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C'est avec grand plaisir que j'ai accepté votre invitation de prendre aujourd'hui la parole à cette table ronde, ce qui me permet d'exposer devant un parterre hautement qualifié quelques réflexions sur le thème qui nous est posé. Je m'en réjouis et je vous en remercie.
Le changement dans le contexte de sécurité qui a suivi la fin de la guerre froide a incité l'Alliance à entreprendre sa propre réforme, et il ne fait pas de doute qu'elle s'est déjà fortement transformée. Le fait que l'OTAN ait créé la force de mise en oeuvre des accords de paix en Bosnie (IFOR) et qu'elle se trouve ainsi à la tête de 60.000 hommes venus de 16 pays alliés et de 15 autres pays montre à quel point l'Alliance a évolué, à la fois sur le plan militaire et sur le plan politique, au cours de ces dernières années.
Cette évolution, qui comporte plusieurs volets, est essentielle si l'OTAN veut pouvoir contribuer à ce que ce colloque appelle le processus de paix. Pour nous, ce processus, qui a été entamé avec la chute du mur de Berlin et la fin de la division artificielle de l'Europe, exige que notre Alliance projette la sécurité et la stabilité au-delà de nos frontières au profit d'une Europe démocratique et unifiée.
Cela ne veut pas dire que l'OTAN ait la prétention de se substituer à d'autres institutions, telles que l'OSCE, l'UEO ou les Nations Unies. Bien au contraire, nous nous sommes efforcés de renforcer notre coopération avec ces institutions, dans le but de créer une nouvelle architecture de sécurité pour toute l'Europe. Ce souci inspire donc toutes nos activités nouvelles, notamment le Partenariat pour la Paix, le processus d'élargissement de l'Alliance, notre dialogue avec des partenaires méditerranéens et, avant tout, notre engagement actuel en faveur de la paix en Bosnie.
Aucun autre événement depuis la fin de la guerre froide n'aura autant mis à l'épreuve nos institutions, nos objectifs et même nos idéaux que le conflit en Bosnie. Les principes et les valeurs traditionnellement partagés et soutenus par la communauté internationale ont été attaqués. Heureusement nous avons réagi à cette attaque.
La Bosnie a clairement montré que les Alliés, ensemble, ont à leur disposition une gamme formidable d'instruments militaires et politiques dès lors qu'ils choisissent de les utiliser d'un commun accord. S'agissant de la sécurité, lorsque nous avons un intérêt commun indiscutable - il est clair que mettre fin à la guerre était dans l'intérêt de chacun - et que nous employons les moyens collectifs dont nous disposons, nous pouvons produire un effet décisif.
La réussite du déploiement de l'IFOR n'est pas le fait du hasard: elle est l'aboutissement d'une préparation menée sans grand bruit, mais de manière très complète. En lançant le Partenariat pour la paix (PfP) au début de 1994, nous avons cherché à développer une coopération concrète entre les Alliés et les Partenaires - 27 pays européens - en vue d'exécuter de telles opérations.
En même temps, nous adaptons nos structures militaires pour tenir compte des enseignements tirés des activités de maintien de la paix. Depuis 1991, l'Alliance n'a cessé d'améliorer sa capacité de gestion des crises - par exemple, en créant des forces de réaction rapide, et elle a adopté une approche originale de la coopération militaire dans le cadre du Partenariat pour la paix. Notre orientation actuelle et les principes qui la sous-tendent ont donc été déterminés au cours des premières années de cette décennie, au moment où la rénovation de l'OTAN a été entreprise. Sans une telle préparation, l'Alliance n'aurait pas été en mesure de jouer son rôle actuel de direction de l'IFOR.
Je suis convaincu que notre mission en Bosnie renforcera encore les structures de coopération qui existent déjà entre l'OTAN et ses Partenaires.
La collaboration en ex-Yougoslavie permettra aux pays de l'OTAN et aux Etats non-OTAN du PfP de mieux se connaître et contribuera à créer des habitudes de consultation et de coopération entre Alliés et Partenaires. Nombre de ces derniers seront, en pratique, placés sous commandement OTAN. Cela les encouragera vraisemblablement à développer davantage l'interopérabilité de leurs forces avec celles de l'Alliance et à s'aligner, en général, sur les normes de l'OTAN. En outre, l'expérience de l'IFOR enrichira sans aucun doute le dialogue bilatéral intensifié que l'OTAN mènera tout au long de 1996 sur l'élargissement avec les Partenaires intéressés.
