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Monsieur le Secrétaire général, chers collègues,
Je vais me consacrer à la situation dans les Balkans.
Depuis maintenant trois ans, des forces de l'OTAN sont engagées en Bosnie. Depuis 1995, elles ont accompli un travail important pour la paix et la reconstruction. Mais, les progrès accomplis dans la constitution d'une Bosnie démocratique et pluri éthnique, fixée comme objectif à Dayton, marquent le pas. C'est pourquoi nous avons dû, aujourd'hui, maintenir, en l'état, l'essentiel du dispositif de la SFOR. Le moment est venu, pour la communauté internationale, de se pencher sérieusement sur l'avenir de la Bosnie et du contexte régional dans lequel elle se situe. C'est à la lumière des conclusions de la prochaine réunion de Madrid que nous devrons, nous aussi, engager une réflexion sur le rôle qui doit être celui de l'Alliance en Bosnie, dans la perspective de la prochaine révision du dispositif de la SFOR.
Il y a un an, mon pays avait appelé, avec l'Allemagne, à une véritable mobilisation de la communauté internationale pour prévenir l'explosion de la crise du Kosovo. Depuis l'explosion de cette crise, au moins sous sa forme paroxismique depuis mars, un travail convergent et tenace a été accompli durant ces mois par le Conseil de sécurité, par le groupe de contact, par l'Union européenne, par les diplomaties européennes, américaine et russe, naturellement par l'OTAN. Mon pays a été parmi les premiers à demander, en mai dernier, que l'Alliance étudie une gamme d'options réellement large qui crédibilise un éventuel recours à la force. La résolution 1199 a fixé le cadre en termes de légalité internationale. Pouvoir utiliser ensuite la menace de l'emploi des moyens militaires de l'OTAN, concrétisée par l'act-ord du 12 octobre, a été décisif pour obtenir du Président Milosevic les engagements qu'ils a finalement pris le 13 octobre.
Mais notre travail, au Kosovo, est loin d'être terminé. Il y a un vrai changement sur le terrain : la mission de vérification de l'OSCE se met en place ; le dispositif de surveillance aérienne de l'OTAN est opérationnel ; les premiers éléments de la force d'extraction, dans laquelle la France a tenu à assumer, avec le Royaume-Uni et d'autres alliés européens, la responsabilité principale, arrivent en Macédoine. N'oublions pas que ce dispositif vise à obtenir au plus tôt un véritable règlement politique de la crise du Kosovo, ce qui suppose, sur la base du travail de Chris Hill, les pressions appropriées, une vraie négociation directe et, au bout du compte, l'adoption par les deux parties d'un statut intérimaire substantiel.
Il n'est pas prématuré de tirer quelques leçons de cette crise. La Force de l'OTAN continue à impressionner. Les membres de l'Alliance ont manifesté avec force leur solidarité. Ils l'ont fait, tout au long de cette crise, encadrés par la communauté internationale, stimulé par le groupe de contact ; placés sous l'autorité du Conseil de sécurité lorsque la nécessité d'envisager un éventuel recours à la force s'est imposée et doivent nous guider dans notre réflexion sur la gestion des crises.
Cette réunion intervient aussi à un moment important pour l'Alliance, à quelques mois du sommet de Washington.
Le rendez-vous de Washington doit être l'occasion de confirmer que l'Alliance garde sa raison d'être et continue à nous rassembler, grâce à un bon traité, dont les articles fondamentaux - notamment les articles 4,5 et 7 - gardent toute leur pertinence et qui nous a permis de procéder, sans heurt aux adaptations nécessaires.
Les sujets sur lesquels un large accord existe entre nous sont nombreux :
Si nous sommes d'accord sur la mission fondamentale, comme nous le sommes sur l'importance des nouvelles missions, et sur la nécessaire prise en compte des nouveaux risques, cela signifie que notre cohésion est suffisamment forte pour que nous n'ayons pas besoin de rechercher un nouveau concept fédérateur. Nous courrions le risque de diluer l'Alliance et de diviser les Alliés, ce qui naturellement ne doit pas arriver.
