forces de réserve prêtes à se déployer si nécessaire.
La KFOR relève d’une chaîne de commandement unique, placée sous l’autorité du commandant de la Force (COMKFOR). Ce dernier fait rapport au commandant du Commandement allié de forces interarmées de Naples (COM JFCNP), en Italie. Actuellement, le COMKFOR est le général de division Enrico Barduani (forces terrestres italiennes), qui a pris ses fonctions le 11 octobre 2024.
Évolution du rôle de l'OTAN au Kosovo
Déploiement de la KFOR
La résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU a été adoptée le 10 juin 1999 et, le 12 juin, les premiers éléments de la KFOR, dirigée par l’OTAN, sont entrés au Kosovo. Le 20 juin, toutes les forces serbes s’étaient retirées.
La KFOR comprenait à l’origine quelque 50 000 hommes et femmes, mis à disposition par les pays membres de l’OTAN, des pays partenaires et des pays non membres, et placés sous un commandement et un contrôle unifiés. Début 2002, les effectifs de la KFOR ont été ramenés à environ 39 000 personnels. L’amélioration des conditions de sécurité a permis à l’OTAN de réduire encore les effectifs, qui sont passés à 26 000 en juin 2003 et à 17 500 à la fin de cette même année.
Des conditions de sécurité plus favorables
À partir de 2004 et dans les années qui ont suivi, les conditions de sécurité ont continué de s’améliorer. Les 11 et 12 juin 2009, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont donc décidé d’ajuster progressivement la posture de la KFOR pour passer à une phase de présence dissuasive visant à décourager la reprise des hostilités. Lors de la réunion informelle qu’ils ont tenue à Istanbul les 3 et 4 février 2010, les ministres de la Défense des pays de l’Alliance ont été informés par les autorités militaires de l’OTAN que la KFOR avait mené à bien la première étape (dite « Gate One ») de sa transition vers une phase de présence dissuasive, en ramenant ses effectifs sur le terrain à quelque 10 200 soldats. Le passage à la deuxième étape de la transition, prévoyant un effectif total d’environ 5 000 personnels, a été recommandé par les autorités militaires et autorisé par le Conseil de l’Atlantique Nord le 29 octobre 2010. L’étape 2 a débuté le 28 février 2011. Toute décision concernant un nouvel ajustement de la posture de la KFOR au Kosovo devra être approuvée par le Conseil de l’Atlantique Nord.
Parallèlement, l’amélioration des conditions de sécurité sur le terrain au Kosovo a permis à l’OTAN de poursuivre la mise en œuvre du processus d’allègement du dispositif de protection, qui consiste à transférer progressivement à la police locale la responsabilité de la garde de sites religieux et culturels placés sous la protection de la KFOR. Fin 2013, la KFOR avait allégé le dispositif de protection de huit biens sous statut spécial désigné, à savoir le monument de Gazimestan, les monastères de Gračanica, de Zociste, de Budisavci, de Gorioc, des Saints-Archanges et de Devič ainsi que le monastère patriarcal de Pec. Seul un site – le monastère de Decani – reste pour le moment sous la protection de la KFOR.
Soutien au renforcement des capacités
En plus des tâches confiées à la KFOR, l’OTAN mène des activités de renforcement des capacités avec les organes de sécurité du Kosovo. Ces activités sont gérées par l’Équipe OTAN de conseil et de liaison (NALT), qui est issue de la fusion, en 2016, de deux entités : l’Équipe consultative de l’OTAN (NAT), créée en 2008 pour superviser la mise sur pied d’une organisation chargée, sous direction civile, d’exercer un contrôle civil sur la KSF, et l’Équipe OTAN de liaison et de conseil (NLAT), qui a continué de soutenir la KSF après la déclaration de la capacité opérationnelle totale de cette dernière par le Conseil de l’Atlantique Nord en juillet 2013.
