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L’OTAN renforce son flanc oriental

Updated: 04 November 2025

Au cours des dix dernières années, l’OTAN a considérablement renforcé sa posture de dissuasion et de défense sur son flanc oriental, depuis l’océan Arctique, au nord, jusqu’à la mer Noire, au sud. L’environnement de sécurité en Europe a été radicalement transformé par l’annexion illégale de la Crimée et par l’invasion à grande échelle de l’Ukraine perpétrées par la Russie – respectivement en 2014 et en 2022 –, et les actes d’hostilité de cette dernière à l’encontre des membres de l’OTAN et des partenaires de l’Alliance – notamment des violations de l’espace aérien des Alliés, des cyberattaques et des actes de sabotage – sont de plus en plus fréquents. En réaction, l’OTAN a sensiblement augmenté sa capacité à protéger et à défendre l’ensemble des Alliés, en déployant davantage de forces prêtes au combat le long de son flanc oriental et en mettant en œuvre les plans de défense les plus complets depuis la fin de la Guerre froide.

Les troupes du groupement tactique multinational des forces terrestres avancées de l’OTAN (FLF) déployé en Hongrie se tiennent en rangs dans le cadre d’un exercice militaire de grande envergure organisé en septembre 2025.

  • Le renforcement par l’OTAN de sa présence militaire le long de son flanc oriental résulte directement du comportement agressif récurrent de la Russie envers ses voisins et envers la communauté transatlantique au sens large. La Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique.
  • Les FLF de l’OTAN sont constituées de huit groupements tactiques multinationaux, dont la taille et la composition varient en fonction des besoins militaires. Ils sont stationnés dans les territoires de pays membres longeant le flanc est de l’Alliance : la Bulgarie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie.
  • La défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD) de l’OTAN protège les Alliés des menaces aériennes, y compris des avions de combat et des drones. L’un des volets de l'IAMD est la police du ciel de l’OTAN, une mission permanente dans le cadre de laquelle les pays membres s’entraident pour surveiller l’espace aérien de l’Alliance et pour y effectuer des patrouilles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
  • L’Alliance conduit également des activités maritimes sur son flanc oriental : l’activité « Baltic Sentry » vise par exemple à améliorer la protection des infrastructures sous-marines critiques.
  • Par ailleurs, l’OTAN s’emploie à renforcer la protection des Alliés orientaux dans les milieux cyber et spatial, et à accroître la résilience de l’Alliance face aux actes d’hostilité de la Russie.
  • En septembre 2025, l’OTAN a lancé « Eastern Sentry », une activité multimilieu et flexible dont l’objectif est d’accroître la vigilance de l’OTAN sur l’ensemble de son flanc oriental, et dans le cadre de laquelle les Alliés peuvent apporter des capacités et des moyens supplémentaires à la posture de dissuasion et de défense renforcée de l’OTAN.
  • Outre le renforcement de la dissuasion et de la défense de ses pays membres, l’OTAN continue d’aider l’Ukraine à se défendre contre l’agression russe. La sécurité de l’Ukraine contribue à celle de l’OTAN. Les Alliés ne se laisseront pas intimider par la Russie et restent déterminés à honorer leur engagement indéfectible à soutenir l’Ukraine.
  • Les activités militaires menées par l’OTAN dans ses confins orientaux ont un caractère exclusivement défensif. L’Alliance est prête, déterminée et apte à défendre tous ses membres : toute attaque contre un Allié se verrait opposer une réponse retentissante.

Forces terrestres avancées de l’OTAN

Les FLF sont un élément clé de la présence militaire de l’Alliance sur son flanc oriental. Elles sont composées de huit groupements tactiques multinationaux qui sont déployés sur le territoire de l’Alliance. Les FLF sont mises à disposition sur une base volontaire par les pays-cadres et d’autres Alliés contributeurs, qui assurent leur soutien dans la durée. Les forces des pays contributeurs effectuent des rotations au sein des pays hôtes ; elles peuvent à tout moment être déployées dans le cadre des groupements tactiques ou stationnées dans leur pays d’origine tout en ayant la capacité de se déployer rapidement si nécessaire. Les groupements tactiques opèrent conjointement avec des forces nationales de défense du territoire, et ils sont présents en permanence dans les pays hôtes.

