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AWACS : les yeux de l’OTAN dans le ciel

Updated: 05 August 2025

L’OTAN exploite une flotte d'avions AWACS (systèmes aéroportés de détection et de contrôle) qui permet à l’Alliance d'assurer la surveillance aérienne, le commandement et le contrôle, la gestion de l’espace de bataille et les communications. Ces appareils – des Boeing 707 modifiés facilement reconnaissables à leur rotodôme monté sur le fuselage – sont équipés de capteurs passifs et d’un radar à longue portée capables de détecter des contacts aériens et au sol à de grandes distances. La flotte d’AWACS est gérée par la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (NAEW&CF), basée à Geilenkirchen (Allemagne).

Un AWACS E-3A de l’OTAN en mission de surveillance

  • La NAEW&CF mène des missions aussi diverses que la police du ciel, le soutien aux opérations de lutte contre le terrorisme et les activités de réponse aux crises, ainsi que toute la gamme des missions du temps de guerre.
  • Les AWACS de l’OTAN peuvent assurer la détection, l’identification, la poursuite radar et le signalement des aéronefs potentiellement hostiles opérant à basse altitude, ainsi que le commandement et le contrôle pour les avions de chasse des Alliés. Ils peuvent également identifier et suivre des navires, et faciliter la coordination des forces de surface de l’Alliance. Les informations qu’ils collectent peuvent être transmises en temps quasi réel et directement – via des liaisons de communication – aux autres utilisateurs, que ceux-ci se trouvent à terre, en mer ou dans les airs.
  • Actuellement, la flotte surveille l’espace aérien des Alliés afin de leur donner des assurances et de les protéger. Ces mesures d’assurance ont été mises en place après l’annexion, illégale et illégitime, de la Crimée par la Russie en 2014, puis renforcées suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Le recours aux AWACS fait en outre partie d’autres mesures d’assurance que l’OTAN a prises spécifiquement à l’appui de la Türkiye.
  • Par ailleurs, les AWACS fournissent un soutien en matière de surveillance aérienne afin de sécuriser l’espace aérien au-dessus des sites des sommets de l’OTAN ou d’autres événements internationaux importants organisés à l’échelle de l’Alliance.
  • Les avions de surveillance AWACS ont joué un rôle important dans diverses opérations de l’Alliance, comme aux États-Unis après le 11-Septembre, en Libye et en Afghanistan.
  • L’AWACS E-3A est l’un des rares moyens militaires détenus et exploités par l’OTAN (la grande majorité des moyens militaires déployés sous la bannière de l’OTAN étant des capacités nationales appartenant aux différents pays membres). À cet égard, il constitue un parfait exemple de coopération et de solidarité entre Alliés. 
 

Rôle et activités en cours

S’agissant des initiatives menées en collaboration, la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (NAEW&CF) est une des plus belles réussites de l’Alliance. En effet, elle contribue à la plupart des opérations, missions et autres activités clés de l’OTAN depuis plus de 40 ans. Elle témoigne de ce que des pays membres de l'Alliance peuvent réaliser en mutualisant leurs ressources, en travaillant ensemble dans un cadre réellement multinational, ainsi qu’en assurant le développement et l’entretien d’une capacité détenue et exploitée par l’OTAN.

La NAEW&CF mène des missions aussi diverses que la police du ciel, le soutien aux opérations de lutte contre le terrorisme, la gestion de l’espace aérien, le soutien aux opérations d’évacuation et de réponse aux crises, ainsi que toute la gamme des missions du temps de guerre. Elle est également déployée dans le cadre de missions tactiques complexes et exigeantes, notamment des missions de soutien aux opérations maritimes, d’appui aérien rapproché, de recherche et sauvetage au combat (RESCO), de secours en cas de catastrophe et de lutte contre la piraterie. Elle joue également un rôle important dans le dispositif de renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées (JISR) de l’OTAN, en ce qu’elle fournit des données et des informations que des analystes utilisent pour générer des produits de renseignement destinés aux décideurs.

