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Sommet de Bruxelles – 14 juin 2021

  • 14 Jun. 2021 -
  • |
  • Mis à jour le: 29 Jun. 2021 10:43

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Construire sur des bases solides : l'alliance atlantique aujourd'hui

Les dirigeants des pays de l'OTAN se réunissent à Bruxelles à un moment charnière pour l'Alliance et pour la sécurité collective. En ces temps de rivalités géopolitiques, les Alliés intensifient leurs efforts face aux défis présents et futurs, parmi lesquels le comportement agressif récurrent de la Russie, le terrorisme, les cyberattaques et les technologies de rupture, la montée en puissance de la Chine, et les incidences du changement climatique sur la sécurité.

Aucun pays, ni aucun continent, ne peut à lui seul faire face à ces défis. Dans un monde devenu plus imprévisible et plus concurrentiel, la cohésion et la solidarité transatlantiques sont essentielles pour garantir la défense et la sécurité des pays de l'OTAN. Nous avons aujourd'hui une occasion unique de renforcer le lien qui unit l'Europe et l'Amérique du Nord et de préparer l'OTAN pour l'avenir. C'est la raison pour laquelle l'initiative OTAN 2030, qui vise à poursuivre l'adaptation de l'Alliance, est au cœur des discussions du sommet de Bruxelles.

En décembre 2019, les dirigeants des pays de l'OTAN ont demandé au secrétaire général, Jens Stoltenberg, de mener un processus de réflexion prospective en vue de renforcer la dimension politique de l'OTAN et de faire en sorte que l'Organisation reste apte à répondre aux enjeux de demain. C'est en réponse à ce mandat que le secrétaire général a lancé l'initiative OTAN 2030.

Au cours de l'année écoulée, un groupe d'experts indépendants, ainsi que des représentants de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé, ont apporté leur contribution à l'élaboration de l'agenda OTAN 2030. Sur la base de ces contributions, le secrétaire général a formulé des propositions concrètes que les dirigeants des pays de l'OTAN seront invités à approuver à l'occasion du sommet. Ces propositions ont pour but de renforcer la cohésion de l'OTAN, d'élargir la conception que l'Alliance a de la sécurité, et de défendre l'ordre international fondé sur des règles.

Dans le cadre de l'initiative OTAN 2030, les Alliés envisageront d'approfondir les consultations politiques, de renforcer la dissuasion et la défense, et d'accroître la résilience. Ils adopteront également des mesures en vue d'augmenter l'avance technologique de l'OTAN, de soutenir l'ordre international fondé sur des règles, de dynamiser la formation des partenaires, de lutter contre le changement climatique, de lancer le processus d'élaboration du prochain concept stratégique, et d'investir dans l'avenir de l'Alliance.




















I. Approfondir les consultations politiques

L'OTAN est une plateforme unique en son genre, où se consultent chaque jour l'Europe et l'Amérique du Nord. Partant de ce lien transatlantique fort, les Alliés vont renouveler leur engagement politique à tenir davantage de consultations sur tous les sujets qui affectent leur sécurité et leur défense, et ainsi renforcer leur cohésion. L'OTAN va conforter son rôle d'enceinte indispensable pour les consultations transatlantiques en matière de sécurité et de défense.

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II. Renforcer la dissuasion et la défense

Depuis 2014, l'Alliance procède au plus important renforcement de son dispositif de défense collective depuis une génération ; elle s'est notamment dotée de davantage de forces, à un niveau de préparation plus élevé, et a effectué de nouveaux déploiements sur les territoires de ses pays membres. Lors du sommet, les dirigeants prendront des décisions visant à accroître encore la capacité de l'OTAN à assurer la dissuasion et la défense contre tout adversaire potentiel, et amélioreront ainsi sa disponibilité opérationnelle, sa réactivité et sa capacité à consolider ses forces.

