Les chefs d’état-major de la défense des pays de l’OTAN discutent des priorités en matière de dissuasion et de défense

  • 18 Jan. 2024 -
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  • Mis à jour le: 19 Jan. 2024 15:36

Le Comité militaire de l’OTAN s’est réuni en session des chefs d’état-major de la défense les 17 et 18 janvier 2024 au siège de l’Organisation, à Bruxelles. Les 31 chefs d’état-major des pays de l’Alliance et celui de la Suède, pays invité, ont axé leurs discussions sur l’exécutabilité des nouveaux plans de défense de l’Alliance, sur la transformation de la capacité de l’OTAN à combattre, sur l’aide que l’Organisation continue d’apporter à l’Ukraine ainsi que sur la coopération militaire avec divers pays partenaires de l’OTAN (l’Autriche, l’Australie, l’Irlande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Suisse et la République de Corée). Les chefs d’état-major de la défense se sont par ailleurs réunis pour la première fois en configuration « Conseil OTAN-Ukraine ».

Ouvrant la réunion du Comité militaire de l’OTAN aux côtés du secrétaire général délégué de l’Organisation, Mircea Geoană, le président du Comité militaire, l’amiral Rob Bauer, a souligné que l’ordre international fondé sur des règles était soumis à une immense pression. « Les plaques tectoniques géopolitiques sont en train de bouger, si bien que nous nous retrouvons dans un monde qui n’a jamais été aussi dangereux depuis des décennies. Dans cette nouvelle ère de défense collective, nous défendons non seulement la sécurité physique du milliard de citoyens que comptent les 31 pays membres (qui seront bientôt 32), mais aussi la liberté et la démocratie ».

M. Geoană a pour sa part mis en exergue plusieurs défis de sécurité mondiaux : « Aujourd'hui, un certain nombre de menaces pèsent sur la paix, parmi lesquelles la guerre, le terrorisme et l’instabilité. Les États autoritaires menacent nos valeurs. Nous avons plus que jamais besoin d'une OTAN forte. Et c’est exactement ce que nous avons ».

Lors de la première séance, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), le général Cavoli, a fait le point sur l’exécutabilité de la famille de plans DDA et présenté la voie à suivre en ce qui concerne la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN. Les Alliés s’emploient à rendre les nouveaux plans de défense pleinement exécutables.

S’agissant de la transformation des capacités de combat de l’OTAN, le commandant suprême allié Transformation, le général Lavigne, et le commandant suprême allié Transformation adjoint, le général Badia, ont informé les chefs d’état-major des progrès réalisés dans le processus de transformation de l’OTAN, en mettant l’accent sur l’avenir des opérations multimilieux et sur l’adaptation de la structure de commandement et de contrôle de l’Organisation.

Au cours de la séance consacrée à la défense aérienne et antimissile intégrée, les chefs d’état-major de la défense ont discuté de l’amélioration de l’état de préparation et de l’interopérabilité de l’OTAN dans le milieu aérien.

L’après-midi, les chefs d’état-major se sont entretenus des priorités de l’OTAN en matière de dissuasion et de défense dans la perspective du sommet de Washington, et ils ont donné des orientations supplémentaires aux deux commandements stratégiques. Les nouveaux plans de défense nécessitent plus d’effectifs, davantage d’entraînements et d’exercices, plus de stocks et de capacités, ainsi qu’une planification accrue des investissements de défense.

Lors de la première réunion du Conseil OTAN-Ukraine au niveau des chefs d’état-major de la défense, le représentant militaire de l’Ukraine auprès de l’OTAN, le général de division Serhiï Salkoutsan, a fait un exposé aux chefs d’état-major des pays de l'Alliance au nom du chef d'état-major de la défense ukrainien, le général Zaloujny. Saluant la bravoure et la détermination des forces armées ukrainiennes, les chefs d’état-major ont réaffirmé qu'ils continueraient de soutenir l’Ukraine sans réserve. L’amiral Bauer a déclaré : « Le sort du monde dépendra de l’issue de cette guerre. Notre soutien n’est pas un acte de charité, c’est un investissement dans notre sécurité. »

La deuxième journée a débuté par une réunion du Comité militaire avec les chefs d’état-major de la défense des pays membres du Groupe de promotion de l’interopérabilité entre partenaires (PIAG), à savoir l’Australie, l’Autriche, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et la Suisse. Les pays du PIAG ont le statut de pays non OTAN, ce qui leur permet, en vertu d'un accord de sécurité individuel, d’échanger des informations classifiées et de participer à des entraînements et exercices de l’OTAN. Les chefs d’état-major de la défense ont indiqué que l’environnement de sécurité actuel avait mis en lumière l’importance accrue de la coopération avec les partenaires, en particulier en ce qui concerne l’interopérabilité.

Réunis avec les partenaires de l’Indo-Pacifique (Australie, Japon, Nouvelle-Zélande et Corée du Sud), les chefs d’état-major de la défense des pays de l’OTAN ont évoqué  les raisons pour lesquelles les questions de sécurité régionale deviennent de plus en plus des enjeux de sécurité mondiale. Ensemble, ils ont examiné comment offrir de nouvelles possibilités d’entraînement et d’exercice dans le cadre d’une coopération renforcée.

Lors de la dernière séance de la journée, les chefs d’état-major de la défense ont échangé avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Ils ont discuté des enjeux de sécurité mondiale et des priorités politiques dans la perspective du sommet de Washington.