Ces dernières années, la NAEW&CF a grandement contribué au renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance, qui fait suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022. Les AWACS de l’OTAN ont effectué des centaines de patrouilles aériennes le long du flanc oriental de l’Alliance, notamment au-dessus de la mer Baltique et de la mer Noire, et surveillé l’espace aérien de l’Ukraine. Au cours de ces patrouilles, les AWACS ont pu surveiller des avions de combat russes, détecter des missiles et observer les déplacements de tout type de moyens (navires, drones de grande taille, chars, etc.). Grâce à ces activités, les dirigeants militaires et politiques de l’Alliance peuvent se faire une idée précise de ce qui se passe en Ukraine et visualiser les menaces s’approchant du territoire de l’OTAN. 

 

Caractéristiques techniques

La flotte d’AWACS de l’OTAN comprend 14 Boeing E-3A présentant les caractéristiques techniques suivantes :

Fuselage

  • Envergure : 44,45 m / 145,9 pieds
  • Longueur : 46,68 m / 152,11 pieds
  • Hauteur : 12,70 m / 41,9 pieds
  • Système de propulsion : quatre turboréacteurs TF-33-PW110A
  • Armements : Aucun

Rotodôme

  • Diamètre : 9,1 m / 30 pieds
  • Épaisseur : 1,8 m / 6 pieds
  • Hauteur : 3,35 m / 11 pieds
  • Rotation : une toutes les 10 secondes

Portée opérationnelle

  • Altitude opérationnelle : supérieure à 9 150 m / 30 000 pieds
  • Portée maximale (distance) : 9 250 km / 5 000 milles marins
  • Autonomie maximale (durée) : supérieure à 10 heures, voire au-delà avec le ravitaillement en vol
  • Capacité en carburant : 89 610 litres / 70 371 kg ou 22 768 gallons / 148 000 livres
  • Poids maximal au décollage : 147 429 kg / 325 000 livres
  • Vitesse : Plus de 800 km / 500 miles à l’heure

Couverture radar

  • Un avion volant à une altitude de 30 000 pieds / 9 150 mètres peut surveiller une zone de plus de 120 000 milles carrés / 312 000 kilomètres carrés (environ la superficie de la Pologne).
  • Trois aéronefs effectuant des vols coordonnés qui se chevauchent peuvent assurer une couverture radar ininterrompue dans toute l’Europe centrale.
  • Détection de cibles évoluant à basse altitude : dans un rayon de 400 km/215 milles marins
  • Détection de cibles évoluant à moyenne altitude : dans un rayon de 520 km/280 milles marins

Personnel

  • Équipage aérien : trois personnes
  • Équipe de mission : environ 12 personnes, nombre modulable en fonction de la mission assignée

Le système audio de l’E-3A de l’OTAN fait actuellement l’objet d’un important effort de modernisation, baptisé « dernier programme de prolongation de la durée de vie », qui garantira la viabilité opérationnelle de l’appareil jusqu’en 2035.

 

Structure

Le programme AWACS est une initiative menée en collaboration par plusieurs Alliés. Ensemble, ces Alliés ont créé l’Organisation de gestion du programme du système aéroporté de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (NAPMO), qui est la principale entité chargée de superviser le programme et de faire rapport au Conseil de l’Atlantique Nord, premier organe de décision politique de l’OTAN. Sous le contrôle de la NAPMO, l’Agence de gestion du programme NAEW&C (NAPMA) gère le programme AWACS au quotidien, notamment l’exécution des projets de modernisation. La NAEW&CF quant à elle mène des opérations et des missions en suivant les instructions données par la NAPMA.

 

NAPMO  

La NAPMO se caractérise principalement par la coopération multinationale. Elle regroupe actuellement les 16 pays participants à part entière suivants : Belgique, Tchéquie, Danemark, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Espagne, Türkiye et États-Unis.

Quant au Royaume-Uni, sa participation en tant que membre de la NAPMO est limitée, mais il fait partie intégrante de la NAEW&CF de par les aéronefs et les équipages qu’il met à disposition. Sa flotte d’E-7 Wedgetails servira bientôt à la création d’une capacité aéroportée de détection lointaine de cinquième génération, dans le prolongement de la contribution qu’il a apportée de 1991 à 2021 en mettant à disposition une flotte d’E-3D de la Royal Air Force (RAF).

