Les partenaires de l'OTAN dans le Sud-Caucase
Les 6 et 7 septembre, le secrétaire général de l'OTAN s'est rendu au Sud-Caucase – une région stratégiquement importante pour l'Alliance. Depuis le début des années 1990, l'OTAN a approfondit progressivement le dialogue et la coopération avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Ces trois partenaires apportent un soutien précieux aux opérations dirigées par l’OTAN, tout en bénéficiant de l'assistance de l'Alliance pour le développement capacitaire et la réforme dans les secteurs de la sécurité et de la défense.
Le Sud-Caucase est un carrefour de civilisations, situé entre la mer Noire à l'ouest, la mer Caspienne à l'est et entouré par la Turquie, la Russie et l'Iran. Cette région revêt depuis toujours une importance géostratégique considérable.
Elle est limitrophe du territoire d'un pays membre de l’OTAN et comprend la Géorgie, pays candidat à l'adhésion à l'Alliance. Elle offre par ailleurs d'autres options utiles de transit pour l'acheminement de fournitures en provenance et à destination de la force dirigée par l’OTAN en Afghanistan.
Préoccupations communes en matière de sécurité
Les Alliés et leurs partenaires au Sud-Caucase sont confrontés aux mêmes défis de sécurité, comme le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. De telles menaces ignorent les frontières et ne peuvent être combattues efficacement que grâce à la coopération internationale.
La sécurité énergétique est une question majeure parmi les préoccupations communes. Le Sud-Caucase se situe sur de grandes voies d’acheminement de pétrole et de gaz, et dispose d’importantes réserves pétrolières et gazières. Les pays importateurs d’énergie cherchent à diversifier leurs sources et leurs voies d’approvisionnement, tandis que les pays exportateurs d’énergie et les pays de transit doivent assurer la sécurité de leurs infrastructures industrielles et de leurs pipelines.
Les conflits prolongés dans la région représentent une source de profonde inquiétude. L'OTAN ne cherche pas à jouer un rôle direct dans le règlement de ces conflits, mais soutient les efforts menés par d'autres organisations internationales, qui sont spécifiquement mandatées pour assurer une médiation. La résolution pacifique des conflits est une valeur essentielle de l’OTAN et l’un des principaux engagements qu'ont pris les partenaires de l'OTAN au Sud-Caucase lorsqu’ils ont adhéré au Partenariat pour la paix.
Un soutien précieux aux opérations
Les trois partenaires caucasiens ont apporté un soutien précieux aux opérations dirigées par l’OTAN. L'Arménie fournit des troupes à la Force pour le Kosovo (KFOR) depuis 2004. Ce pays a déployé des personnels à l'appui de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan en 2010, puis a renforcé son contingent en 2011, qui est passé de 40 effectifs à 126.
L'Azerbaïdjan, qui a activement contribué à la KFOR par le passé, compte actuellement 94 personnels déployés à l'appui de la FIAS. Ce pays fournit également une aide à la mission de la FIAS en accordant des droits de survol et a contribué au développement des forces de sécurité nationales afghanes par l'intermédiaire d'un soutien financier et d'une formation au déminage.
Avec environ 800 personnels militaires déployés en Afghanistan, la Géorgie se place aujourd'hui au deuxième rang des pays non OTAN fournisseurs de troupes à la FIAS, et les déploiements prévus pour cet automne feront d'elle le principal contributeur. Le pays soutient également l’opération de surveillance maritime « Active Endeavour » que l’OTAN mène en Méditerranée à des fins de lutte contre le terrorisme. La Géorgie a aussi contribué à la KFOR par le passé.
À l'heure actuelle, ces trois pays s'emploient activement au développement d'unités qui répondent aux normes de l'OTAN et qui pourront, à l'avenir, prendre part à des opérations internationales de maintien de la paix.
Le renforcement du partenariat
Les programmes bilatéraux de partenariat avec l'OTAN permettent à chacun des partenaires caucasiens de tirer profit de l'expérience des Alliés pour préparer leurs institutions et leurs capacités de défense à faire face aux défis de sécurité. Ces dix dernières années, les trois pays ont choisi d'approfondir leur niveau de coopération et ont centré leur attention sur leurs priorités de réforme respectives.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont tous deux conclu un plan d’action individuel pour le Partenariat (IPAP) avec l’OTAN. Dans le cas de la Géorgie – suite à un dialogue avec l'Alliance sur les aspirations du pays à l'adhésion et la déclaration, faite par les Alliés au sommet de Bucarest en 2008, selon laquelle le pays deviendra membre de l'OTAN –, une coopération intensifiée est actuellement menée dans le cadre unique de la Commission OTAN-Géorgie, qui a été créée en septembre 2008.
Au-delà de la coopération en matière de développement capacitaire et de réforme dans les secteurs de la sécurité et de la défense, l'OTAN et ses partenaires dans le Sud-Caucase travaillent ensemble dans d'autres domaines tels que la sécurité des frontières, la cybersécurité, et l'état de préparation et la réaction aux catastrophes.
Le partenariat a également apporté des bénéfices tangibles aux citoyens des pays du Caucase. Ainsi, en Arménie – un pays sujet aux tremblements de terre –, l'OTAN assure une formation permettant d'améliorer les capacités de recherche et de sauvetage. En Azerbaïdjan et en Géorgie, l'OTAN a contribué à des projets visant à éliminer en toute sécurité de grandes quantités de mines terrestres et de munitions dangereuses, obsolètes et non explosées.