Si les huit groupements tactiques sont tous des formations totalement aptes au combat, leur taille et leur composition sont adaptées à des facteurs géographiques et à des menaces spécifiques. À l’origine, il s’agissait d’unités équivalant à des bataillons, mais en 2022, les Alliés sont convenus de déployer des troupes supplémentaires et d’en faire des unités de la taille d’une brigade, là et lorsque cela était nécessaire ; ces formations sont cependant appelées « groupements tactiques multinationaux de l’OTAN », quelles que soient leur taille et leur structure organisationnelle. De manière générale, ce sont les besoins militaires qui guident la composition de chacun des groupements tactiques.

À l’heure actuelle, des soldats et du personnel de tous les pays de l’OTAN servent, s’entraînent et mènent des exercices ensemble dans l’est du territoire de l’Alliance, envoyant ainsi un signal fort d’unité et de solidarité. La présence des forces terrestres avancées de l’OTAN est de nature défensive, et elle est proportionnée, transparente et conforme aux obligations et aux engagements internationaux de l’Alliance. Elle représente un engagement significatif de la part des Alliés et elle vient rappeler de manière tangible qu’une attaque contre un Allié est une attaque contre tous.

Les groupements tactiques multinationaux de l’OTAN

En octobre 2025, les huit groupements tactiques sont composés des Alliés suivants :

Pays hôte : Bulgarie
Pays-cadre : Italie
Pays contributeurs : Albanie, Croatie, Grèce, Monténégro, Macédoine du Nord, Türkiye et États-Unis

Pays hôte : Estonie
Pays-cadre : Royaume-Uni
Pays contributeurs : France

Pays hôte : Hongrie
Pays-cadre : Hongrie
Pays contributeurs : Croatie, Italie, Türkiye et États-Unis

Pays hôte : Lettonie
Pays-cadre : Canada
Pays contributeurs : Albanie, Tchéquie, Danemark, Islande, Italie, Monténégro, Macédoine du Nord, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Espagne et Suède

Pays hôte : Lituanie
Pays-cadre : Allemagne
Pays contributeurs : Belgique, Tchéquie, Luxembourg, Pays-Bas et Norvège 

Pays hôte : Pologne
Pays-cadre : États-Unis
Pays contributeurs : Croatie, Roumanie et Royaume-Uni

Pays hôte : Roumanie
Pays-cadre : France
Pays contributeurs : Belgique, Luxembourg et Espagne

Pays hôte : Slovaquie
Pays-cadre : Espagne
Pays contributeurs : Tchéquie, Portugal, Roumanie et Slovénie

Les Alliés poursuivent l'intégration des deux derniers pays membres de l’OTAN – la Finlande et la Suède – dans les plans, les forces et les structures de commandement, notamment en établissant une présence en Finlande, que la Suède a annoncé souhaiter piloter en assumant le rôle de pays-cadre. 

Commandement et contrôle

Les huit groupements tactiques sont intégrés dans la structure de commandement de l’OTAN pour assurer la disponibilité opérationnelle et l’interopérabilité voulues.

Les quatre groupements tactiques du nord-est (en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne) sont placés sous commandement OTAN, au travers du QG du Corps multinational Nord-Est à Szczecin, en Pologne. Deux quartiers généraux de niveau division coordonnent les activités de formation et de préparation de leurs groupements respectifs. Le Quartier général de la Division multinationale Nord-Est établi à Elblag, en Pologne, est totalement opérationnel depuis décembre 2018. Ce quartier général travaille en étroite collaboration avec les groupements tactiques déployés en Pologne et en Lituanie. Le Quartier général de la Division multinationale Nord, qui vient compléter le précédent, a été activé par l’OTAN en octobre 2020 et a depuis atteint sa capacité opérationnelle totale. Ses éléments avancés sont situés à Adazi, en Lettonie, tandis que le reste du quartier général se trouve à Karup, au Danemark. Ce quartier général coopère étroitement avec les groupements tactiques déployés en Estonie et en Lettonie.