La coopération au sein de l'IFOR donne également un nouvel élan aux relations entre l'OTAN et la Russie. Nous avons fait, ensemble, d'importants pas en avant: la Russie a décidé d'adhérer au Partenariat pour la paix et un dialogue spécial s'est instauré entre elle et l'OTAN au-delà du PfP. La coopération concrète instaurée au cours de l'opération Joint Endeavour montrera aux dirigeants et à l'opinion publique de Russie que l'OTAN est sincère dans les efforts qu'elle déploie en vue d'établir des relations étroites avec leur pays. En fait, la politique de l'Alliance pour l'après-Guerre froide repose sur le principe selon lequel la sécurité en Europe ne peut être réalisée qu'avec la Russie, et non en l'isolant.
L'expérience de l'IFOR confirme d'une façon éclatante la qualité inégalée des structures militaires et de la capacité de planification de l'OTAN. Sans des décennies de coopération et des habitudes de travail sous commandement unique bien ancrées, une opération d'une telle complexité et d'une telle ampleur aurait été inconcevable. Par ailleurs, les structures de l'OTAN se sont adaptées avec une remarquable souplesse aux nouvelles missions de gestion des crises.
L'expérience bosniaque montre également l'importance de l'initiative concernant les groupes de forces interarmées multinationales (GFIM) qui a été prise au Sommet de janvier 1994. Rappelons que les GFIM étaient surtout conçus comme des moyens devant permettre d'améliorer la capacité de l'OTAN de gérer une opération complexe de soutien de la paix et de concrétiser la coopération avec l'UEO.
Le concept des GFIM est mis à l'essai de diverses manières en Bosnie, entre autres parce qu'il est nécessaire de constituer l'IFOR à partir de troupes et de moyens fournis par l'Alliance et par d'autres pays.
A l'avenir, nous serons encore mieux préparés à mener des opérations de maintien ou de soutien de la paix une fois que les GFIM seront en place, entraînés et prêts à intervenir. La décision de la France, annoncée à la réunion ministérielle du Conseil de décembre de l'année dernière, de participer plus étroitement aux aspects militaires des travaux de l'Alliance constitue un important pas vers la réalisation de cet objectif et la poursuite de la transformation des structures et des procédures de l'OTAN.
Parmi toutes les incidences de la mission de l'IFOR, l'une d'elles se détache nettement: le rôle central du lien transatlantique. Il ressort très clairement de la situation en Bosnie que les Etats-Unis demeurent aussi importants pour la sécurité européenne qu'auparavant, et que le partenariat transatlantique incarné par l'OTAN garde sa valeur intacte, même après la fin de la guerre froide. Cette relation a été le facteur déterminant qui nous a permis de traverser en toute sécurité les eaux dangereuses de la confrontation Est-Ouest pendant plus de 40 ans. Dans cette ère nouvelle d'instabilité chronique et de changement constant, le maintien de la défense collective transatlantique jouera un rôle tout aussi important dans les efforts que nous déploierons pour consolider la démocratie à l'Est et relever les défis qui surgiront au-delà de nos frontières.
L'Alliance estime que la sécurité en Europe est fortement influencée par la sécurité et la stabilité en Méditerranée. Pour cette raison, nous sommes désireux de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle avec les pays situés au sud de l'Alliance et de contribuer au renforcement de la stabilité dans cette région. Nous notons avec plaisir que la réponse à notre invitation au dialogue a été positive. Les conversations ont été lancées avec six pays méditerranéens extérieurs à l'Alliance. Nous espérons que ceci mènera à un dialogue fructueux avec ces pays et d'autres encore du bassin méditerranéen. De tels échanges favoriseront la transparence et une meilleure compréhension des questions d'intérêt mutuel en matière de sécurité. En outre, nous souhaitons mieux expliquer les buts et objectifs de l'Alliance, également en ce qui concerne ses nouvelles missions de maintien de la paix sous l'autorité des Nations Unies ou la responsabilité de l'OSCE.
Ainsi, aujourd'hui, les membres de la communauté internationale s'emploient tous ensemble à mettre en oeuvre l'accord de paix pour la Bosnie. Il n'est pas exagéré de dire que sans l'Alliance, il n'y aurait pas d'IFOR et pas d'espoir de mettre fin au conflit. Le fait que nous progressions ensemble avec confiance vers la réalisation de notre objectif, à savoir l'établissement d'une paix durable en Bosnie, montre ce que l'OTAN - si elle mise à l'épreuve - est en mesure de faire. L'Alliance a toujours tiré sa force de l'union autour d'objectifs communs et de la volonté politique d'agir lorsque nos valeurs et notre sécurité collective étaient en jeu. A l'approche du XXIe siècle, nous devons veiller à ce que cette volonté et cette cohésion soient maintenues.