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Monsieur le Président, cher Vaclav HAVEL,

II me revient ce soir une belle et redoutable mission : celle de vous dire en notre nom à tous notre admiration profonde et notre gratitude. Oui. un grand merci à vous. A vous et à Dagmar qui nous recevez avec tant de gentillesse. Merci de si bien nous accueillir pour ce Sommet de l'élargissement. Un moment d'histoire où -comme dans quelques semaines à Copenhague- l'Europe se retrouve enfin pour ne faire qu'une, un moment où l'Europe et l'Amérique du nord affirment leurs valeurs communes et le caractère indivisible de leur sécurité.

Cher Vaclav,

De votre vie si intense, l'histoire retiendra d'abord cette lumière que vous avez entretenue aux heures les plus sombres qu'a traversées votre pays.

La lumière de l'écrivain et dramaturge qui, à la force de sa plume, armé de son seul courage et de sa foi en l'homme et en la vérité, a porté l'espérance des opprimés interdits de démocratie. La lumière, souriante, humble, douce mais forte de l'homme de fer, qui, dans la profondeur des geôles, dans l'abîme du totalitarisme, n'a jamais faibli. "La vérité vaincra", disiez-vous. Et en effet, elle a vaincu. Nous en témoignons ce soir.

Cette lumière, quel autre message nous livre-t-elle ? Que nous disent les années interminables d'engagement et de résistance ? Que nous confiiez-vous depuis vos prisons et qui résonne encore dans les murs de ce Château ?

La force du rêve d'abord. Le rêve, pour donner un sens à l'existence et au mouvement des choses. Le rêve, pour tenir contre vents et marées. Le rêve qui, aimez-vous à dire, donne "à chaque vie sa nécessaire particule de transcendance", qui permet d'aller au-delà des horizons visibles, de tenter de percer le mystère, de chercher le sens de la vie ailleurs que dans la course
effrénée aux biens matériels". Cher Vaclav, la leçon vaut pour les hommes et pour les nations.

Le XXe siècle a été celui des totalitarismes. Il a vu deux guerres mondiales, l'Holocauste, cinquante années de peur absolue. En même temps, il nous laisse en héritage une exigence qu'ont incarnée quelques hommes et femmes. Des rêveurs ? Sans doute.

Des rêveurs, Winston CHURCHILL et le général de GAULLE, qui ne désespérèrent jamais de la victoire finale. Un rêveur, Konrad ADENAUER, qui au plus profond de la nuit nazie ne renonça jamais à son idéal de démocratie. Des rêveurs, les pères de l'Europe, qui, par-dessus les ruines encore fumantes, ont tendu la main à l'adversaire d'hier. Un rêveur, George MARSHALL, qui allait changer le cours de l'histoire de l'Europe et du monde. Un rêveur, GANDHI, qui a mobilisé et emmené les masses humaines au formidable mot d'ordre de non-violence. Un rêveur, Nelson MANDELA, qui, de son sinistre rocher de Robben Island, a fait plier le racisme et triompher la dignité. Un rêveur, Andreï SAKHAROV, couvert d'honneurs, et qui a renoncé à tout pour mener, au prix de sa liberté et finalement de sa vie, le combat des Droits de l'Homme, Je pense aussi à Rigoberta MENCHU. la petite fille des Mayas, ou à AUNG SAN SUU KYI, si frêle et si forte, et à son combat pour une Birmanie démocratique.

Oui, voilà ce que nous dit aussi le siècle terrible qui s'est achevé, voilà ce que nous disent les hommes qui, comme vous, cher Vaclav HAVEL, n'ont jamais douté ni baissé les bras : ce sont les rêveurs obstinés, les humanistes fous, rebelles à la fatalité, à la force brutale et à l'ordre immuable des choses, qui donnent ses lettres de noblesse à l'histoire, "HAVEL na Hrad" criait-on dans les rues de Prague, il y a tout juste treize ans. "HAVEL au Château !" Si vous me permettez cette réflexion personnelle, cher Vaclav. dans le cynisme ambiant, on se plaît à penser que les rêves ne tiennent pas l'épreuve du pouvoir et de la réalité, qu'ils ne résistent pas à l'érosion du temps. Or les treize années où vous avez conduit le destin de votre nation montrent bien que le rêve garde la même force, la même intensité.

Oui, l'on avait ici soif de liberté, de démocratie, d'indépendance et de paix. L'Europe et l'Alliance atlantique incarnaient tout cela. Oui, l'entrée dans l'Alliance et dans l'Union européenne fut ardemment désirée et est vécue avec joie et soulagement, parce c'est la page des heures terribles qui se tourne définitivement.

De tout cela, dont vous fûtes l'apôtre et l'artisan, nous souhaitions, cher Vaclav, vous rendre hommage. Saluer aussi l'homme de dialogue et de paix qui, à peine porté au pouvoir, s'est attaché à cicatriser, entre voisins, les plaies du passé. Saluer l'Européen qui a tant obtenu pour son peuple et l'ensemble des pays d'Europe centrale et orientale : la dissolution, ici même, du Pacte de Varsovie, l'adhésion, hier, à l'Alliance atlantique et, demain, l'adhésion à l'Union européenne.

Nous voulons saluer ici l'homme de plume, l'homme de réflexion et l'homme d'Etat, le roi-philosophe selon l'idéal platonicien, avec cette fraîcheur d'esprit, cette lucidité émerveillée, cette inquiétude optimiste et élégante, qui vous confèrent, sans que vous l'ayez jamais recherchée, une exceptionnelle autorité, un rayonnement immense, Et lorsque vous apparaissez, tout naturellement, vos paroles atteignent, à un degré rare, cette ampleur, cette profondeur, cette vision que chacun s'accorde à reconnaître.

Au moment où vous allez vous retirer, heureux de ce qui fut accompli mais taraudé aussi, je le sais, par un sentiment d'inachevé -ainsi sont les sages-, nous voulions vous dire notre affection. Vous adresser, à Dagmar et à vous-même, nos vœux ardents de bonheur et de santé à l'aube d'une vie nouvelle pleine déjà de mille projets. Et vous remettre, cher Vaclav, au nom de tous les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique et en témoignage de notre attachement, ces deux traités: le Traité de l'Atlantique nord et le Traité d'adhésion de la République tchèque à l'Alliance atlantique; Traité qui vous doit tant et qui symbolise pour l'avenir la communauté de destin et la volonté de paix des peuples représentés ici.