Les quartiers généraux (QG) à vocation régionale contribuent au fonctionnement des quatre autres groupements tactiques. Il s’agit du QG de la Division multinationale Centre à Székesfehérvár (Hongrie) (pour les groupements tactiques en Hongrie et en Slovaquie), ainsi que du QG du Corps multinational Sud-Est à Sibiu (Roumanie) et du QG de la Division multinationale Sud-Est à Bucarest (Roumanie) (pour les groupements tactiques en Bulgarie et en Roumanie).

En outre, nombre d’actions menées individuellement par des Alliés, bien qu’elles ne fassent pas officiellement partie de la présence avancée de l’OTAN, contribuent aussi à l’accroissement de l’activité des Alliés dans la partie est de l’Alliance.Renforcement rapide

Renforcement rapide

La stratégie de renforcement rapide adoptée par l’OTAN garantit que les forces de la présence avancée se verront adjoindre, si nécessaire, d’autres forces à haut niveau de préparation et des forces de deuxième échelon de l’OTAN, plus lourdes.

Lors du sommet tenu à Madrid en 2022, les Alliés ont adopté un nouveau modèle de forces de l’OTAN, qui permet d’élargir l’éventail des forces à haut niveau de préparation susceptibles d’être mises à la disposition de l’OTAN là où et lorsque cela sera nécessaire.

Les Alliés ont en outre décidé de doper l’aptitude de l’OTAN à renforcer ses forces à l’est :

  • en prévoyant davantage d’équipements et de stocks d’armes prépositionnés ;
  • en déployant davantage de capacités à l’avant, notamment des systèmes IAMD de l’OTAN ;
  • en renforçant le commandement et le contrôle ;
  • en mettant à niveau les plans de défense régionaux, qui prévoiront que des forces soient préaffectées à la défense d’Alliés spécifiques.

Ces forces préaffectées travailleront avec les forces en place – aussi bien les forces nationales de défense du territoire que les forces terrestres avancées de l’Alliance –, et elles se familiariseront avec le terrain, les installations et les stocks prépositionnés pour pouvoir se renforcer mutuellement encore plus rapidement.

Les pays de l’OTAN testent et améliorent en permanence leurs capacités de renforcement rapide dans le cadre d’exercices militaires multinationaux à grande échelle. Lors de l’exercice Steadfast Defender 2024, le plus grand exercice mené par l’OTAN depuis la fin de la Guerre froide, l’Alliance a mis en avant sa capacité à conduire et à soutenir dans la durée des opérations complexes dans lesquelles des soldats d’Amérique du Nord se déploient de l’autre côté de l’Atlantique pour renforcer la défense de l’Europe.  

La défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD)

L’IAMD de l’OTAN est conçue pour protéger les Alliés face à l’ensemble des menaces aériennes et missiles émanant de toutes les directions stratégiques, qu’elles soient le fait d’acteurs étatiques ou non étatiques. Elle comprend une série de mesures visant à dissuader quiconque de faire usage de menaces aériennes ou missiles, à détecter toute menace en vol, et à perturber et à détruire toute menace susceptible de compromettre la sécurité des Alliés. Parmi ces mesures figurent la police du ciel de l’OTAN, qui opère 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et le déploiement de systèmes de défense aérienne modernes ainsi que de systèmes de défense antimissile balistique. L’IAMD de l’OTAN est un élément essentiel de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN, qui renforce principalement son flanc oriental et qui contribue à la sécurité, indivisible, de l’Alliance et à la liberté d’action de cette dernière, y compris à la capacité de l’OTAN de renforcer ses déploiements et de fournir une réponse stratégique.

Pour en savoir plus : Défense aérienne et antimissile intégrée de l’OTAN
Pour en savoir plus : Police du ciel de l’OTAN

Les activités maritimes de l’OTAN sur son flanc oriental

L’OTAN dispose de forces navales permanentes (SNF) qui dotent l’Alliance, de façon permanente, d'une capacité maritime crédible et agile pouvant être déployée rapidement en période de crise ou de tension. Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, les SNF ont été déployées de façon stratégique afin de renforcer la posture maritime de l’Alliance, y compris sur le flanc oriental.