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III. Accroître la résilience

Élargir sa conception de la sécurité implique, pour l'Alliance, de mettre davantage encore l'accent sur la résilience, y compris celle des infrastructures, des chaînes d'approvisionnement et des communications. La résilience est la première ligne de défense de l'Alliance, une condition essentielle pour lui permettre de mener à bien ses trois tâches fondamentales que sont la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative. Elle est incontournable si l'on entend repousser des adversaires potentiels qui emploient des outils militaires, politiques et économiques pour fragiliser les sociétés des pays de l'OTAN et porter atteinte à leur sécurité. Les forces armées des pays de l'Alliance ont également besoin d'infrastructures et de services civils résilients pour pouvoir opérer efficacement, que ce soit en temps de paix, de crise ou de conflit, ou encore durant une pandémie, comme c'est le cas en ce moment.

L'OTAN joue déjà un rôle important dans le renforcement de la résilience, notamment en définissant des normes a minima pour les Alliés. Ces derniers sont convenus de sept exigences de base pour la résilience nationale, à l'aune desquelles ils peuvent mesurer leur niveau de préparation. Ils vont maintenant adopter une approche encore plus large et plus coordonnée de la résilience, assortie de buts plus clairs et mesurables et d'objectifs qu'ils pourront adapter à leur situation spécifique. Cela permettra à l'OTAN de mieux appréhender et évaluer les besoins et exigences individuels des Alliés concernant la résilience en tant que composante de la défense collective, et de mieux conseiller les pays à leur propos.

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IV. Augmenter l'avance technologique

Les innovations technologiques sont en train de modifier les notions mêmes de paix, de crise et de conflit. Face à l'intensification des rivalités géopolitiques, les pays de l'Alliance ne peuvent plus considérer leur avance technologique comme acquise. L'OTAN, cadre indispensable pour ce qui est de la coopération transatlantique concernant tous les aspects « sécurité » des technologies émergentes et des technologies de rupture, est déterminée à demeurer à l'avant-garde. Il y a quelques années, les Alliés ont identifié sept technologies émergentes et de rupture essentielles : intelligence artificielle, données et informatique, systèmes autonomes, technologies quantiques, biotechnologies, technologies hypersoniques et espace. Ils ont récemment adopté une stratégie pour leur mise en œuvre, qui définit la manière dont l'OTAN va collaborer avec des partenaires, des universités et des représentants du secteur privé (y compris des startups) en vue de développer ces technologies plus rapidement, et de renforcer ainsi la base industrielle de l'Alliance.

Dans le cadre de l'initiative OTAN 2030, le secrétaire général a proposé la création d'un nouvel accélérateur d'innovation de défense destiné à promouvoir la coopération transatlantique en matière de technologies critiques et à préserver l'aptitude des Alliés à travailler ensemble. Cet accélérateur permettra également de mieux capter l'innovation civile, de faciliter l'adaptation aux nouvelles technologies et de les adopter plus rapidement, en stimulant encore davantage la collaboration avec les partenaires, le monde universitaire et le secteur privé, en particulier les startups.

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V. Soutenir l'ordre international fondé sur des règles

Pour ce qui est de défendre l'ordre international fondé sur des règles, des pays comme la Russie ou la Chine ne partagent pas les valeurs de l'Alliance et sont à l'avant-garde d'une offensive contre cet ordre. Cela n'est pas sans conséquence pour la sécurité, les valeurs et le processus démocratique des pays de l'Alliance. Si elle veut continuer de réussir dans sa mission et assurer la défense et la sécurité de la zone euro-atlantique, l'OTAN doit jouer un plus grand rôle s'agissant de préserver et de façonner l'ordre international fondé sur des règles, dans des domaines importants pour la sécurité de ses membres. Cela suppose notamment que les Alliés parlent d'une seule voix pour défendre leurs valeurs et intérêts communs. Dans le cadre de l'initiative OTAN 2030, ils vont en outre prendre des décisions visant à approfondir les relations de l'OTAN avec des pays et organisations internationales de même sensibilité, un peu partout dans le monde, notamment dans la région Asie-Pacifique.

