Opérations et missions en cours et terminées
L’OTAN est un acteur de premier plan sur la scène internationale et contribue activement à la paix et à la sécurité. Elle s’emploie à promouvoir les valeurs démocratiques et est attachée au règlement pacifique des différends. Néanmoins, en cas d’échec des efforts diplomatiques, elle a la capacité militaire d’entreprendre des opérations de gestion de crise, seule ou en coopération avec d’autres pays ou organisations internationales.

- L’OTAN est une organisation de gestion de crise à même d’entreprendre un large éventail d’opérations et de missions militaires.
- Elle est engagée dans des opérations et des missions à travers le monde, et mène des opérations terrestres, aériennes et navales souvent complexes, dans tous les types d’environnement. Depuis le début de la pandémie, l’Organisation veille à ce que les personnels déployés soient protégés de la COVID-19.
- L'OTAN conduit des opérations au Kosovo et en Méditerranée.
- En 2018, l’OTAN a lancé en Iraq une mission de formation visant à développer les capacités des forces de sécurité de ce pays, ses institutions de défense et de sécurité, ainsi que ses académies nationales de défense.
- L’OTAN soutient aussi l’Union africaine et exécute des missions de police du ciel à la demande des Alliés. Elle apporte également un soutien dans la gestion de la crise des réfugiés et des migrants en Europe et déploie des missiles Patriot et des avions AWACS en Türkiye.
- Elle mène par ailleurs des opérations et des missions de secours pour protéger les populations face à des catastrophes naturelles, technologiques ou humanitaires.
- Bien que cela ne constitue ni une opération ni une mission en soi, l’OTAN contribue aux efforts déployés par le secteur civil pour lutter contre la pandémie de COVID-19 dans les pays de l’Alliance et les pays partenaires, et elle fournit un soutien aux autorités locales dans les pays où ses troupes sont déployées.
- La cadence et la diversité des opérations et des missions auxquelles elle participe se sont accrues depuis le début des années 1990.
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Opérations et missions en cours
L’OTAN au Kosovo
À ce jour, environ 3 700 soldats de pays membres ou partenaires de l’Alliance opèrent au Kosovo dans le cadre de la Force pour le Kosovo (KFOR).
Entrées pour la première fois au Kosovo en juin 1999 pour mettre fin à la violence généralisée et à la situation humanitaire catastrophique qui s’y installait, les troupes de la KFOR continuent de maintenir une présence forte sur tout le territoire.
À la suite de la déclaration d’indépendance du Kosovo en février 2008, l’OTAN a décidé de maintenir sa présence sur la base de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis lors, elle a contribué à la constitution d’une force de sécurité multiethnique et professionnelle pour le Kosovo, qui est dotée d’un armement léger et est chargée d’assumer des tâches de sécurité qui ne sont pas du ressort de la police. Par ailleurs, l’OTAN apporte un soutien ferme au dialogue engagé entre Belgrade et Pristina sous les auspices de l’Union européenne. La normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo est essentielle pour surmonter le blocage politique au sujet de la partie nord du Kosovo.
Sécurisation en Méditerranée
Les opérations de l’OTAN ne se limitent pas uniquement aux zones de conflit. Au lendemain des attentats du 11-Septembre, l’OTAN a immédiatement commencé à prendre des mesures visant à élargir les options disponibles pour lutter contre la menace du terrorisme international. En octobre 2001, elle a lancé l’opération de surveillance maritime Active Endeavour, axée sur la détection et la dissuasion des activités terroristes en Méditerranée. Cette opération a pris fin en octobre 2016 et a été remplacée par Sea Guardian, une opération maritime caractérisée par sa souplesse et sa capacité à exécuter la gamme complète des tâches liées aux opérations de sûreté maritime.
Sea Guardian mène actuellement trois tâches en mer Méditerranée : la connaissance de la situation maritime, la lutte contre le terrorisme en mer et le soutien au renforcement des capacités. Si les Alliés le décident, elle pourrait aussi exécuter d'autres tâches comme faire respecter la liberté de navigation, mener des missions d'interdiction et protéger les infrastructures critiques. D'une manière plus générale, elle aide à maintenir un environnement maritime sûr et sécurisé tout en contribuant aux trois tâches fondamentales de l'Alliance : la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative.