L’Alliance mène également des activités maritimes dans des régions spécifiques, de façon à renforcer la dissuasion et la défense et aider à protéger les infrastructures sous-marines critiques. Par exemple, les Alliés luttent contre les actes de déstabilisation en mer Baltique dans le cadre de l’activité multimilieu « Baltic Sentry ». Depuis janvier 2025, cette activité a renforcé la sécurité des infrastructures sous-marines critiques grâce au déploiement de divers moyens, notamment des frégates, des aéronefs de patrouille maritime et une petite flotte de drones navals. En concertation avec les Alliés, l’OTAN travaille à l’intégration des moyens nationaux de surveillance, l’objectif étant d’améliorer l’aptitude à détecter les menaces qui pèsent sur les infrastructures sous-marines critiques et à y répondre si nécessaire.

Pour en savoir plus : Les activités maritimes de l’OTAN

La protection de l’Alliance face aux menaces cyber et hybrides

Ces dernières années, les actes d’hostilité visant les pays de l’OTAN se sont multipliés. Cyberattaques, menaces informationnelles, actes d’ingérence et de sabotage ou encore violations de l’espace aérien par des avions de chasse et des drones : la Russie et ses intermédiaires s’emploient de manière concertée à affaiblir l’Alliance. Leur objectif est de semer la peur, déstabiliser la société civile, mettre les systèmes économiques à mal et décourager les pays de soutenir l’Ukraine.

Face à ce constat, les Alliés prennent des mesures, individuellement et collectivement, pour gagner en résilience et pour mieux protéger leurs infrastructures critiques. Ils ont ainsi non seulement lancé des activités multimilieux telles que « Baltic Sentry » et « Eastern Sentry » (voir les sections dédiées sur cette page), mais ils ont aussi renforcé leurs capacités cyber et leurs moyens de cyberdéfense, et ils se soutiennent mutuellement en cas de cyberattaque. Ils intensifient leurs activités de partage du renseignement et de surveillance dans tous les milieux – terre, air, mer, espace et cyber –, ce qui leur confère une meilleure vue d’ensemble de la situation et leur permet de mieux coordonner la réaction qu’ils opposent aux tentatives de déstabilisation dont ils font l’objet. Enfin, ils cherchent à mieux se prémunir contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, à accroître leur sécurité énergétique ainsi qu’à devenir plus résilients en exploitant toute une gamme d’outils et de technologies afin de repérer les schémas récurrents et les tendances qui pourraient annoncer des actes d’hostilité.

Pour en savoir plus : Résilience, préparation du secteur civil et article 3
Pour en savoir plus : Lutte contre les menaces hybrides

Eastern Sentry

Si la Russie teste la détermination et la réactivité de l’OTAN sur le flanc oriental de l’Alliance depuis de nombreuses années déjà, au cours des derniers mois, elle a multiplié les actes irresponsables et elle a de plus en plus fréquemment cherché l’escalade, notamment en perpétrant un nombre croissant de violations de l’espace aérien des Alliés, au risque de donner lieu à des erreurs d’appréciation et de mettre des vies en danger.

En septembre 2025, un nombre sans précédent de drones et d’avions russes a pénétré dans l’espace aérien de plusieurs membres de l’Alliance. En particulier, des drones russes ont fait une incursion dans l’espace aérien polonais et des avions de combat sont entrés dans l’espace aérien estonien, suite à quoi les Alliés se sont réunis au titre de l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord pour mener des consultations de sécurité.

C’est au terme de ces délibérations qu’a été lancée « Eastern Sentry », une activité multimilieu et flexible dont l’objectif est d’accroître la vigilance de l’OTAN sur l’ensemble du flanc oriental de l’Alliance. Cette activité permet de renforcer la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN en y consacrant des capacités et des moyens supplémentaires fournis par les Alliés – par exemple, plus d’avions de combat, d’hélicoptères, d’aéronefs de transport, de systèmes de défense aérienne, d’aéronefs de surveillance et de frégates –, et en assurant une meilleure coordination de leur utilisation par l’entremise de l’OTAN. En outre, l’activité « Eastern Sentry » met à profit l’expérience acquise dans le cadre de l’activité « Baltic Sentry » et intègre des technologies et des tactiques innovantes pour faire face aux nouveaux défis.