De la même façon, s'agissant de la base sur laquelle doivent être menées les missions non-article 5 impliquant le recours à la force, il existe une formule agréée au niveau des chefs d'Etat selon laquelle ces missions doivent être "placées sous l'autorité du Conseil de sécurité". Il s'agit là d'un point fondamental de notre politique étrangère. C'est également une formule qui a fait ses preuves, puisqu'elle nous a permis d'agir ensemble lorsque nous l'avons estimé nécessaire : notre engagement au Kosovo, que j'ai déjà cité, en est le meilleur témoignage.
Enfin, autre élément de convergence important entre nous : la nécessité de poursuivre le mouvement d'ouverture engagé par l'Alliance vers l'extérieur .
La fin de la guerre froide nous a permis de fonder, avec la Russie, une relation entièrement nouvelle. L'Acte fondateur exprime votre volonté d'associer la Russie à la définition des nouvelles conditions de la sécurité en Europe. Il n'y a qu'à le faire vivre pleinement.
La disparition des lignes de fractures antérieures a également offert aux pays d'Europe centrale et orientale la liberté de rejoindre les institutions démocratiques européennes et Atlantiques. Nous sommes heureux de compter parmi nous aujourd'hui la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque. Nous souhaitons que leur entrée formelle intervienne dés que possible. Il appartient à l'Alliance de poursuivre ce processus sur la base des déclarations de Madrid et d'apporter, ainsi, sa contribution à la reconstitution progressive de l'unité du continent européen.
Sur tout ces sujets, la discussion commence. Elle concerne beaucoup de points sensibles pour nos pays. Les équilibres que nous rechercherons devront tenir compte des sensibilités existantes si nous voulons parvenir à un consensus, condition nécessaire du succès du sommet de Washington et du maintien de la cohésion transatlantique que nous souhaitons tous manifester à cette occasion.
Cette cohésion repose sur une relation saine et équilibrée entre l'Amérique du Nord et une Europe unie, forte et responsable.
Cela suppose un nouveau partage des responsabilités dans une Alliance rénovée afin que, sur la base des principes définis à Berlin, nous fassions de nouveaux progrès et que le "pilier européen" de l'Alliance devienne une réalité. Robin Cook en a très bien parlé tout à l'heure.
Cela suppose surtout,que, pour assumer leurs responsabilités face aux crises internationales, les Européens se dotent dans le cadre de l'Union européenne, d'une capacité autonome d'action, appuyée sur des forces militaires crédibles, avec les moyens de les utiliser et en étant prêts à le faire. Cela ne pourra se faire qu'en bonne intelligence, cela va de soi, avec les Etats-Unis et le Canada, sans duplication inutile des moyens militaires. C'est tout l'objet de notre volonté de développer progressivement, au sein de l'Union Européenne, une politique de défense commune dans le cadre de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC).
Cette ambition, nécessaire pour que l'Union européenne puisse être en mesure de jouer tout son rôle sur la scène internationale, est en même temps conforme aux intérêts de l'Alliance, dont elle viendra renforcer la force et la cohésion en réalisant un couplage moderne. Nous avons tenu, avec nos Alliés britanniques, à le dire clairement lors du Sommet de St Malo :
Je cite : "En renforçant la solidarité entre les pays de l'Union Européenne pour que l'Europe puisse faire entendre sa voix dans les affaires du monde, tout en agissant en conformité avec nos obligations respectives au sein de l'Otan, nous contribuons à la vitalité d'une Alliance Atlantique rénovée qui constitue le fondement de la défense collective de ses membres".
De notre capacité à prendre en compte cette réalité nouvelle lors du Sommet de Washington dépendra, en grande partie, le succès de ce dernier. Plus fort sera le pilier européen, plus solide sera notre Alliance ! Là, est à notre sens, le véritable ciment unificateur d'une Alliance prête à aborder le XXIème siècleJe vous remercie.