Mission de formation en Iraq
La « mission OTAN en Iraq » a été officiellement lancée au sommet de Bruxelles, en juillet 2018, suite à la demande du gouvernement iraquien et en coordination avec la coalition mondiale contre l'EIIL. Cette mission non combattante de conseil et de renforcement des capacités a pour but de contribuer à renforcer les institutions et les forces de sécurité iraquiennes afin qu’elles puissent, de manière autonome, empêcher le retour de l’EIIL, combattre le terrorisme et stabiliser le pays. Elle intègre pleinement des personnels civils et militaires, et elle collabore étroitement avec les autres acteurs internationaux sur le terrain, en complément de l’action plus vaste de la communauté internationale visant à aider l’Iraq à éradiquer le terrorisme et à promouvoir la stabilité. À cette fin, l’OTAN conseille les responsables iraquiens des secteurs de la défense et de la sécurité et les établissements de formation militaire professionnelle dans le grand Bagdad. L’accent est mis en particulier sur les orientations et la stratégie, sur la génération et le développement des forces, sur la gestion des ressources, sur les femmes, la paix et la sécurité, sur le développement de l’aptitude au commandement et sur la bonne gouvernance dans le secteur de la sécurité.
De 2004 à 2011, l’OTAN a mené en Iraq une opération de soutien relativement restreinte, mais importante, consistant à former, encadrer et aider les forces de sécurité iraquiennes. Elle était connue sous le nom de mission OTAN de formation en Iraq (NTM-I).
Soutien à l’Union africaine
Bien au-delà des limites de la région euro-atlantique, l’Alliance continue de soutenir l’Union africaine (UA) dans ses missions de maintien de la paix sur le continent africain.
Depuis juin 2007, l’OTAN appuie la mission de l’Union africaine (UA) en Somalie (AMISOM) en fournissant un soutien en matière de transport aérien et maritime aux troupes de maintien de la paix de l’UA, cette dernière ayant formulé de nouvelles demandes (elle a aussi fourni un soutien en matière de transport aérien stratégique à la mission de l’UA au Soudan en 2005). À la demande de l’UA, l’OTAN apporte aussi un soutien à la Force africaine en attente (FAA) en participant au renforcement de ses capacités et en mettant à disposition des experts et des formateurs. Appelée à être déployée en Afrique en période de crise, la FAA s’inscrit dans le cadre de l’action de l’UA visant à développer des capacités de maintien de la paix à long terme. Elle incarne le dispositif continental de sécurité, disponible sur appel, imaginé par l’UA.
Police du ciel
Depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014 et l’attaque brutale lancée par cette dernière contre l’Ukraine le 24 février 2022, l’OTAN prend des mesures de réassurance supplémentaires au bénéfice de ses pays membres. Parmi ces mesures figurent des missions de police du ciel.
Il s'agit de missions collectives du temps de paix qui permettent à l’OTAN de détecter, de suivre et d’identifier toutes les violations et transgressions de son espace aérien et de prendre les mesures qui s’imposent. Des avions de combat alliés effectuent des patrouilles dans l’espace aérien des pays de l’Alliance qui ne possèdent pas leurs propres chasseurs. L’OTAN a déployé des appareils supplémentaires pour renforcer les missions menées au-dessus de cinq régions : les États baltes, le long des frontières de la Bulgarie, de la Pologne et de la Roumanie, dans l’Adriatique orientale et dans les Balkans occidentaux (Albanie, Monténégro, Macédoine du Nord et Slovénie), en Islande, et dans les pays du Benelux (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas).
Cette capacité de police du ciel est l’une des trois composantes opérationnelles de l’OTAN qui contribuent à titre permanent aux efforts de défense collective de l’Alliance. Les deux autres sont les forces maritimes permanentes de l’OTAN, qui sont prêtes à agir sur demande, et le système de défense aérienne intégrée dont l’Organisation dispose pour se protéger contre les attaques aériennes, et dont fait également partie le système de défense antimissile balistique de l’Alliance.
