Questions de genre : Que la force soit avec vous !

Le secrétaire général accueille des conseillers et conseillères pour les questions de genre au siège de l'OTAN

  • 12 May. 2020 -
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  • Mis à jour le: 09 Jun. 2020 13:44

L’OTAN déploie des conseillers et conseillères pour les questions de genre (GENAD) - militaires et civils - dans l’ensemble de ses commandements, opérations et missions. Intervenant aux niveaux stratégique et opératif, ces hommes et ces femmes constituent de précieuses ressources pour les commandants, qui sont responsables de l’intégration générale de la dimension de genre dans les processus de planification, d’exécution et d’évaluation.

Le lundi 2 mars, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a accueilli plusieurs de nos GENAD au siège de l’Organisation, à Bruxelles, dans le cadre d’une rencontre. Avec des GENAD d’autres organisations, des représentant(e)s de la société civile, des universitaires et des responsables de l’OTAN, ils ont abordé la manière dont l’intégration de la dimension de genre améliore l’efficacité opérationnelle.

Près de 20 ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, l’équipe Femmes, paix et sécurité (FPS) du siège de l’OTAN entreprend une série de projets pour évaluer l’ampleur des changements opérés à l’OTAN depuis le lancement du programme FPS. Dans ce cadre, nous avons voulu recenser les défis et les obstacles auxquels les GENAD de l’OTAN sont confrontés et réfléchir aux moyens de renforcer leur capacité institutionnelle dans l’ensemble de la structure de commandement de l’OTAN. Pour ce faire, des entretiens ont été menés avec d’actuels et d’anciens GENAD de l’OTAN, des responsables au sein des structures civiles et militaires de l’Organisation, des représentantes des gouvernements nationaux, des membres du Centre nordique pour les questions de genre dans les opérations militaires (organisme chef de file à l’OTAN pour les questions de genre dans l’armée) et d’autres experts du domaine.

La rencontre du 2 mars était l’aboutissement de ce projet, soutenu par la représentation permanente de l’Allemagne auprès de l’OTAN. Qu’avons-nous appris au sujet du travail des GENAD à l’échelle de l’OTAN ?

Grâce aux GENAD, l’OTAN est plus efficace. En Iraq et en Afghanistan, où nous formons et conseillons les forces nationales, les GENAD contribuent à rendre les institutions plus efficaces, inclusives et pérennes. Au sein de nos commandements, les GENAD aident à élaborer les normes et les plans sensibles au genre dont nous avons besoin pour être plus efficaces. À Bruxelles, leur rôle est de contribuer à ce que les politiques que nous mettons au point et les orientations que nous donnons aux autorités militaires tiennent compte des questions de genre.

L’OTAN gagnerait à mieux comprendre le rôle et la valeur ajoutée des GENAD. L’importance des considérations de genre et leur contribution à l’efficacité opérationnelle ne sont pas toujours bien comprises au sein de l’Alliance. Un certain nombre de GENAD ayant participé à ce projet ont déclaré passer beaucoup de temps à expliquer leur travail et l’intérêt de celui-ci. Si la plupart des personnes travaillant dans les structures OTAN bénéficient d’une formation de base sur les questions de genre, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mieux faire comprendre en quoi l’intégration de la dimension de genre s’applique à l’ensemble des activités de l’OTAN, et en quoi les GENAD et les points de liaison pour les questions de genre facilitent ce travail.

Les GENAD gagneraient à bénéficier d’une formation plus adaptée et à disposer d’une communauté de praticiens. Il est ressorti des entretiens que, bien que les personnes déployées en tant que GENAD soient des professionnels dévoués qui souhaitent accroître l’efficacité de l’OTAN, peu étaient celles et ceux qui avaient auparavant pu acquérir une expérience des questions de genre. En outre, les possibilités de développer son expertise au sein des structures nationales sont très limitées. L’Alliance aurait tout intérêt à offrir aux personnes susceptibles de jouer le rôle de GENAD ou de point de liaison pour les questions de genre davantage de possibilités de développer leurs compétences, aussi bien au niveau national qu’au niveau de l’OTAN. Par ailleurs, des mécanismes de partage des informations entre GENAD permettraient à l’Alliance de tirer parti des savoirs acquis dans l’ensemble des structures OTAN.

L’engagement de la hiérarchie est essentiel. Les GENAD ont souligné que le soutien de leurs commandants était l’une des clés du succès. Le soutien de la hiérarchie permet non seulement de donner aux GENAD la marge de manœuvre qui leur est nécessaire pour faire leur travail, mais aussi de mettre en place l’« approche à l’échelle de l’organisation » dont nous avons besoin pour intégrer la dimension de genre et, ce faisant, améliorer notre efficacité. Le secrétaire général a profité de la rencontre du 2 mars pour déclarer qu’il s’engageait personnellement à jouer un rôle moteur et à apporter son concours pour que le processus d’intégration de la dimension de genre dans les activités de l’OTAN continue d’avancer, et il a remercié les GENAD pour leurs précieuses contributions.

Article tiré de l’édition du printemps 2020 du Bulletin FPS de l’OTAN. Téléchargez le numéro complet ici. (ENG / FRE)