La NALT rend compte directement au Secrétariat international de l’OTAN. Elle dispose actuellement d’un effectif de 45 personnes (militaires et civils) mises à disposition par 13 pays membres de l’Alliance et pays partenaires. Cette équipe fournit une aide pratique et des conseils aux organes de sécurité du Kosovo dans des domaines tels que la logistique, les achats et les finances, le développement et la planification des forces, ainsi que le développement des compétences d’encadrement. Pour accomplir sa mission, l’Équipe articule actuellement ses activités autour des trois axes suivants : stratégie et plans, opérations, soutien.
La NALT joue aussi un rôle clé dans la mise en œuvre de l’interaction renforcée avec le Kosovo, qui a été approuvée par le Conseil de l’Atlantique Nord en décembre 2016. Cette interaction renforcée porte sur des sujets importants tels que le développement de l’intégrité, la cyberdéfense, la diplomatie publique et la science.
Soutien de l’OTAN au dialogue facilité par l’UE
Grâce à la médiation de l’UE, Belgrade et Pristina ont conclu le 19 avril 2013 un premier accord sur les principes régissant la normalisation de leurs relations, et un plan de mise en œuvre a été approuvé le 22 mai 2013. L’OTAN a joué un rôle important dans la conclusion de cet accord, et les Alliés continuent de le soutenir fermement. À l’appui de cet accord, Belgrade et Pristina ont lancé un programme de pourparlers de haut niveau, sous l’égide de l’UE. Ce dialogue reste essentiel pour que les deux parties puissent sortir de l’impasse politique dans laquelle elles se trouvent, et il a contribué à améliorer leurs relations.
Le dialogue entre Belgrade et Pristina a également donné un nouvel élan à l’intégration euro-atlantique des Balkans occidentaux. En juin 2013, le Conseil européen a décidé d’ouvrir les négociations sur l’adhésion avec Belgrade et d’entamer des négociations avec Pristina en vue de la conclusion d’un accord de stabilisation et d’association (ASA). L’ASA a été signé le 27 octobre 2015 et est entré en vigueur le 1er avril 2016. L’OTAN continue d’apporter un soutien politique solide à l’accord entre Belgrade et Pristina, et la KFOR se tient prête à appuyer sa mise en application – en garantissant un climat de paix et de sécurité –, dans les limites de son mandat actuel. La KFOR agit par ailleurs en étroite coordination avec la mission « État de droit » de l’UE (EULEX Kosovo).
La KFOR pendant la pandémie de COVID-19
Les institutions du Kosovo ont réagi promptement et de manière appropriée à l’épidémie de COVID-19, empêchant ainsi une propagation rapide du virus. Le commandant de la KFOR a pris les mesures nécessaires pour protéger le personnel de la Force tout en veillant à ce que celle-ci continue d’assurer sa mission fondamentale. Par ailleurs, la KFOR a apporté une aide aux institutions du Kosovo ainsi qu’à des organisations internationales. Elle a notamment mis ses capacités et installations médicales à la disposition d’EULEX Kosovo pour le dépistage de la COVID-19.
Renforcement de la KFOR par les Alliés
Le regain de tensions survenu dans la région en 2023 préoccupe beaucoup l’OTAN. La KFOR prend toutes les mesures nécessaires pour maintenir un environnement sûr et pour préserver la liberté de circulation de tous les habitants du Kosovo, et elle continuera d’agir de manière impartiale, conformément au mandat qu’elle a reçu de l’ONU.
À l’automne 2023, afin de soutenir la KFOR dans sa mission de maintien de la paix, les pays membres du Conseil de l’Atlantique Nord ont autorisé le déploiement de renforts au Kosovo, à titre temporaire. L’envoi de ces troupes, qui répondait à une demande du commandant suprême des forces alliées en Europe, a permis de porter à plus de 4 500 le nombre de militaires sur le terrain, lesquels avaient été mis à disposition, à l’époque, par 27 pays membres de l’Alliance et pays partenaires. Ces soldats supplémentaires ont permis à la KFOR d’être plus présente et plus active dans le nord du Kosovo.