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Opérations et missions terminées
L’OTAN en Afghanistan
La Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) a été établie en 2001 au lendemain des attentats terroristes du 11-Septembre contre les États-Unis, à la demande des autorités afghanes et en vertu d’un mandat de l’ONU. La FIAS a été dirigée par l’OTAN d’août 2003 à décembre 2014 puis elle a été suivie, le 1er janvier 2015, de la mission Resolute Support, qui a pris fin début septembre 2021.
La mission de la FIAS était de mettre en place de nouvelles forces de sécurité afghanes et de permettre aux autorités du pays d’assurer efficacement la sécurité sur tout le territoire afin de créer un environnement propice au bon fonctionnement des institutions démocratiques et à l’établissement d’un État de droit, dans le but d’empêcher l’Afghanistan de redevenir un sanctuaire pour les terroristes.
La FIAS a participé aux efforts de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, essentiellement au travers d’équipes de reconstruction provinciales (PRT) multinationales – dirigées par divers pays fournissant des troupes à la FIAS – qui sécurisaient des zones dans lesquelles les travaux de reconstruction pouvaient être effectués par des acteurs nationaux et internationaux. Les PRT ont aussi aidé les autorités afghanes à renforcer progressivement les institutions nécessaires à la pleine instauration de la bonne gouvernance et de l’état de droit, ainsi qu’à la promotion des droits de l’homme. À cet égard, les PRT ont eu pour mission principale de renforcer les capacités, de soutenir le développement des structures de gouvernance et de favoriser des conditions propices à l’amélioration de la gouvernance.
La FIAS a été l’une des plus importantes opérations internationales de gestion de crise jamais menées, à laquelle ont contribué jusqu’à 51 pays. Fin 2014, le processus de transfert de l’entière responsabilité de la sécurité entre, d’une part, les soldats de la FIAS et, d’autre part, l’armée et les forces de police afghanes, a été mené à bien, et la mission de la FIAS s’est achevée. Elle a été immédiatement suivie d’une nouvelle mission dirigée par l’OTAN, la mission Resolute Support (RSM). Non combattante, celle-ci visait à offrir formation, conseil et assistance aux forces et aux institutions de sécurité afghanes.
La RSM se répartissait entre un pôle principal (Kaboul/Bagram) et quatre satellites (Mazar-i-Charif, dans le nord de l’Afghanistan, Herat, dans l’ouest, Kandahar, dans le sud, et Laghman, dans l’est).
Les principales tâches de la RSM étaient les suivantes : soutenir la planification, la programmation et la budgétisation ; assurer la transparence, le respect de l’obligation de rendre compte et le contrôle ; promouvoir le respect des principes de l’état de droit et de la bonne gouvernance ; contribuer à la mise en place et au soutien des processus qui concernent, entre autres, la génération de force, le recrutement, la formation, la gestion et le perfectionnement du personnel.
Le cadre juridique de la RSM s’appuyait sur une invitation officielle du gouvernement afghan ainsi que sur la Convention sur le statut des forces (SOFA) conclue entre l’OTAN et l’Afghanistan pour régir la présence des troupes OTAN. La RSM recevait aussi le soutien de la communauté internationale au sens large, comme en atteste la résolution 2189 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée à l’unanimité le 12 décembre 2014. Cette résolution accueillait favorablement la RSM et insistait sur l’importance de continuer à apporter un soutien international à la stabilisation de la situation en Afghanistan.
En avril 2021, les Alliés ont décidé d’entamer le retrait des forces de la RSM d’ici au 1er mai 2021, et la mission a pris fin début septembre 2021.
Lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden et au large de la Corne de l’Afrique
En réponse à une demande du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, les forces navales de l’OTAN ont escorté des navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) en transit dans les eaux dangereuses du golfe d’Aden, où la recrudescence des actes de piraterie risquait de compromettre les efforts humanitaires internationaux en Afrique. L’opération Allied Provider, dirigée par l’OTAN, a été menée d’octobre à décembre 2008 et consistait à lutter contre les activités de piraterie au large des côtes somaliennes.
Parallèlement, répondant à une demande urgente de l’UA, ces mêmes forces navales de l’OTAN ont escorté un navire affrété par l’UA qui transportait du matériel pour le contingent du Burundi déployé dans le cadre de la mission de l’UA en Somalie.
