Dissuasion et défense

  • Mis à jour le: 16 Sep. 2022 11:13

L'OTAN est une alliance défensive dont les membres sont déterminés à sauvegarder leur liberté et leur sécurité mutuelles, face à toutes les menaces, d'où qu'elles viennent. La dissuasion et la défense constituent l'une des tâches fondamentales de l’OTAN. Les Alliés s'emploient à renforcer sensiblement la posture de dissuasion et de défense de l'Alliance, qui matérialise leur engagement pour la défense mutuelle, inscrit dans l'article 5.

 

  • L’agression de l’Ukraine par la Russie, qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, a fait voler en éclat la paix qui régnait en Europe et renforcé la nécessité pour l’OTAN de veiller à ce que sa posture de dissuasion et de défense reste crédible et efficace. 
  • En réponse à cette agression, l’OTAN a activé ses plans de défense, déployé des éléments de sa Force de réaction et sensiblement augmenté les effectifs militaires sur son flanc est. 
  • Le 24 mars 2022, lors d’un sommet extraordinaire, les dirigeants des pays de l’OTAN sont convenus de déployer quatre bataillons en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie, en complément des quatre bataillons déjà présents en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne.
  • Au sommet de Madrid, en juin 2022, les dirigeants des pays de l’OTAN ont adopté un nouveau concept stratégique, qui décrit l’environnement de sécurité auquel l’Alliance fait face et qui présente les tâches fondamentales de l’OTAN. Dans ce document, la Russie est définie comme la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés, ainsi que pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique. Le concept stratégique stipule aussi que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, est la menace asymétrique la plus directe pour la sécurité des citoyens des pays de l’OTAN ainsi que pour la paix et la prospérité internationales.
  • Lors de ce sommet, les Alliés se sont en outre engagés à déployer sur le flanc oriental de l’OTAN davantage de forces robustes en place et prêtes au combat, dont la taille passera, là où et lorsque cela sera nécessaire, des actuels groupements tactiques de la taille du bataillon à des brigades, et à faire en sorte que ces forces soient appuyées par des renforcements crédibles et disponibles rapidement, par des équipements prépositionnés et par des moyens de commandement et de contrôle améliorés. Les Alliés ont adopté un nouveau modèle de forces, qui permettra de renforcer et de moderniser la structure de forces de l’OTAN, de favoriser l’exécution des tâches fondamentales de l’Organisation et de faire en sorte que les plans militaires de nouvelle génération de l’Alliance soient pourvus de ressources. 
  • L'OTAN reste confrontée à des menaces et défis distincts, qui émanent de toutes les directions stratégiques, d'acteurs étatiques et non étatiques, ainsi que d'attaques cyber ou hybrides. En outre, le climat d’instabilité, l’intensification de la compétition stratégique et la montée de l’autoritarisme portent atteinte aux intérêts et aux valeurs de l’Alliance.
  • Deux concepts militaires fixent le cap à suivre concernant la poursuite de l’adaptation de l’OTAN. Il s’agit du concept de dissuasion et de défense pour la zone euro-atlantique, qui est axé sur l’emploi des forces pour assurer la dissuasion et la défense dès aujourd'hui, et du concept-cadre de l’OTAN sur la capacité à combattre, qui, quant à lui, énonce une vision destinée à orienter le développement des capacités de combat à long terme dont l’Alliance a besoin pour rester forte militairement aujourd’hui comme demain.
  • Les Alliés ont réalisé des progrès considérables s’agissant d’augmenter les dépenses de défense et d’investir dans des équipements majeurs, et ils œuvrent à une répartition des charges plus juste entre les membres de l’OTAN. 2022 sera la huitième année consécutive d’augmentation de leurs dépenses de défense, avec, de la part des Alliés européens et du Canada, un investissement cumulé de près de 350 milliards de dollars depuis 2014.

