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Updated: 23 September 2025
Toutes les décisions de l’OTAN sont prises par consensus, après des échanges de vues et des consultations entre les pays de l'Alliance. Le processus de consultation entre pays membres est donc essentiel pour l’OTAN, car il permet aux Alliés d’échanger des avis et des informations et d'avoir des discussions avant de parvenir à un accord et de prendre des mesures.
La consultation revêt de multiples formes. Dans sa forme la plus commune, il s’agit d’un simple échange de vues et d’informations. À un autre niveau, elle consiste à communiquer des mesures ou des décisions que les gouvernements ont déjà prises ou s’apprêtent éventuellement à prendre. Enfin, elle peut comporter des débats dont le but est de parvenir à un consensus sur les politiques à adopter ou sur les mesures à prendre.
Le processus de consultation est continu et s’effectue de façon à la fois formelle et informelle. Les consultations peuvent avoir lieu sur court préavis, tous les pays membres ayant une délégation permanente au siège de l’OTAN, à Bruxelles. Les représentants des pays peuvent donc, en cas de besoin, se réunir à bref délai, souvent en connaissant déjà les différents points de vue ou sujets de préoccupation des uns et des autres, afin d’adopter des orientations communes ou de prendre des mesures sur la base du consensus. Le réseau de comités de l’OTAN facilite la consultation en permettant aux responsables gouvernementaux, aux experts et aux administrateurs de se réunir quotidiennement pour débattre d’un grand nombre de questions.
Le principe de la prise de décision par consensus est appliqué à l’échelle de l’OTAN, ce qui signifie que toutes les « décisions de l’OTAN » sont l’expression de la volonté collective de tous les États souverains qui sont membres de cette organisation intergouvernementale. Si la prise de décision par consensus peut aider un pays membre à préserver sa souveraineté nationale dans les domaines de la défense et de la sécurité, l’article 4 peut aussi permettre d'inviter les pays à concéder ce droit à l’ensemble du groupe, ou tout simplement donner lieu à une demande de soutien adressée à l’OTAN.
L’article 4 du traité fondateur de l’OTAN prévoit que les pays membres peuvent porter une question à l’attention du Conseil de l’Atlantique Nord (souvent appelé simplement le « Conseil » – la plus haute instance de prise de décisions politiques de l’OTAN) et la faire examiner par les Alliés. Cet article stipule ce qui suit :
« Les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée. »
Tout pays membre peut invoquer officiellement l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord. Dès l’invocation de cet article, la question est examinée, ce qui peut éventuellement conduire à une décision conjointe ou à une action conjointe à mener au nom de l’Alliance. Quel que soit le scénario, les autres membres du Conseil sont encouragés à réagir à une situation qu’un pays membre porterait à leur attention.
Depuis la création de l’Alliance, en 1949, l’article 4 a été invoqué à neuf reprises :
Faire en sorte que les membres d’une organisation intergouvernementale qui ont conservé leurs prérogatives d’émettre un jugement libre et indépendant sur les affaires internationales soient encouragés à se consulter plus systématiquement relève du défi – aujourd’hui aussi bien que dans les années 1950.
Au début des années 1950, le Conseil a pris conscience du manque de consultations au sein de l’OTAN sur des questions internationales, et il a recommandé que des mesures soient prises pour améliorer le processus. En avril 1954, une résolution sur les consultations politiques a été adoptée :
« …que tous les gouvernements membres ne perdent jamais de vue qu’il est souhaitable de porter à l’attention du Conseil des informations sur les développements de politique internationale chaque fois qu’ils intéressent d’autres membres du Conseil ou l’Organisation dans son ensemble ; et (…) que le Conseil permanent examine de temps à autre quel sujet précis pourrait donner lieu à une consultation politique au cours de l’une de ses réunions ultérieures, lorsque ses membres seront en mesure d’exposer les vues de leurs gouvernements sur ce sujet » (C-M(54)38)
Cette résolution, qui a été soumise par le Canada et immédiatement approuvée, a néanmoins provoqué une réaction du représentant des États-Unis :
« M. Dulles (États-Unis) appuie la résolution du Canada, étant entendu que les consultations resteront dans les limites du bon sens. Les pays comme le sien qui ont des intérêts dans toutes les parties du monde pourraient éprouver des difficultés à consulter d’autres gouvernements OTAN dans tous les cas. En cas d’urgence, il importe davantage de prendre des mesures que de discuter sur l’urgence de la situation. En d’autres termes, les consultations doivent être considérées comme un moyen pour parvenir à une fin plutôt qu’une fin en soi » (C-R(54)18)
Les réserves émises par les États-Unis, que partageaient sans nul doute d’autres pays membres, seraient encore d’actualité aujourd’hui. Sur la base de cette résolution, le secrétaire général de l’OTAN, Lord Ismay, a fait, le 8 mars 1956, une déclaration qui a élargi le débat en expliquant les conséquences d’une systématisation de la consultation politique au sein de l’Alliance.