De mars à août 2009, l’OTAN a mené l’opération Allied Protector, une opération de lutte contre la piraterie destinée à améliorer la sécurité des routes commerciales maritimes et la navigation internationale au large de la Corne de l’Afrique. La force affectée à cette opération a exécuté des tâches de surveillance et de protection visant à prévenir et à réprimer les actes de piraterie et les vols à main armée, qui constituent une menace pour les voies de communication maritimes et les intérêts économiques.
L’opération Ocean Shield, qui s’inscrit dans le prolongement des précédentes missions de lutte contre la piraterie menées par l’OTAN, était axée sur la lutte contre la piraterie en mer au large de la Corne de l’Afrique. Approuvée le 17 août 2009 par le Conseil de l’Atlantique Nord, cette opération a contribué aux efforts internationaux de lutte contre la piraterie menés dans la région. Elle a également offert aux États de la région qui le demandaient une aide leur permettant de développer leur propre capacité de lutte contre les actes de piraterie. Plus aucune attaque n’a été menée avec succès à partir de mai 2012, mais bien qu’elle soit jugulée, la piraterie au départ de la Somalie n’a pas été éradiquée. Pendant les périodes où aucun bâtiment de surface n’était déployé, les avions de patrouille maritime ont poursuivi leurs sorties aériennes, et les liens avec les systèmes de connaissance de la situation maritime et avec les partenaires associés à la lutte contre la piraterie ont été maintenus. À cet égard, le Centre OTAN de la navigation commerciale a joué un rôle clé. L’opération Ocean Shield a pris fin le 15 décembre 2016 après avoir atteint ses objectifs.
Opération Active Endeavour
L'opération Active Endeavour (OAE) a été lancée au lendemain des attentats terroristes du 11-Septembre pour décourager et déjouer les actes de terrorisme, et pour assurer une défense et une protection contre ces menaces en Méditerranée. Comptant parmi les huit initiatives lancées par l'Alliance en 2001, en solidarité avec les États-Unis, elle a aidé à sécuriser l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde. Opération relevant de l'article 5, c'est-à-dire opération de défense collective, elle ne concernait au départ que les pays membres de l'OTAN jusqu'à ce que des pays non membres soient autorisés à y participer à partir de 2004.
L'OAE a interpellé des navires marchands et a visité des bâtiments suspects, elle est intervenue pour venir en aide à des civils sur des plates-formes pétrolières en difficulté et sur des navires en perdition, et, d'une manière plus générale, elle a contribué à améliorer la manière dont la sécurité est perçue. Les navires de l'OTAN ont systématiquement procédé à des reconnaissances préalables des routes maritimes dans les goulets d'étranglement ainsi que dans les passages et les ports importants de l'ensemble du bassin méditerranéen.
L'année 2010 a marqué un tournant pour l'OAE, qui est devenue une opération réseaucentrée et non plus axée sur des plateformes, combinant unités disponibles sur appel et missions d'opportunité au lieu de s'appuyer sur des forces déployées. En plus de poursuivre et de contrôler les navires suspects, elle a aidé à établir une image de l'activité maritime en Méditerranée en menant régulièrement des actions d'information auprès de divers navires.
L'opération Active Endeavour a été remplacée par l'opération Sea Guardian en novembre 2016.
L’OTAN et l’Iraq
De 2004 à 2011, l’OTAN a mené en Iraq une opération de soutien relativement modeste, mais importante, qui consistait à former, encadrer et aider les forces de sécurité iraquiennes. Au sommet d’Istanbul, en juin 2004, les Alliés ont surmonté leurs divergences et décidé de contribuer à l’effort international visant à aider l’Iraq à se doter de forces de sécurité efficaces et responsables. C’est ainsi qu’a été créée la Mission OTAN de formation en Iraq (NTM-I). La NTM-I a apporté un soutien dans différents contextes, s’agissant de la formation, des conseils et de l’encadrement. Tous les pays membres de l’OTAN ont participé à l’effort de formation, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Iraq, au moyen de contributions financières ou de cessions de matériels. Parallèlement, pour renforcer cette initiative, l’OTAN s’est aussi employée à définir avec le gouvernement iraquien un cadre de coopération structuré afin de développer ses relations à long terme avec l’Iraq.