La France, elle, a un rôle d’observateur et maintient une coordination permanente afin que sa flotte d’E-3F reste interopérable avec les autres flottes d’AWACS de l’OTAN. De plus, elle participe souvent à des opérations coordonnées avec la NAEW&CF.

 

NAPMA

La NAPMA est établie à Brunssum (Pays-Bas). Son personnel se compose d’officiers détachés et d’administrateurs civils provenant des pays participant au programme. En 2011, le directeur général de cette agence a été désigné, par les pays membres de la NAPMO, autorité responsable de la navigabilité technique pour l’ensemble de la flotte E-3A de l'OTAN. Avec l’appui d’un bureau technique spécialisé, il est co-responsable de la certification de navigabilité aux côtés du commandant de la NAEW&CF, qui est, quant à lui, responsable de l’exploitation et du soutien de la flotte et sert d’autorité de navigabilité opérationnelle.

 

NAEW&CF

La NAEW&CF a établi son quartier général à la base aérienne de l’OTAN de Geilenkirchen (Allemagne). Sous l’autorité du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), le commandant de la NAEW&CF s’emploie à garantir une utilisation optimale de cette dernière, qui comporte les deux unités opérationnelles suivantes :

  • la composante E-3A, qui est rattachée à la base aérienne de l’OTAN de Geilenkirchen et exploite les 14 E-3A appartenant à l’OTAN (les escadrons se composent d’équipages internationaux intégrés provenant de 19 pays) ;
  • la future composante E-7, qui sera rattachée à la base de la RAF de Lossiemouth (Royaume-Uni) et exploitera trois Boeing E-7 Wedgetail (l’effectif se compose exclusivement de personnel de la RAF).

La composante E-3A dispose également de trois bases d’opérations avancées, à Konya (Türkiye), à Aktion (Grèce) et à Trapani (Italie), ainsi que d’un emplacement d’opérations avancé situé à Ørland (Norvège).

Par ailleurs, le Centre d’ingénierie logicielle du système de mission (MSCE), établi sur la base aérienne de l’OTAN à Geilenkirchen, fournit des services d’ingénierie spécifiques aux systèmes de mission des aéronefs E-3A et fait partie de la NAEW&CF.

 

Transformation et évolution

Initialement conçu comme une plateforme radar aérienne, l’AWACS a constamment évolué au cours des quarante dernières années afin de s’adapter aux réalités des mutations géopolitiques et à la diversité des missions et objectifs de l’OTAN. En mettant l’accent sur l’aspect « contrôle » de l’AEW&C, l’AWACS est devenu une composante essentielle de la gestion de l’espace de bataille. Il conserve toute sa capacité opérationnelle grâce à une succession de programmes de modernisation qui intègrent les derniers développements en matière d’ingénierie et de fabrication. Par exemple, en 2019, l’E-3A a été modernisé et doté d’un cockpit tout écran, les instruments analogiques ayant été remplacés par des technologies numériques modernes destinées à répondre aux exigences européennes en matière de gestion de la circulation aérienne.

La flotte AWACS de l'OTAN entre actuellement dans une ultime phase de modernisation afin que sa durée de service puisse être prolongée jusqu’en 2035. Représentant un montant d’un milliard de dollars et financée par les 16 Alliés participant au programme AWACS, cette modernisation permettra de doter les AWACS de toutes nouvelles capacités de communication et de mise en réseau, notamment pour ce qui est des capacités liaison de données et communications vocales de la composante E-3A de l’OTAN, ainsi que d’une capacité améliorée de mise en réseau aéroportée à large bande au-delà de la portée optique. Le contrat de modernisation a été attribué à Boeing en tant que contractant principal, et il est prévu que les industries d’autres Alliés participants apportent des contributions.

Depuis le programme d’acquisition NAEW&C initial jusqu’au dernier programme de prolongation de la durée de vie, les pays membres de la NAPMO ont, ensemble, dépensé/engagé environ 13 milliards de dollars – ce qui représente un coût prohibitif pour un seul pays, mais devient réalisable au travers de la contribution collective des pays de la NAPMO.