« Afin de rendre directement le public conscient de l’importance des consultations politiques régulières au sein de l’OTAN, on peut dire simplement : “L’OTAN est une alliance à la fois politique et militaire”. Il vaudrait mieux toujours s’en tenir à cette formule – d’ailleurs plus conforme à la réalité – que parler de l’OTAN comme d’une alliance strictement militaire, comme on a tendance à le faire aujourd’hui. En parlant de l’OTAN comme d’un organisme politique, on ne nie nullement que l’alliance soit aussi militaire, et l’on ne minimise aucunement l’importance de ce fait. » (C-M(56)25-1956)
La même année, les « Trois Sages » ont produit leur rapport, qui visait entre autres à améliorer la consultation au sein de l’Alliance sur des questions d’intérêt commun (Rapport du Comité des Trois sur la coopération non militaire au sein de l’OTAN). Toutefois, ironie de l'histoire, ce rapport a été publié au moment-même où éclatait la crise de Suez. Cette crise a fortement divisé les principaux membres fondateurs de l’Organisation (France, Royaume-Uni et États-Unis). Cette crise a servi de catalyseur, amenant l’OTAN à mettre en pratique un principe qu’elle savait être d’une importance vitale pour l’unité et la solidarité de l’Alliance – la consultation politique.
Quand l’OTAN s’est installée dans son siège de la Porte Dauphine, à Paris, en décembre 1959, le secrétaire général de l’époque, M. Paul-Henri Spaak, a fait appel au Doyen du Conseil (l’ambassadeur d’un pays membre siégeant depuis le plus longtemps au Conseil) pour l’aider à trouver une maxime latine appropriée qui traduirait l’esprit de consultation entre les Alliés, auquel il attachait tant d’importance. Le Doyen, l’ambassadeur de Belgique André de Staercke, s’est alors rappelé une visite qu’il avait effectuée dans la ville de San Gimignano, en Toscane. Là, dans le Palazzo del Podestà, gravée dans le dossier du siège réservé à l’homme qui présidait aux destinées de la cité, se trouvait la devise Animus in consulendo liber.
Il semble qu’aucune traduction pleinement satisfaisante de cette phrase n’ait été trouvée, même si une proposition française – « l’esprit libre dans la consultation » – est assez proche de l’original. Les traductions en anglais vont du laconique « in discussion a free mind » (dans la discussion, un esprit libre) à la formule plus complexe « Man's mind ranges unrestrained in counsel » (l’esprit de l’homme évolue librement dans la consultation).
Cette devise a orné le hall des conférences à la Porte Dauphine pendant plusieurs années et, en 1967, elle a trouvé sa place au siège de l’OTAN, à Bruxelles, où elle était inscrite au mur de la salle du Conseil, comme c’est également le cas aujourd’hui au siège actuel, construit en face de l’ancien siège bruxellois de l’Organisation.
Comme indiqué plus haut, il a été convenu, lorsque l'Alliance a été créée en 1949, que la consultation et le consensus seraient à la base de toutes ses décisions.
L'OTAN n'a toutefois mis en place son système de consultation que de façon progressive. D'une manière générale, il convient de distinguer les trois phases suivantes :
Le Comité des Trois a laissé un héritage durable, encourageant les membres de l’OTAN à résoudre leurs différends au sein de l’Organisation, par des consultations productives sur des questions d’intérêt commun, y compris des questions sortant des limites géographiques définies de l’OTAN. La crise de Suez a illustré clairement la nécessité d’une consultation politique et d’une coopération non militaire étroites.
Le principal forum de consultation politique est le Conseil de l'Atlantique Nord. Le Conseil est la plus haute instance de prise de décisions politiques de l'OTAN. Le secrétaire général, en sa qualité de président du Conseil, joue un rôle essentiel dans ce processus. En outre, des consultations ont lieu régulièrement dans d'autres instances, y compris des comités et des groupes de travail de l'OTAN. Ces organes tiennent tous leur autorité du Conseil.