L’OTAN et la Libye
Au lendemain du soulèvement populaire contre le régime de Kadhafi à Benghazi (Libye), en février 2011, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté les résolutions 1970 et 1973 en soutien du peuple libyen, « condamnant la violation flagrante et systématique des droits de l’homme ». Ces résolutions prévoyaient des mesures actives, dont une zone d’exclusion aérienne, un embargo sur les armes, et l’autorisation donnée aux États membres, agissant au besoin dans le cadre d’organismes régionaux, de prendre « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils libyens.
Au début, l’OTAN s’est employée à faire respecter la zone d’exclusion aérienne, puis, le 31 mars 2011, elle a pris le commandement et le contrôle exclusifs de toutes les opérations militaires relatives à la Libye. L’opération Unified Protector dirigée par l’OTAN avait trois composantes :
- l’imposition d’un embargo sur les armes dans les eaux internationales de la Méditerranée pour empêcher le transfert d’armes, de matériels connexes et de mercenaires vers la Libye ;
- la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pour empêcher tout aéronef de bombarder des cibles civiles ;
- la conduite de frappes aériennes et navales contre les forces militaires qui participaient à des attaques contre les populations et les zones civiles en Libye, ou qui menaçaient de les attaquer.
Le mandat de l’ONU a été appliqué à la lettre, et l’opération s’est achevée le 31 octobre 2011 après que ses objectifs eurent été atteints.
Aide à l’Union africaine au Darfour (Soudan)
La Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS) avait pour but de mettre un terme à la violence qui sévissait dans cette région depuis l’éclatement d’un conflit en 2003, et d’y améliorer la situation humanitaire. De juin 2005 au 31 décembre 2007, l’OTAN a assuré un transport aérien pour quelque 37 000 hommes de la MUAS, et assuré la formation et le mentorat de plus de 250 responsables de cette mission. Bien que le soutien fourni dans ce cadre par l’OTAN ait pris fin lorsque la MUAS a été remplacée par l’opération hybride UA/ONU au Darfour (MINUAD), l’Alliance s’est immédiatement déclarée disposée à examiner toute demande de soutien pour la nouvelle mission de maintien de la paix.
Secours après le tremblement de terre au Pakistan
Juste avant le début du rigoureux hiver himalayen, un tremblement de terre dévastateur a frappé le Pakistan le 8 octobre 2005, faisant environ 53 000 morts, 75 000 blessés et quatre millions au moins de sans-abri. À partir du 11 octobre, en réponse à une demande de ce pays, l’OTAN a contribué à l’aide humanitaire d’urgence en acheminant par voie aérienne 3 500 tonnes de fournitures et en déployant des ingénieurs, des unités médicales et des matériels spécialisés. Cette initiative d’aide humanitaire, l’une des plus importantes organisées par l’OTAN, s’est achevée le 1er février 2006.
Au fil des ans, l’Alliance a aidé à coordonner l’aide fournie à d’autres pays frappés par des catastrophes naturelles, notamment la Türkiye, l’Ukraine et le Portugal. Elle s’y emploie par l’intermédiaire du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe.
Cyclone Katrina
Après que le cyclone Katrina eut frappé le sud des États-Unis le 29 août 2005, faisant de nombreuses victimes et provoquant des dégâts et des inondations considérables, le gouvernement américain a demandé des vivres, du matériel médical et des approvisionnements logistiques, ainsi qu’une aide pour le transfert de ces fournitures dans les zones sinistrées. Le 9 septembre 2005, le Conseil de l’Atlantique Nord a approuvé un plan militaire d’aide aux États-Unis, qui consistait à contribuer à la coordination de l’acheminement des matériels requis d’urgence et à appuyer les opérations de secours humanitaires. Pendant l’opération (du 9 septembre au 2 octobre), neuf pays membres ont fourni 189 tonnes de matériels aux États-Unis.
Protection d’événements publics
En réponse à une demande du gouvernement grec, l’OTAN a apporté une aide à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques d’Athènes, en menant l’opération Distinguished Games du 18 juin au 29 septembre 2004. Elle a fourni un soutien dans le domaine du renseignement, et elle a mis à disposition des moyens de défense contre des attaques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), ainsi que des avions radar AWACS. C’est la première opération dans le cadre de laquelle l’OTAN a fourni une aide à l’intérieur des frontières d’un pays membre sans que cela ne relève de l’article 4 ou de l’article 5.
