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Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs les Députés,

C'est un grand plaisir pour moi d'être avec vous aujourd'hui pour vous présenter les changements en cours au sein de l'OTAN, et la nouvelle architecture de sécurité en Europe que nous sommes en train de construire.

Permettez-moi tout d'abord de remercier la France pour sa participation active de ces dernières années. Votre pays, comme le montre son engagement en Bosnie, est un allié loyal et respecté qui joue un rôle clé, notamment en contribuant à assurer la paix dans l'ex-Yougoslavie. Cette opération de l'OTAN en Bosnie, qui réunit trente-six pays Alliés et non-Alliés, est une manifestation tangible de la nouvelle architecture de sécurité en Europe, fondée sur le principe de la coopération entre nations, marque de fabrique de la nouvelle OTAN dont je suis venu m'entretenir avec vous aujourd'hui.

Vous parler de cette nouvelle OTAN, c'est bien entendu vous parler de son élargissement. Certes, résumer la nouvelle OTAN à son élargissement serait un raccourci par trop réducteur. Mais, étant donné que vous devrez ratifier cet élargissement dans les prochains mois, et que c'est le sujet au centre des débats sur l'OTAN dans les médias, je suis sûr que vous ne m'en voudrez pas de commencer par là.

L'élargissement de l'Alliance, donc, est une réponse naturelle aux changements intervenus dans l'environnement de sécurité en Europe depuis la fin de la Guerre Froide. Il n'est pas le fruit du hasard. Bien au contraire, il repose sur la transformation profonde des structures politiques et militaires de l'Alliance pour créer un nouveau réseau de relations dans la zone euro-atlantique basées sur la coopération et le partenariat avec tous les pays qui le souhaitent.

En invitant la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie à entrer dans l'Alliance à Madrid, nos Chefs d'Etats et de Gouvernements n'ont pas voulu faire un coup. Ils ont voulu engager un processus à long terme. C'est pourquoi ils ont réaffirmé que la porte de l'Alliance resterait ouverte à d'autres candidats.

Ce sont d'ailleurs certains de ces pays qui ont demandé à devenir membres de l'Alliance. Pourquoi, me direz-vous ? A ce propos, permettez-moi de vous raconter une brève anecdote. Lors d'une de mes visites en Pologne, au cours d'une réunion qui se tenait dans la salle où avait été signé le Pacte de Varsovie, le Président qui était mon hôte m'a dit : "Vous savez pourquoi mon pays veut adhérer à l'Alliance et à l'Union? Pour la même raison que leurs membres ne veulent pas quitter ces institutions". Je crois que ces paroles se passent de commentaires.

En effet, bien qu'au centre de l'Europe, ces pays se sont vus, durant plus de quarante ans, interdire autoritairement le libre choix de leur destinée. Ils n'ont pu bénéficier des avantages de l'appartenance à l'Union Européenne et l'Alliance Atlantique. Or, pendant toute cette période, ces institutions ont considérablement accru la sécurité et le bien-être économique de leurs membres, permettant ainsi à l'Europe de transcender son passé, souvent troublé.

C'est pourquoi l'appartenance à ces institutions signifie bien plus que signer des traités ou faire partie d'un nouveau club. L'enjeu est d'une tout autre dimension : il s'agit de participer au projet engagé par l'Europe et ses Alliés nord-Américains pour assurer la stabilité et la prospérité à long terme dans l'ensemble de la zone euro-atlantique.

L'élargissement va également rendre l'Alliance plus forte. En intégrant trois nouveaux pays, l'OTAN augmentera ses capacités opérationnelles : tant sa préparation à la défense commune que sa disponibilité à assurer ses nouvelles missions, telles que les opérations de maintien de la paix. Dans le même temps, nous étendrons une communauté de valeurs partagées.

Mais à quel coût, penseront certains en proie à des anticipations déraisonnables? La réponse est simple. Comme le Président Chirac l'avait souligné à Madrid, le coût de l'élargissement restera tout à fait abordable. Il correspond aux coûts communs auxquels contribuent tous les Alliés, et qui représentent les besoins militaires minimums pour garantir l'interopérabilité des futurs membres avec les Alliés. Ces contributions sont très faibles par rapport aux dépenses de défense nationales. Les trois pays invités se sont engagés à en payer leur juste part, évaluée d'un commun accord à hauteur de leurs capacités.

Il ne s'agit pas, comme cela a pu être dit, de les pousser à se suréquiper mais plutôt de leur demander un effort de formation de leurs troupes et de mise à niveau de leurs équipements, en particulier en matière de communications. A ce jour, non seulement les trois pays ont démontré un grand degré de préparation, mais l'OTAN les y aide en les associant étroitement aux activités de l'Alliance.

Le terrain est ainsi prêt pour l'accession de la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie à l'Alliance, en principe lors du Sommet de Washington en avril 1999.