Pour en savoir plus : L’OTAN lance « Eastern Sentry » pour renforcer sa posture sur le flanc est

L’évolution depuis 2014

Le renforcement par l’OTAN de sa présence militaire dans la partie orientale de son territoire résulte directement du comportement agressif récurrent de la Russie envers ses voisins et envers la communauté transatlantique au sens large. La Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique. 

Septembre 2014 – Suite à l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie en 2014, les Alliés ont décidé, à l’occasion du sommet de l’OTAN tenu la même année au pays de Galles, de mettre en œuvre le plan d’action « réactivité » (RAP) afin de répondre rapidement aux changements fondamentaux intervenant dans l’environnement de sécurité aux frontières de l’OTAN et au-delà. 

Juillet 2016 – Dans le prolongement du RAP, les Alliés ont pris de nouvelles décisions au sommet de Varsovie, en 2016, afin de renforcer la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN et de contribuer à la projection de la stabilité et au renforcement de la sécurité hors du territoire de l’Alliance. Ces décisions comprenaient l’établissement d’une présence avancée rehaussée (eFP) dans le nord-est de l’Alliance et d’une présence avancée adaptée (tFP) dans le sud-est. Prises ensemble, ces décisions constituaient le plus grand renforcement de la défense collective de l’Alliance depuis une génération. Combinée aux forces et aux capacités requises pour un renforcement rapide par des forces de deuxième échelon, la présence avancée a accru la sécurité de tous les Alliés.

Août 2017 – Conformément aux décisions prises au sommet de Varsovie de 2016, quatre groupements tactiques multinationaux pleinement opérationnels ont été déployés dès août 2017 en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. Les Alliés ont également augmenté leur activité dans le sud-est au travers d’une présence adaptée sur terre, en mer et dans les airs, l’objectif étant d’améliorer la connaissance de la situation, l’interopérabilité et la réactivité.

Novembre 2018 – En réponse aux actions menées par la Russie dans la région de la mer Noire en novembre 2018, l’OTAN a décidé d’accroître sa présence dans la région afin d’améliorer encore la connaissance de la situation. Les Alliés ont par ailleurs intensifié leur soutien à la Géorgie et à l’Ukraine en organisant davantage d’entraînements et d’exercices pour les forces maritimes et les garde-côtes, ainsi que des escales.

Février 2022 – Suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine lancée par la Russie le 24 février 2022, les Alliés ont encore renforcé la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN dans la partie orientale de l’Alliance en y déployant des navires, des avions et des soldats additionnels. Ce renforcement se traduit notamment par l’envoi de milliers de soldats supplémentaires pour les groupements tactiques de l’OTAN, le déploiement d’avions de combat pour appuyer les missions de police du ciel de l’OTAN, un renforcement des forces navales en mer Baltique et en Méditerranée, un relèvement du niveau de disponibilité opérationnelle des troupes et, pour la première fois, le déploiement en Roumanie de l’élément à haut niveau de préparation de la Force de réaction de l’OTAN.

Mars 2022 – Au sommet extraordinaire tenu par l’OTAN à Bruxelles le 24 mars 2022, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Alliance ont décidé de mettre en place quatre groupements tactiques multinationaux supplémentaires, respectivement positionnés en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie. Ce déploiement, associé au renforcement des quatre groupements tactiques existants dans le nord-est, a étendu la présence avancée de l’Alliance le long de son flanc est – de la mer Baltique, au nord, à la mer Noire, au sud – et a multiplié par deux le nombre de soldats sur le terrain.