De même, l’OTAN a répondu à une demande d’aide émanant du gouvernement letton et visant à assurer la sécurité du sommet de Riga, en novembre 2006. L’OTAN est ainsi intervenue dans les domaines suivants : sécurité technique, capacités de réaction aux incidents CBRN, police du ciel et de la mer, détection d’engins explosifs improvisés (EEI), systèmes d’information et de communication, et soutien à l’évacuation médicale.
La deuxième guerre du Golfe
Pendant la deuxième guerre du Golfe, l’OTAN a déployé des avions radar AWACS et des batteries d’artillerie antiaérienne afin d’améliorer la défense de la Türkiye dans le cadre d’une opération baptisée Display Deterrence. Cette opération a démarré le 20 février 2003 et s’est achevée le 16 avril 2003. Les avions AWACS ont effectué cent missions, représentant 950 heures de vol au total.
L’OTAN en Macédoine du Nord
Répondant à une demande du gouvernement de Skopje visant à atténuer les tensions interethniques grandissantes, l’OTAN a mené successivement trois opérations dans le pays (à l’époque, la Macédoine du Nord était un partenaire de l’OTAN, dont elle est devenue membre en mars 2020). Ces opérations se sont déroulées entre août 2001 et mars 2003.
La première, Essential Harvest, a conduit au désarmement des groupes d’origine albanaise qui opéraient dans l’ensemble du pays. Ensuite, l’opération Amber Fox a permis d’assurer la protection des observateurs internationaux chargés de surveiller la mise en œuvre du plan de paix.
Enfin, l’opération Allied Harmony, lancée en décembre 2002, consistait à fournir des éléments chargés d’aider le gouvernement, par des activités de conseil, à assurer la stabilité dans l’ensemble du pays.
Ces opérations ont illustré la forte coopération qui existe entre l’OTAN, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. En avril 2002, l’OTAN a mis en place un quartier général à Skopje, avec pour mission de donner des avis sur les aspects militaires de la réforme du secteur de la sécurité. Après la réduction de ses effectifs en 2012, ce quartier général est devenu le Bureau de liaison de l'OTAN (NLO) à Skopje, lequel a ensuite été officiellement fermé un an après l'adhésion du pays à l’OTAN en mars 2021.
Première opération OTAN de lutte contre le terrorisme
Le 4 octobre 2001, après qu’il eut été établi que les attentats terroristes du 11-Septembre à New York et à Washington D.C. avaient été dirigés depuis l’étranger, l’OTAN a approuvé un paquet de huit mesures à l’appui des États-Unis. À la demande de ces derniers, l’Alliance a mené sa toute première opération antiterroriste, Eagle Assist, de la mi-octobre 2001 à la mi‑mai 2002. Sept avions radar AWACS de l’OTAN ont ainsi aidé à patrouiller l’espace aérien américain ; au total, 830 membres d’équipage de 13 pays de l’OTAN ont effectué plus de 360 sorties. C’était la première fois que des moyens militaires de l’OTAN étaient déployés à l’appui d’une opération relevant de l’article 5.
L’OTAN en Bosnie-Herzégovine
Avec la désintégration de la Yougoslavie, un violent conflit a éclaté en Bosnie-Herzégovine en avril 1992. L’Alliance a réagi dès l’été 1992, en faisant respecter l’embargo sur les armes décrété par l’ONU dans la région de la mer Adriatique (en coopération avec l’Union de l’Europe occidentale à partir de 1993), ainsi que la zone d’exclusion aérienne établie par le Conseil de sécurité de l’ONU. C’est dans le cadre de la surveillance de la zone d’exclusion aérienne que l’OTAN a lancé les premières opérations de combat de son histoire, abattant quatre chasseurs-bombardiers bosno-serbes qui effectuaient une mission de bombardement le 28 février 1994.