 

L'avenir

Il est prévu que la flotte d’AWACS E3-A de l’OTAN soit retirée du service peu après 2035. Au sommet de Varsovie, en 2016, les Alliés ont déclaré que « D’ici [2035], l’Alliance devra s’être dotée de la capacité qui succédera aux AWACS E-3. Sur la base de besoins militaires de haut niveau, nous avons décidé d’entamer collectivement le processus de définition des options possibles pour les futures capacités de surveillance et de contrôle de l’OTAN ». Ce processus s’est depuis poursuivi sous la forme de l’initiative AFSC (future capacité de surveillance et de contrôle de l’Alliance), à laquelle prennent part tous les pays de l’OTAN.

En février 2017, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont décidé de passer à la première phase du stade de conception de l’AFSC, qui comporte une série d’études visant à évaluer les nouvelles technologies et à étudier une approche « système de systèmes », y compris des possibilités d'utilisation combinée de systèmes aériens, terrestres, spatiaux ou sans pilote interconnectés pour recueillir et partager des informations. Ces études ont aidé l’OTAN et les Alliés à prendre des décisions éclairées concernant l'acquisition de nouveaux systèmes à l'avenir.

En décembre 2018, le Conseil de l’Atlantique Nord a déclaré que la première phase du stade de conception de l'AFSC avait été menée à bien conformément au calendrier et au budget fixés, et il a décidé de passer à la seconde phase. Au cours de cette seconde phase, l’OTAN a fait appel à des experts des industries des pays de l’Alliance. L’Organisation a reçu six propositions de concepts, élaborées par autant d’entreprises ou de consortiums transatlantiques dont les domaines d’expertise appartiennent ou non au secteur de la défense. Les Alliés ont sélectionné les meilleures de ces idées et se sont engagés à continuer de travailler avec l’industrie afin de les étoffer et de les affiner dans le cadre d’une nouvelle série de consultations et d’avis.

En novembre 2023, l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA) a communiqué à sept pays la stratégie qu’elle a adoptée en vue de l’acquisition d’une solution initiale pour la future capacité de surveillance et de contrôle de l’Alliance (iAFSC). À cette fin, la NSPA s’appuie sur un dossier de ventes militaires à l’étranger (FMS) des États-Unis pour prendre des mesures visant à acquérir six aéronefs AEW&C E-7A Wedgetail fabriqués par Boeing.

 

Contributions aux opérations menées par le passé

Gestion de crise et opérations de soutien de la paix

Depuis 1982, année qui a marqué le début de ses opérations, la NAEW&CF n’a cessé de démontrer qu’elle constitue un outil précieux pour la gestion de crise et les opérations de soutien de la paix.

À la suite de l’invasion du Koweït par l’Iraq en 1990, des avions de la composante E-3A de l’OTAN (rattachés à la base aérienne de l’OTAN de Geilenkirchen) ont été déployés dans l’est de la Türkiye afin de contribuer au renforcement du flanc sud de l’Alliance pendant la guerre. D’août 1990 à mars 1991, l’OTAN a mené l’opération Anchor Guard, dont le but était, entre autres, d’assurer la surveillance du trafic aérien et maritime en Méditerranée orientale et la surveillance aérienne le long de la frontière entre l’Iraq et la Türkiye.

Pendant la majeure partie des années 1990, les flottes AEW&C de l’OTAN et du Royaume-Uni ont effectué de très nombreux vols dans les Balkans, dans le cadre des opérations Deliberate Force et Allied Force, pour appuyer la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies ainsi que les missions menées par l’Alliance en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo. Des AWACS de l’armée de l’air française et de l’armée de l’air des États-Unis ont également contribué à réaliser les objectifs fixés dans le cadre de ces missions.

Entre 2007 et 2016, la NAEW&CF a apporté un soutien précieux aux activités de lutte contre le terrorisme en Méditerranée, dans le cadre de l’opération Active Endeavour.