Cependant, le Sommet de Washington ne se limitera pas uniquement à l'élargissement de l'OTAN. Il sera aussi l'occasion pour nous de présenter la nouvelle OTAN dans sa globalité.

Le cinquantième anniversaire de l'OTAN qui sera célébré à cette occasion ne sera pas le moment de nous pencher sur le passé mais plutôt une occasion de regarder vers l'avenir.

En particulier, tous les éléments de cette nouvelle OTAN devraient être reflétés dans le Concept Stratégique de l'Alliance, revu et mis à jour en tenant compte de l'évolution du contexte international et des nouvelles missions de l'Alliance. Les discussions sur l'examen de l'actuel Concept Stratégique, qui remonte à 1991, ont déjà commencé.

Pendant les mois à venir, les Alliés vont mettre en commun leurs contributions à cette réflexion commune. C'est le moment, pour chacun d'eux, de formuler sa vision de l'Alliance pour le prochain siècle. Il faut saisir cette opportunité.

L'une des choses que l'on peut d'ores et déjà dire avec une quasi-certitude est que l'Alliance aura une dimension européenne plus importante. Le travail dans ce domaine a déjà beaucoup progressé.

L'OTAN a, tout d'abord, dans la continuité des décisions prises lors de la réunion ministérielle de Berlin en juin 1996, renforcé ses relations institutionnelles avec l'Union de l'Europe Occidentale. De futures missions de l'UEO avec le soutien de l'OTAN sont devenues une véritable possibilité, suivant des modalités en cours d'élaboration et d'expérimentation. Dans le même temps, l'OTAN donne corps au concept des Groupes de Forces Interarmées Multinationales, qui joueront dans ce contexte un rôle essentiel.

La France y est associée et, si la réflexion sur l'Identité Européenne de Sécurité et de Défense a jusqu'ici été surtout conceptuelle, les discussions sur la mise en oeuvre des concepts avancent à grands pas; des exercices sont en préparation.

Je sais que certains d'entre vous pensent que, pour l'instant, cette nouvelle OTAN, c'est surtout des mots et des bonnes intentions. Eh bien, permettez-moi de ne pas être d'accord : la nouvelle OTAN, ce sont aussi des faits, des choses concrètes.

Prenons le cas de la Bosnie. Là, l'IFOR et la SFOR ont montré la capacité des Alliés à mener à bien une importante mission de maintien de la paix avec leurs partenaires. Cette opération ne rassemble pas seulement de nombreux pays mais également différentes organisations, au premier rang desquelles l'OSCE et l'Union Européenne, qui, dans une coopération exemplaire et en parfaite complémentarité, ont pu jouer chacune un rôle unique et capital en fonction de leur spécificité.

Parmi les pays partenaires contributeurs en Bosnie, se trouvent notamment la Russie et l'Ukraine. Leur association prouve dans les faits que ces pays jouent un rôle actif et positif dans la construction d'une architecture européenne de sécurité. De même, ils ont développé leur coopération avec l'Alliance, respectivement dans le cadre du Conseil Permanent Conjoint OTAN-Russie, créé à Paris le 27 mai dernier, et de la Commission OTAN-Ukraine fondée lors du Sommet de Madrid.

Au sein de ces forums, nous ne nous bornons pas à la consultation abstraite, mais nous décidons ensemble de mesures concrètes de coopération. Là encore, dans un laps de temps très court, les progrès sont considérables. Nos consultations régulières renforceront, j'en suis sûr, la confiance entre nous. L'avancée des travaux du Conseil Permanent Conjoint témoigne, à cet égard, de la sérénité de nos relations.

Au début de cette brève intervention, je vous parlais du réseau de coopération entre nations que nous avons créé: le Partenariat pour la Paix est la manifestation de cette coopération pratique avec nos partenaires. Depuis sa création en 1994, ce programme a acquis une importance essentielle pour promouvoir la transparence et la coopération militaire dans l'ensemble de l'Europe. Le Conseil du Partenariat Euro-Atlantique constitue le cadre privilégié de consultation permanente entre les Alliés de l'OTAN et leurs Partenaires sur ces activités communes. Là encore, les applications pratiques se multiplient.

Par exemple, l'OTAN assiste l'Albanie dans son effort de reconstruction de ses forces armées. De même, suite aux événements du Kosovo, l'Albanie a été le premier pays à demander, voici à peine 3 semaines, sur la base du Document Cadre du Partenariat pour la Paix, des consultations d'urgence avec le Conseil de l'Atlantique Nord. En réponse, l'OTAN va renforcer sa coopération militaire avec l'Albanie dans le domaine de la gestion de crises.

Tout ceci montre bien que la nouvelle OTAN n'est plus une vision mais une réalité. L' Alliance s'est préparée à faire face aux défis du siècle prochain. C'est très précisément cette Alliance à laquelle la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie vont adhérer.

Mesdames et Messieurs, merci de votre attention. Je suis prêt à répondre à vos questions.