 

Un environnement de sécurité en évolution rapide

L'OTAN est confrontée à l’environnement de sécurité le plus complexe qui soit depuis la fin de la Guerre froide. L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie met en péril la sécurité européenne, et le terrorisme continue de représenter un défi mondial pour la sécurité et une menace pour la stabilité. Dans le même temps, la montée en puissance de la Chine modifie les rapports de force à l’échelle mondiale, ce qui n’est pas sans conséquence pour la sécurité, le respect des valeurs et le mode de vie des pays de l’Alliance. L’incertitude croissante partout dans le monde, les cybermenaces et menaces hybrides de plus en plus complexes et perturbatrices, et le rythme effréné de l’évolution technologique ont des incidences considérables pour l’Alliance.

L’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine a fait voler en éclat la paix qui régnait en Europe et occasionne d’immenses souffrances et d’énormes dégâts matériels. La Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique. Sa posture militaire coercitive, sa rhétorique et le fait qu’elle soit manifestement prête à mettre la force au service de ses objectifs politiques ébranlent l’ordre international fondé sur des règles. Le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, est la menace asymétrique la plus directe pour la sécurité des citoyens des pays de l’OTAN ainsi que pour la paix et la prospérité internationales. Les conflits en Afrique et au Moyen-Orient ainsi que la fragilité et l’instabilité de cette région compromettent directement la sécurité de l'Alliance et de ses partenaires. Le voisinage méridional de l’Alliance, en particulier le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le Sahel, est confronté à des défis qui s’enchevêtrent, sur le plan de la sécurité mais aussi sur les plans démographique, économique et politique. Ces difficultés sont amplifiées par les effets du changement climatique, la fragilité des institutions, les urgences sanitaires et l’insécurité alimentaire.

Sauvegarder la liberté et la sécurité des pays membres

L’objectif essentiel et immuable de l'OTAN est la sauvegarde de la liberté et de la sécurité de tous ses membres par des moyens politiques et militaires. La défense collective est un principe au cœur même de l'Alliance, inscrit dans l'article 5 du traité de Washington. La toute première responsabilité de l’OTAN est d’assurer la protection et la défense du territoire et des populations de ses pays membres contre toute attaque, dans un monde où paix et sécurité ne peuvent être tenues pour acquises.

La dissuasion est un élément central de la stratégie globale de l'OTAN – prévenir les conflits et la guerre, protéger les Alliés, préserver la liberté de décision et d'action, et sauvegarder les principes et les valeurs qu'elle défend : la liberté individuelle, la démocratie, les droits de la personne et l'état de droit. La liberté des sociétés et l’ordre international fondé sur des règles sont subordonnés à une défense transatlantique crédible.

Au sommet de Madrid de 2022, l’OTAN a redéfini les fondements de sa posture de dissuasion et de défense, suivant son approche à 360 degrés, sur terre, dans les airs, en mer, dans le cyber et dans l’espace, afin de pouvoir contrer toutes les menaces et relever tous les défis. 

La posture de dissuasion et de défense de l’OTAN combine de façon appropriée capacités nucléaires, capacités conventionnelles et capacités de défense antimissile, complétées par des capacités spatiales et des capacités cyber. L'OTAN garde la liberté d'action et la souplesse nécessaires pour réagir à toute la gamme des défis grâce à une approche appropriée et adaptée.

La résilience : premier élément de dissuasion et de défense

Accroître la résilience en renforçant la capacité des sociétés à se préparer à toute la gamme des menaces et dangers, à y répondre, à s'en remettre et à s'y adapter fait partie intégrante de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN. La guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, la pandémie de COVID-19, la compétition géopolitique croissante et les nombreux autres défis de sécurité auxquels l'Alliance est confrontée aujourd'hui montrent l'importance de l'approche « tous risques » et « pansociétale » de l'OTAN en matière de résilience. En se préparant, en se donnant les moyens et en investissant dans la capacité de nos sociétés à se défendre contre un large éventail de menaces – allant des cyberattaques aux incidents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, en passant par le terrorisme, les pandémies et les catastrophes naturelles –, les Alliés remédient aux points vulnérables qui, autrement, seraient susceptibles d’être utilisés comme moyens de pression ou d’être pris pour cibles par des adversaires. La résilience est donc un aspect important de la dissuasion par interdiction : persuader un adversaire de ne pas attaquer en le convainquant qu’une attaque ne lui permettra pas d'atteindre ses objectifs.