Pendant l’opération Unified Protector en 2011, la NAEW&CF a également eu une fonction cruciale : assurer le commandement et le contrôle de tous les moyens aériens de l’Alliance en opération au-dessus de la Libye. Sa mission consistait, entre autres, à donner des ordres tactiques en temps réel et à attribuer des tâches aux avions de combat, aux avions de surveillance et de reconnaissance, aux avions de ravitaillement en vol ou aux drones (UAV) de l’OTAN. Les AWACS ont également apporté un soutien aux navires et aux sous-marins alliés chargés de faire respecter l’embargo maritime sur les armes décrété à l’encontre de la Libye, en offrant une capacité de surveillance maritime aérienne.

De 2011 à 2014, des appareils de la base aérienne de l’OTAN à Geilenkirchen ont été déployés en Afghanistan pour apporter un soutien à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en assurant la surveillance aérienne dans le cadre de l’opération Afghan Assist. En Afghanistan, les AWACS ont mené des activités de surveillance aérienne et de gestion tactique des combats (comme des missions d’appui et de contrôle d’avions amis participant à des missions d’appui aérien rapproché), d’interdiction aérienne du champ de bataille, de recherche et de sauvetage au combat, de reconnaissance et de transport aérien tactique.

Le 25 septembre 2014, le dernier AWACS de l’OTAN est rentré à la base de Geilenkirchen à l’issue de sa mission à Mazar-i-Sharif, en Afghanistan. L’OTAN avait décidé que les AWACS ne seraient pas nécessaires pour l’exécution de Resolute Support, la nouvelle mission qui allait débuter le 1er janvier 2015 à la suite de la FIAS, avec pour objectif de prodiguer formation, conseil et assistance aux forces afghanes.

 

Déploiements défensifs à l’appui des mesures d’assurance de l’Alliance

Depuis 2014, les AWACS de l’OTAN mènent régulièrement des missions à l’appui des mesures d’assurance de l’Alliance. Ces mesures prennent la forme d’activités terrestres, maritimes et aériennes à l’intérieur, au-dessus et autour du territoire des pays membres de l’OTAN en Europe centrale et orientale, destinées à rassurer les populations de ces pays et à décourager une agression potentielle. Prises en réponse aux actions agressives menées par la Russie à l’est de l’OTAN, elles ont été renforcées depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022 (voir la première section ci-dessus pour plus d’informations).

La NAEW&CF mène ce type d’activités d’assurance depuis des décennies. Début 2001, elle a également soutenu le déploiement défensif de l’OTAN dans le sud-est de la Türkiye au cours de l’opération Display Deterrence.

Au lendemain des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, des AWACS ont été déployés au-dessus du territoire américain, dans le cadre de l’opération Eagle Assist, afin de contribuer à la défense de l’Amérique du Nord contre toute nouvelle attaque. Cette opération a fait date dans l’histoire de l’Alliance car elle marquait le premier déploiement de moyens de l’OTAN en soutien de la défense de l’un des pays membres, conformément à l’article 5 du Traité de l'Atlantique Nord.

Le 1er décembre 2015, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN ont pris des mesures devant permettre à l’Alliance de continuer à s’adapter aux défis de sécurité émanant du sud, et ils se sont accordés sur des mesures d’assurance spécifiques pour la Türkiye afin de contribuer à la désescalade dans la région. Ce soutien comprend des vols de surveillance par des AWACS, un renforcement de la présence navale dans le secteur oriental de la Méditerranée, des escales des forces navales permanentes, la participation à des exercices, le renforcement des missions de police du ciel, et des vols d’avions de patrouille maritime.

 

Couverture des grands événements publics

La flotte NAEW&CF apporte régulièrement son soutien dans le cadre des sommets de l’OTAN, comme celui tenu à La Haye (Pays-Bas) cette année.

Elle a commencé à assurer cette mission peu après les attentats du 11-Septembre, lorsque les gouvernements des pays de l’Alliance ont demandé à bénéficier de la capacité de surveillance et de contrôle aériens offerte par la NAEW&CF afin de mieux sécuriser les grands rassemblements publics.

Ce fut le cas pour des événements très médiatisés comme les Jeux olympiques d’été de 2004 en Grèce, la Coupe du monde de football de 2006 en Allemagne, le Championnat d’Europe de football de 2012 en Pologne, et pour d’importantes réunions tenues par d’autres organisations internationales, comme le sommet du G7 de 2015 en Allemagne, les journées mondiales de la jeunesse de 2016 en Pologne, le sommet de l’UE de 2019 en Roumanie, et le sommet de la Communauté politique européenne de 2023 en République de Moldova.