Juin 2022 – Au sommet de Madrid en 2022, les Alliés ont décidé de déployer des forces supplémentaires sur le flanc oriental de l’OTAN pour renforcer leur présence en faisant évoluer les groupements tactiques multinationaux du niveau bataillon au niveau brigade, là où et lorsque c’était nécessaire. Les Alliés ont en outre adopté un nouveau modèle de forces de l’OTAN qui comprend davantage de soldats à haut niveau de préparation et de nouvelles mesures pour augmenter l’aptitude de l’OTAN à renforcer les Alliés à l’est.

Juillet 2023 – Au sommet de Vilnius en 2023, les Alliés ont approuvé une nouvelle génération de plans de défense régionaux, qui améliorent de manière significative la cohérence de la planification de la défense collective de l’OTAN avec la planification nationale des Alliés pour leurs forces, leur posture, leurs capacités et leur dispositif de commandement et de contrôle.

Avril 2024 – L’Allemagne a commencé à déployer des troupes supplémentaires au sein du groupement tactique multinational qu’elle dirige en Lituanie, amorçant ainsi le renforcement de sa présence en passant du niveau bataillon au niveau brigade. Les troupes déployées travaillent à la mise sur pied, en Lituanie, d’une base militaire allemande permanente. La brigade dirigée par l’Allemagne a été inaugurée en mai 2025. D’ici 2027, elle continuera de monter en puissance, sera pleinement opérationnelle et comptera pas moins de 5 000 soldats.

Juillet 2024 – La Lettonie est devenu le premier pays à renforcer la présence avancée de l’OTAN sur son sol en mettant sur pied la brigade multinationale de l’OTAN – Lettonie, dont le Canada est le pays-cadre. En octobre 2024, le groupement tactique multinational a été transféré de la brigade lettonne d’infanterie mécanisée à la brigade multinationale de l’OTAN – Lettonie. Le Canada prévoit que la pleine mise en œuvre des capacités de niveau brigade déployées de façon permanente en Lettonie sera achevée d’ici 2026. Pas moins de 2 200 de ses soldats seront alors stationnés au sein de la brigade multinationale.

Juillet 2024 – L’Espagne a pris le commandement du groupement tactique multinational de l’OTAN en Slovaquie, qui a démontré sa capacité à former rapidement, en moins de dix jours, une brigade de combat multinationale. Les Alliés ont en outre mis à l’épreuve leur capacité à renforcer rapidement les groupements tactiques en Bulgarie et en Roumanie jusqu’au niveau brigade.

Septembre 2024 – La Suède a annoncé qu’elle comptait assumer le rôle de pays-cadre pour la présence avancée rehaussée en Finlande.

Janvier 2025 – Suite à plusieurs incidents ayant touché des infrastructures sous-marines critiques en mer Baltique, l’OTAN a lancé l’activité de vigilance renforcée « Baltic Sentry ».

Septembre 2025 – Des drones et des avions russes ont violé l’espace aérien de plusieurs Alliés – l’Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, la Norvège, la Pologne et la Roumanie. En réponse, l’OTAN a mis en place « Eastern Sentry », une activité de vigilance renforcée dont l’objectif est de renforcer la posture de l’OTAN sur l’ensemble de son flanc oriental. 

 

La présence avancée de l’OTAN sur son flanc oriental démontre la solidarité qui existe au sein de l’Alliance, ainsi que la détermination et la capacité de celle-ci à agir immédiatement face à toute agression. Les entraînements et les exercices menés à l’appui de la présence avancée de l’OTAN permettent aux forces des pays de l’Alliance de travailler de concert. La disponibilité opérationnelle et l’interopérabilité s’en trouvent accrues. 

L’environnement de sécurité dans la zone euro-atlantique continue d’évoluer, et de nouvelles menaces et de nouveaux défis ne cessent d’émerger. L’Alliance s’adapte et élabore des plans en conséquence, et sa présence avancée restera en place aussi longtemps que la situation en matière de sécurité l’exigera. L’Alliance continuera de faire en sorte que sa posture reste crédible, cohérente et résiliente. Toutes les mesures prises par l’OTAN sont et resteront défensives, proportionnées et conformes aux engagements pris au niveau international. L’Alliance continuera d’assurer la transparence qui caractérise la présence avancée depuis sa mise en place.