Au mois d’août 1995, pour mettre fin à la violence provoquée par les Serbes en Bosnie-Herzégovine, les troupes de maintien de la paix de l’ONU ont demandé que des frappes aériennes soient menées par l’OTAN. L’opération Deadeye a débuté le 30 août contre les forces aériennes des Serbes de Bosnie, mais ces derniers ne se sont pas pliés pour autant aux exigences de retrait formulées par les Nations Unies. Aussi l’OTAN a-t-elle lancé l’opération Deliberate Force, qui ciblait les installations de commandement et de contrôle et les dépôts de munitions des Serbes de Bosnie. Cette campagne aérienne de l’Alliance a été essentielle pour amener les Serbes à s’asseoir à la table des négociations et pour mettre un terme à la guerre en Bosnie. Après la signature de l’accord de paix de Dayton en décembre 1995, l’OTAN a immédiatement déployé une Force de mise en œuvre (IFOR) de quelque 60 000 hommes, sous mandat des Nations Unies. Cette opération (Joint Endeavour) a été suivie, en décembre 1996, par le déploiement d’une Force de stabilisation (SFOR) de 32 000 hommes.
Compte tenu de l’amélioration de la situation de sécurité, l’OTAN a mis fin à son opération de soutien de la paix en décembre 2004, et l’Union européenne a déployé une nouvelle force, baptisée Althea. L’Alliance conserve un quartier général militaire dans le pays pour effectuer un certain nombre de tâches spécifiques, qui consistent en particulier à aider les autorités du pays à réformer leurs structures de défense.
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De 1949 au début des années 1990
Pendant la Guerre froide
Lorsque l’OTAN a été créée, en 1949, l’un de ses rôles essentiels était d’agir comme un puissant moyen de dissuasion contre les agressions militaires. À cet égard, on a pu mesurer le succès de l’OTAN au fait que pendant toute la période de la Guerre froide, les forces alliées n’ont pas participé à une seule action militaire. Pendant une bonne partie de la deuxième moitié du XXe siècle, l’OTAN est restée vigilante, prête à intervenir.
Après la Guerre froide
Au début des années 1990, la fin de la Guerre froide a entraîné de profonds changements dans l’environnement de sécurité international. L’Alliance a été confrontée à de nouvelles menaces et à la résurgence d’anciennes menaces connues.
De cette évolution sont nées de nouvelles responsabilités. Après avoir été une alliance exclusivement défensive pendant près d’un demi-siècle, l’OTAN a commencé à assumer un rôle de plus en plus proactif au sein de la communauté internationale. Avant de se lancer dans sa première grande opération de réponse aux crises dans les Balkans, l’OTAN a mené plusieurs autres opérations militaires.Opération Anchor Guard, 10 août 1990 – 9 mars 1991
Après l’invasion du Koweït par les forces iraquiennes le 2 août 1990, des avions de l’OTAN dotés de systèmes aéroportés de détection lointaine ont été déployés à Konya (Türkiye) pour suivre l’évolution de la crise et assurer une couverture du sud-est de la Türkiye en cas d’attaque iraquienne pendant la première crise/guerre du Golfe.Opération Ace Guard, 3 janvier 1991 – 8 mars 1991
En réponse à une demande d’aide de la Türkiye face à la menace posée par l’Iraq pendant la première crise/guerre du Golfe, l’OTAN a déployé en Türkiye la Force mobile du CAE (Air) ainsi que des systèmes de défense aérienne.Opérations Allied Goodwill I & II, 4–9 février et 27 février – 24 mars 1992
Après l’éclatement de l’Union soviétique en décembre 1991 et l’effondrement de son système économique centralisé, l’OTAN a contribué aux secours internationaux en envoyant en Russie et dans d’autres pays membres de la Communauté d’États indépendants, à bord d’avions de transport et d’entraînement AWACS, des équipes d’experts en aide humanitaire et des conseillers médicaux.Opération Agile Genie, 1er – 19 mai 1992
Alors que l’Occident connaissait une période de tensions grandissantes avec la Libye après que le Conseil de sécurité de l’ONU eut imposé des sanctions incitant ce pays à livrer les personnes soupçonnées d’avoir fait exploser un avion de la Pan Am au-dessus de la ville de Lockerbie (Écosse) en 1988, l’OTAN a intensifié la surveillance aérienne assurée par les AWACS en Méditerranée centrale pour surveiller les routes d’approche aériennes depuis le littoral nord-africain. Au total, les AWACS de l’OTAN ont effectué 36 missions aériennes.