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VI. Donner un nouvel élan à la formation des partenaires

Plus de stabilité pour les voisins de l'OTAN, c'est plus de sécurité pour l'OTAN elle-même. Ses années d'expérience ont appris à l'Alliance qu'il vaut mieux prévenir qu'intervenir. À tout moment, l'OTAN doit être prête à déployer des troupes afin de gérer une crise lorsque cela s'avère nécessaire. Cependant, de telles opérations sont coûteuses et peuvent difficilement durer. De plus, elles ne permettent pas forcément de traiter les causes profondes de l'insécurité et de l'instabilité.

Aider les pays partenaires et former des forces au niveau local est, sur le long terme, un moyen plus efficace et moins coûteux d'agir contre l'insécurité, d'œuvrer pour la stabilité et de lutter contre le terrorisme. L'OTAN possède une réelle expertise en la matière. Les Alliés vont décider de renforcer l'aptitude de l'OTAN à fournir une assistance en matière de sécurité et de défense et à développer les capacités des partenaires dans des domaines tels que le contre-terrorisme, la stabilisation, la lutte contre les pratiques hybrides, la gestion de crise, le maintien de la paix et la réforme de la défense.

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VII. Lutter contre le changement climatique

Cela fait des années que l'OTAN considère le changement climatique comme un danger pour la sécurité. Dans la région du Sahel, la sécheresse a attisé les conflits, provoqué des migrations et fait le lit du terrorisme. Dans l'Arctique, la fonte des glaces pourrait être à l'origine de nouvelles tensions géopolitiques.

En mars, les pays de l'Alliance ont adopté un agenda sur le changement climatique et la sécurité, et l'OTAN travaille désormais, en vue du sommet, à l'élaboration d'un plan d'action ambitieux sur le changement climatique.

L'OTAN a un rôle important à jouer dans trois domaines. Ainsi, elle entend devenir un modèle pour ce qui est de chercher à comprendre les conséquences du changement climatique sur la sécurité, de s'y adapter et de les atténuer. Dans cette optique, elle s'efforcera d'assurer un suivi et un contrôle bien plus étroits du changement climatique, d'évaluer l'impact de celui-ci sur les moyens et installations à l'échelle de l'Alliance et de réduire les émissions résultant des activités militaires, contribuant ainsi à la réalisation de l'objectif de zéro émission nette.

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VIII. Élaborer le prochain concept stratégique

Le concept stratégique en vigueur, approuvé en 2010, a été bien utile à l'OTAN. Néanmoins, le monde a fondamentalement changé au cours des dix dernières années. C'est pourquoi le moment est venu de s'adapter à un environnement de sécurité imprévisible et marqué par des rivalités croissantes.

Au sommet, les dirigeants des pays de l'OTAN vont demander officiellement au secrétaire général de guider l'élaboration du prochain concept stratégique de l'Alliance. Le concept actualisé tiendra compte de l'importante adaptation qu'a opérée l'Organisation sur les plans militaire et politique depuis 2014, ainsi que des nouvelles réalités. Ce sera également l'occasion pour les Alliés de réaffirmer leur attachement aux valeurs qu'ils partagent et de définir une trajectoire commune pour l'avenir.

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IX. Investir dans l'Alliance

Pour traduire dans la réalité l'ambitieux agenda 2030, les Alliés vont devoir continuer d'investir dans la défense collective. L'Alliance est sur la bonne voie, grâce à sept années consécutives d'augmentation des dépenses de défense par les Alliés européens et le Canada. Il sera important de maintenir cet élan. Dans le même temps, les Alliés réfléchissent à la manière d'investir davantage ensemble, dans le cadre de l'OTAN, afin de pouvoir faire davantage ensemble. Lorsqu'ils mettent leurs ressources en commun, leur force est démultipliée, et c'est un moyen efficace d'accroître leur sécurité commune. Le recours au financement commun envoie également un message fort d'unité et de détermination, tant aux citoyens des pays de l'Alliance qu'aux adversaires potentiels de celle-ci.

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