La KFOR est le troisième intervenant en matière de sécurité, derrière la police du Kosovo et EULEX. Le commandant de la KFOR maintient un contact régulier avec les différents acteurs concernés à Belgrade et à Pristina, ainsi qu’avec EULEX, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la mission de l’ONU au Kosovo et les représentations diplomatiques.
L’OTAN reste attachée au dialogue facilité par l’UE et continue d’exhorter Belgrade et Pristina à s’y impliquer, considérant qu’il est la seule voie possible pour résoudre les problèmes qui subsistent et parvenir à une solution qui respecte les droits de toutes les communautés. Un tel dialogue est la clé d’une sécurité durable au Kosovo et de la stabilité dans la région.
Commandants de la KFOR (par ordre chronologique)
GCA Sir Michael Jackson, forces terrestres britanniques |
9 juin 1999 - 8 oct. 1999 |
GCA Klaus Reinhardt, forces terrestres allemandes |
8 oct. 1999 - 18 avr. 2000 |
GCA Juan Ortuño, forces terrestres espagnoles |
18 avr. 2000 - 16 oct. 2000 |
GCA Carlo Cabigiosu, forces terrestres italiennes |
16 oct. 2000 - 6 avr. 2001 |
GCA Thorstein Skiaker, forces terrestres norvégiennes |
6 avr. 2001 - 3 oct. 2001 |
GCA Marcel Valentin, forces terrestres françaises |
3 oct. 2001 - 4 oct. 2002 |
GCA Fabio Mini, forces terrestres italiennes |
4 oct. 2002 - 3 oct. 2003 |
GCA Holger Kammerhoff, forces terrestres allemandes |
3 oct. 2003 - 1er sept. 2004 |
GCA Yves de Kermabon, forces terrestres françaises |
1er sept. 2004 - 1er sept. 2005 |
GCA Giuseppe Valotto, forces terrestres italiennes |
1er sept. 2005 - 1er sept. 2006 |
GCA Roland Kather, forces terrestres allemandes |
1er sept. 2006 - 1er sept. 2007 |
GCA Xavier Bout de Marnhac, forces terrestres françaises |
1er sept. 2007 - 29 août 2008 |
GCA Giuseppe E. Gay, forces terrestres italiennes |
29 août 2008 - 8 sept. 2009 |
GCA Markus Bentler, forces terrestres allemandes |
8 sept. 2009 - 1er sept. 2010 |
GD Erhard Bühler, forces terrestres allemandes |
1er sept. 2010 - 8 sept. 2011 |
GD Erhard Drews, forces terrestres allemandes |
9 sept. 2011 - 7 sept. 2012 |
GD Volker Halbauer, forces terrestres allemandes |
8 sept. 2012 - 6 sept. 2013 |
GD Salvatore Farina, forces terrestres italiennes |
7 sept. 2013 - 3 sept. 2014 |
GD Francesco Paolo Figliuolo, forces terrestres italiennes |
3 sept. 2014 - 7 août 2015 |
GD Guglielmo Luigi Miglietta, forces terrestres italiennes |
7 août 2015 - 31 août 2016 |
GD Giovanni Fungo, forces terrestres italiennes |
1er sept. 2016 - 15 nov. 2017 |
GD Salvatore Cuoci, forces terrestres italiennes |
15 nov. 2017 - 28 nov. 2018 |
GD Lorenzo D'Addario, forces terrestres italiennes |
28 nov. 2018 - 19 nov. 2019 |
GD Michele Risi, forces terrestres italiennes |
19 nov. 2019 - 13 nov. 2020 |
GD Franco Federici, forces terrestres italiennes |
13 nov. 2020 - 15 oct. 2021 |
GD Ferenc Kajári, forces terrestres hongroise |
15 oct. 2021 - 10 oct. 2022 |
GD Angelo Michele Ristuccia, forces terrestres italiennes |
10 oct. 2022 - 10 oct. 2023 |
GD Özkan Ulutaş, forces terrestres turques |
10 oct. 2023 - 11 oct. 2024 |
GD Enrico Barduani, forces terrestres italiennes |
11 oct. 2024 - aujourd’hui |
(GCA : général de corps d’armée ; GD : général de division)