Par ailleurs, la résilience requiert une coopération civilo-militaire étroite, car elle a un impact sur la capacité de l’OTAN à conduire ses missions et à préserver la mobilité de ses troupes et de ses équipements. Un des éléments fondamentaux de l'action de l'OTAN en matière de résilience consiste à faire en sorte que les forces militaires nationales placées sous le commandement de l'Organisation bénéficient d'un soutien adéquat en termes de ressources et d'infrastructures civiles. Depuis 2014, l’OTAN fournit des directives devant permettre aux pays d’accroître leur résilience au regard de sept exigences de base et de réduire leurs vulnérabilités potentielles. Ces exigences sont actualisées régulièrement de façon à refléter le caractère évolutif des défis auxquels est confrontée l'Alliance.

Dans le droit fil de l'agenda OTAN 2030 et de l'engagement renforcé de 2021 en faveur d'une meilleure résilience, le concept stratégique de 2022 souligne l'importance de l'adoption d'une approche plus intégrée et mieux coordonnée de la résilience au sein de l'Alliance, y compris pour faire face à la coercition russe, et pour aider les partenaires de l'OTAN à s’opposer aux ingérences malveillantes, ainsi qu’à contrer toute agression. Les partenariats menés avec des pays non OTAN et d'autres organisations sont essentiels pour renforcer la résilience nationale et collective des Alliés, et pour appuyer la planification et la préparation de l'Alliance par le partage des informations et des bonnes pratiques.

Accroître la disponibilité opérationnelle, la réactivité et le renforcement de l’OTAN

Le plan d'action « réactivité » (RAP), lancé au sommet que l’OTAN a tenu au pays de Galles en 2014, a été un important facteur de changement dans la posture de dissuasion et de défense de l'Alliance. Le RAP comprenait des « mesures d’assurance » qui étaient destinées aux pays membres de l'OTAN en Europe centrale et orientale et visaient à rassurer leurs populations, à décourager une agression potentielle et à renforcer leur défense.

Dans le prolongement du RAP, les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN ont approuvé au sommet de Varsovie, en juillet 2016, une posture de dissuasion et de défense renforcée, qui offrait à l'Alliance une large gamme d'options lui permettant de faire face à toutes les menaces, d'où qu'elles viennent, afin de protéger le territoire, les populations, l'espace aérien et les lignes de communication maritimes de ses pays. Les Alliés ont décidé d'établir une présence avancée rehaussée et, depuis 2017, quatre groupements tactiques multinationaux OTAN ont été déployés en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. D'autres mesures, comme la présence avancée adaptée, ont été prises pour renforcer la sécurité dans la région sud-est de l’Alliance. En outre, un certain nombre de mesures ont été prises pour adapter l’Alliance aux défis émanant du sud : renforcement des capacités, conduite d’exercices spécifiques, planification préétablie et mise sur pied, à Naples (Italie), du Pôle régional pour le sud, qui aide l’OTAN à comprendre la situation.

Les exercices restent partie intégrante de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN, l’entraînement militaire étant une condition essentielle au maintien des niveaux de disponibilité opérationnelle et à l'amélioration de l’interopérabilité des forces de l’Alliance.

L’OTAN poursuit ses efforts d’adaptation dans tous les milieux et dans des domaines comme la préparation du secteur civil et la lutte contre les menaces hybrides, y compris en coopération avec l'Union européenne (UE). Les relations avec l’UE impliquent d’accroître la coopération et de garantir la complémentarité et l’interopérabilité des capacités développées afin d’éviter tout double emploi et de contribuer au partage des charges entre les deux rives de l’Atlantique.