 

Coalition mondiale contre l'EIIL

En février 2016, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont approuvé, dans son principe, l’utilisation d’avions de surveillance AWACS de l’OTAN pour suppléer aux capacités AWACS nationales, à l’appui de la coalition mondiale contre l'EIIL, une décision qui faisait suite à une demande des États-Unis.

En juillet 2016, les Alliés ont donné leur accord de principe pour renforcer la contribution de l’Alliance à cette coalition par un soutien direct des AWACS de l’OTAN, afin que la coalition ait une meilleure connaissance de la situation. Le premier vol d’un AWACS de l’OTAN à l’appui de la coalition a eu lieu le 20 octobre 2016.

Opérant depuis la base aérienne de Konya (Türkiye), les appareils ont contribué à l’établissement de la situation aérienne générale de la coalition en remplissant une fonction de surveillance et de connaissance de la situation, rendant par là même l’espace aérien plus sûr. Les AWACS de l’OTAN n’ont pas assuré la coordination des frappes aériennes de la coalition ni rempli de fonctions de commandement et de contrôle pour les avions de combat. Ils ont évolué uniquement dans l’espace aérien international et dans celui de la Türkiye. Ces appareils, capables de détecter des avions à des centaines de kilomètres de distance, pouvaient donc surveiller l’espace aérien de l’Iraq et de la Syrie depuis la Türkiye. Il s’agissait là d’une importante contribution à la lutte contre l’EIIL, qui montre clairement la détermination avec laquelle l’OTAN prend part au combat contre le terrorisme.

En mai 2022, le soutien des AWACS de l’OTAN à la coalition mondiale contre l’EIIL a été suspendu.

 

Genèse

Dans les années 1960, il est apparu clairement que, même en volant à très haute altitude, les avions militaires ne pouvaient plus échapper aux missiles sol-air. Pour survivre dans un environnement de défense aérienne de plus en plus létal, ces avions ont été contraints de voler pratiquement au ras de la cime des arbres. Dans les années 1970, la nécessité de détecter les avions de combat très rapides, dotés d’une capacité de pénétration à basse altitude, a conduit à compléter le réseau de radars terrestres de l’OTAN par des moyens nouveaux.

Les autorités militaires de l’OTAN ont déterminé qu’une capacité de détection lointaine aéroportée permettrait de relever ce défi. Pour satisfaire au besoin opérationnel établi, le système de détection lointaine aéroportée de l’OTAN devait être capable de détecter des petits avions intrus très rapides à grande distance. Compte tenu des régions dans lesquelles l’appareil serait utilisé, le système devait également être capable de détecter des cibles maritimes de surface (comme des navires). Aux yeux des planificateurs OTAN, la mobilité et la souplesse inhérentes au système, surtout pour la fonction « contrôle », prédisposaient également celui-ci à doter les commandants des forces aériennes, maritimes et terrestres d’une capacité de commandement et de contrôle (C2) renforcée. La création d’une Force NAEW visait donc à apporter une contribution significative au dispositif de dissuasion de l’Alliance.

En décembre 1978, le Comité des plans de défense de l’OTAN a approuvé l’acquisition commune de 18 appareils basés sur l’AWACS de l’US Air Force et destinés à être exploités en tant que systèmes aériens de détection lointaine et de contrôle appartenant à l’Alliance. Outre les 18 E-3A livrés entre février 1982 et mai 1985 (quatre de ces appareils ayant entretemps été retirés du service ou déclassés), le programme NAEW&C prévoyait la modernisation de 40 stations de l’infrastructure électronique de la défense aérienne de l’OTAN (NADGE), et l’établissement d’une base d’opérations principale pour les AWACS de la composante E-3A à Geilenkirchen (Allemagne) ainsi que de trois bases d’opérations avancées en Grèce, Italie et Türkiye, et d’un emplacement d’opérations avancé en Norvège. La composante E-3A occupe une place unique dans l’histoire militaire, car elle a été la première unité aérienne multinationale établie par l’Alliance.