Au sommet de Bruxelles de 2018, les dirigeants des pays de l’OTAN ont rappelé qu’ils étaient déterminés à accroître la disponibilité opérationnelle, la réactivité et le renforcement de l’Alliance pour faire face à toutes les menaces, d’où qu’elles viennent, selon une approche à 360 degrés. Une initiative pour la disponibilité opérationnelle de l'OTAN a été lancée pour renforcer la capacité de réaction rapide de l'Alliance, soit pour un renforcement des Alliés à l'appui de la dissuasion ou de la défense collective, y compris pour des combats de haute intensité, soit pour une réponse militaire rapide à une crise, au besoin. Il s'agissait de fournir 30 bataillons de manœuvre moyens ou lourds, 30 escadrons de chasse et 30 bâtiments de premier rang prêts à être déployés dans un délai de 30 jours ou moins. Ces forces sont organisées et entraînées en tant que formations de combat plus larges.

L’OTAN a reconnu le cyberespace en tant que milieu d’opérations dans lequel elle doit se défendre aussi efficacement qu’elle le fait dans les airs, sur terre et en mer. Par ailleurs, les initiatives de dissuasion de l’Alliance ont été renforcées par la création, en 2018, du Centre des cyberopérations en Belgique et par la formation d’équipes de soutien pour la lutte contre les pratiques hybrides, chargées de prêter assistance aux Alliés qui en ont besoin. Au sommet de Bruxelles de 2021, les Alliés ont entériné une nouvelle politique de cyberdéfense globale, qui contribue aux tâches fondamentales de l’OTAN et à sa posture globale de dissuasion et de défense et qui renforce la résilience de l’Alliance dans le cyberespace.

L’OTAN continue d’examiner les incidences, pour la sécurité, du développement par la Russie de son arsenal de missiles à capacité nucléaire, qui compromet gravement la sécurité de l’Alliance et contrevient au traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). L’Alliance fait face en renforçant ses capacités conventionnelles modernes, en investissant dans de nouvelles plateformes – notamment des chasseurs de cinquième génération – et en adaptant ses exercices, son système de renseignement, et sa posture de défense aérienne et antimissile. Elle agit tout en veillant à ce que son dispositif de dissuasion nucléaire reste sûr, sécurisé et efficace. Dans le même temps, l’OTAN reste fermement attachée à l’existence d’un système de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération qui soit opérant, et elle continue d’appeler tous les acteurs, dont la Russie et la Chine, à œuvrer de manière constructive.

À la réunion des dirigeants qui s’est tenue à Londres en décembre 2019, l’OTAN a reconnu l’espace en tant que cinquième milieu d’opérations. Les informations recueillies et communiquées au moyen de satellites sont d’une importance critique pour les activités, les opérations et les missions de l’OTAN, notamment en matière de défense collective, de réponse aux crises et de lutte contre le terrorisme. Le Centre spatial OTAN, créé en 2020 en Allemagne, sert d’enceinte privilégiée pour le partage de l’information, la coordination des initiatives des Alliés et le soutien aux opérations et aux missions de l’OTAN. Au sommet de Bruxelles de 2021, l’OTAN a reconnu que les attaques dirigées vers l’espace, en provenance de l’espace ou dans l’espace représentent un réel défi pour la sécurité de l'Alliance et qu’elles pourraient conduire à l’invocation de l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord.

Les dirigeants des pays de l’OTAN se sont réunis à Bruxelles le 24 mars 2022 pour étudier les conséquences de l'agression brutale perpétrée par la Russie en l’absence de provocation et pour prendre des mesures de nature à renforcer encore davantage la posture de dissuasion et de défense de l’Organisation. Ils ont décidé de déployer quatre groupements tactiques multinationaux en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie, en complément de ceux déjà présents en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne, faisant ainsi passer de quatre à huit le nombre de groupements tactiques déployés sur le flanc est de l’Alliance. Ils ont également décidé de renforcer leurs moyens de cyberdéfense et d’augmenter l’ampleur des exercices axés sur la défense collective et l’interopérabilité. 

Au sommet tenu à Madrid en juin 2022, les dirigeants des pays de l’OTAN ont pris des décisions en vue de renforcer sensiblement la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance. Dans cette optique, les Alliés ont décidé d'ajuster l’équilibre entre forces en place et moyens de renforcement et se sont engagés à déployer sur le flanc oriental de l’OTAN davantage de forces robustes en place et prêtes au combat, dont la taille passera, là où et lorsque cela sera nécessaire, des actuels groupements tactiques de la taille du bataillon à des brigades, appuyées par des renforcements crédibles et disponibles rapidement, par des équipements prépositionnés et par des moyens de commandement et de contrôle améliorés. Cela aura pour effet de renforcer la dissuasion et de favoriser la capacité à assurer la défense de l’avant. Les Alliés ont en outre adopté un nouveau modèle de forces, qui permettra de renforcer et de moderniser la structure de forces de l’OTAN, de favoriser l’exécution des tâches fondamentales de l’Organisation et de faire en sorte que les plans militaires de nouvelle génération de l’Alliance soient pourvus de ressources. Les Alliés ont décidé d'assurer en continu une présence importante sur terre, en mer et dans les airs, et de s'employer notamment à consolider la défense aérienne et antimissile intégrée.

Préserver l’avance militaire et technologique de l'Alliance

L'Alliance doit être en mesure de préserver la paix aujourd'hui, mais elle doit aussi se préparer à faire face, demain, à un environnement de sécurité de plus en plus imprévisible. À cette fin, au sommet de Bruxelles de juin 2021, les dirigeants des Alliés ont marqué leur accord sur la pleine mise en œuvre du concept-cadre de l'OTAN sur la capacité à combattre, qui aidera l'Alliance à suivre une approche plus proactive et plus prospective concernant l’adaptation militaire. Maintenir son avance technologique est depuis toujours un facteur essentiel de l’aptitude de l’OTAN à assurer la dissuasion et la défense face à des adversaires potentiels. Les innovations dans les domaines de l’intelligence artificielle, des systèmes d’armes autonomes, des mégadonnées (big data) et des biotechnologies changent la donne en matière de combat. Pour faire en sorte de préserver son avance technologique, l’OTAN a approuvé une stratégie de mise en œuvre pour les technologies émergentes et les technologies de rupture. Elle a en outre créé un accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord (DIANA) et, au sommet tenu à Madrid en juin 2022, elle a lancé un fonds multinational pour l’innovation, qui l’aidera à renforcer son avance technologique en réunissant pouvoirs publics, secteur privé et monde universitaire. L’Alliance jouera un rôle important en tant que forum de coopération sur divers aspects de ces technologies en rapport avec la sécurité.

Investir dans la défense

L’engagement en matière d’investissements de défense, adopté par les dirigeants des pays de l’OTAN en 2014, demandait aux Alliés de cesser de réduire leurs budgets de défense et de s'efforcer de se rapprocher de l'objectif agréé OTAN consistant à consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense dans un délai de dix ans. Les Alliés sont également convenus de chercher, dans les mêmes délais, à porter à 20 % ou plus la part de leurs dépenses de défense annuelles consacrée à l’acquisition de nouveaux équipements majeurs, y compris la recherche et développement y afférente. Enfin, les Alliés se sont engagés à veiller à ce que leurs forces terrestres, aériennes et maritimes soient conformes aux directives OTAN agréées en matière de déployabilité et de soutenabilité ainsi qu’aux autres métriques agréées et à ce que leurs forces armées puissent opérer ensemble de manière efficace, notamment par la mise en œuvre des normes et doctrines OTAN.

Depuis 2014, les Alliés ont réalisé des progrès considérables s’agissant d’augmenter les dépenses de défense et d’investir dans des équipements majeurs, et ils œuvrent à un partage plus équitable des charges. 2022 sera la huitième année consécutive d’augmentation de leurs dépenses de défense, avec, de la part des Alliés européens et du Canada, un investissement cumulé de près de 350 milliards de dollars depuis 2014. Les Alliés ne se contentent pas de mettre à disposition davantage des capacités plus lourdes et du haut du spectre dont l’OTAN a besoin : ils améliorent également la disponibilité opérationnelle, la déployabilité, la soutenabilité et l’interopérabilité de leurs forces. Du fait de l’augmentation des menaces et des défis pesant sur la sécurité, les Alliés redoublent d’effort pour honorer l’engagement en matière d’investissements de défense pris en 2014. Investir dans la défense demeure essentiel pour que l’Alliance dispose des forces et des capacités dont elle a besoin aujourd'hui comme demain.