Relations avec la Suède

  • Mis à jour le: 02 Apr. 2024 14:20

Après avoir entretenu un partenariat étroit avec l’OTAN pendant près de trente ans, la Suède est devenue membre de l’Alliance le 7 mars 2024. Le partenariat de la Suède avec l’OTAN reposait sur la politique de non-alignement militaire du pays, mais la donne a changé après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

NATO and Sweden relations - flags

 

  • La coopération a débuté en 1994, lorsque la Suède a rejoint le programme de partenariat pour la paix (PPP). En 1997, le pays est devenu membre du Conseil de partenariat euro­atlantique (forum de dialogue multilatéral rassemblant tous les Alliés et tous les pays partenaires de la zone euro-atlantique).
  • Avant son adhésion, la Suède a été pendant de nombreuses années l'un des partenaires les plus actifs de l'OTAN et a apporté une contribution précieuse à la mission Resolute Support, dirigée par l’OTAN en Afghanistan, à la Force pour le Kosovo (KFOR) au Kosovo et à la mission OTAN en Iraq (NMI).
  • En tant que partenaire « nouvelles opportunités »1 (pays partenaire fournissant des contributions particulièrement importantes aux opérations de l'OTAN et à la réalisation des autres objectifs de l'Alliance), la Suède s’est vu offrir davantage d'opportunités de dialogue et de coopération avec les Alliés.
  • Dans le contexte de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, qui a débuté en février 2022, la Suède (conjointement avec la Finlande) a remis, le 18 mai 2022, sa lettre officielle de demande d’adhésion à l’OTAN. 
  • Le 4 juillet 2022, à l’issue du sommet que les dirigeants des pays de l’OTAN ont tenu à Madrid, la Suède et la Finlande ont mené à bien – au siège de l’Organisation, à Bruxelles – les pourparlers d'adhésion, et les trente Alliés ont signé le lendemain les protocoles d’accession des deux pays, donnant à ces derniers le statut de « pays invité ».
  • Le protocole d'accession de la Suède a ensuite été ratifié par tous les pays de l’OTAN suivant les procédures nationales en vigueur.
  • La Suède est devenue membre à part entière de l’OTAN le 7 mars 2024, date à laquelle l’instrument d’accession a été déposé à Washington.

  1. Dans le cadre de l'initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires, les partenaires « nouvelles opportunités » sont actuellement les suivants : Australie, Géorgie, Jordanie et Ukraine.
     

Sur la voie de l'adhésion

L’OTAN et la Suède partagent depuis longtemps les mêmes valeurs. La Suède, un des plus proches partenaires de l’OTAN, a mené une coopération intensive avec l’Alliance pendant plusieurs décennies, sans pour autant aspirer à en devenir membre. Le partenariat de la Suède avec l’OTAN reposait sur la politique de non-alignement militaire du pays et sur un solide consensus politique national, que l’OTAN a pleinement respectés.

La position de la Suède a changé après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, invasion qui a provoqué la crise de sécurité la plus grave en Europe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Au terme d’un processus démocratique exhaustif, la Suède (conjointement avec la Finlande) a remis, le 18 mai 2022, sa lettre officielle de demande d’adhésion à l’OTAN. Le 4 juillet 2022, à l’issue du sommet de l’OTAN tenu à Madrid, les dirigeants des pays de l’Alliance ont mené à bien les pourparlers d’adhésion et ont signé, le lendemain, les protocoles d’accession de la Suède et de la Finlande.

Après la signature de ces protocoles, ces deux pays se sont vu octroyer le statut de « pays invité », ce qui a permis à leurs représentants de prendre part aux réunions de l'Alliance en qualité d'observateurs. 

Dans les mois qui ont suivi, le protocole d'accession de la Suède a été ratifié dans les capitales des trente et un pays membres de l’Alliance. La Suède (représentée par son premier ministre) a finalement accédé au traité de Washington (le Traité de l’Atlantique Nord) en remettant son instrument d’accession au gouvernement des États-Unis (représenté par le secrétaire d’État américain) à Washington, devenant ainsi membre à part entière de l’Alliance le 7 mars 2024.

 

Principaux domaines de coopération

La coopération entre la Suède - en tant que pays partenaire - et l’OTAN a été mutuellement bénéfique et a porté sur les domaines suivants (la Suède continue d’ailleurs de participer à de nombreuses activités dans ces domaines en tant que pays membre) :

Renforcement des capacités et de l’interopérabilité

  • La Suède a participé au processus de planification et d'examen du PPP (PARP) et au concept de capacités opérationnelles, deux mécanismes qui aident les pays partenaires à planifier leurs contributions aux opérations de soutien de la paix dirigées par l’OTAN et à en évaluer le degré de préparation. 
  • La Suède a pris part à de nombreux exercices du PPP, ainsi qu’aux exercices Cyber Coalition de l'OTAN.
  • La Suède coopère avec plusieurs autres pays à la mise en place d'une force multinationale de réaction rapide pour les opérations de soutien de la paix dirigées par l’Union européenne (UE).
  • Début 2014, dans le cadre de l’initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires, la Suède a rejoint la plateforme d'interopérabilité, qui rassemble les Alliés et des pays partenaires actifs dans les opérations de l’OTAN.
  • La Suède participe à l’initiative sur la capacité de transport aérien stratégique (SAC).
  • Le rôle de la Suède dans la formation des forces de pays partenaires de l’OTAN est grandement apprécié par les Alliés. Le Centre international des forces armées suédoises (SWEDINT) organise des exercices et des entraînements ciblant en particulier l’aide humanitaire, les services de secours, les opérations de soutien de la paix, la préparation du secteur civil et le contrôle démocratique des forces armées. Le SWEDINT accueille par ailleurs le Centre nordique pour les questions de genre dans les opérations militaires (NCGM).
  • La Suède entretient des liens étroits avec d’autres pays nordiques, et elle participe à la Coopération nordique de défense (NORDEFCO), une initiative régionale de défense qui favorise la collaboration entre forces armées nordiques.

Soutien aux opérations et missions dirigées par l'OTAN

  • La première contribution de la Suède à une opération dirigée par l’OTAN remonte à 1995, lorsqu'elle a déployé un bataillon en Bosnie-Herzégovine au sein de la force de maintien de la paix dirigée par l'OTAN.
  • Depuis 1999, la Suède apporte son soutien à la force de maintien de la paix au Kosovo (KFOR), dirigée par l’OTAN.
  • Des troupes suédoises ont servi aux côtés des forces des pays de l’Alliance dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan, de 2003 jusqu'à l'achèvement de la mission de la FIAS, en 2014. La Suède a également contribué à la mission de suivi Resolute Support (RSM), qui visait à continuer de dispenser formation, assistance et conseil aux forces et aux institutions de sécurité afghanes jusqu’à son achèvement, en septembre 2021. Elle a par ailleurs versé plus de 13 millions de dollars au fonds d'affectation spéciale pour l'armée nationale afghane.
  • En avril 2011, la Suède a participé à l'opération Unified Protector (OUP), l'opération militaire menée par l'OTAN en Libye en vertu des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.
  • Elle participe aussi à la mission OTAN en Iraq (NMI), qui est une mission OTAN de conseil et de renforcement des capacités en Iraq.
  • La Suède a rejoint la force de réaction de l'OTAN (NRF) renforcée, dans un rôle complémentaire et sous réserve de décisions nationales. En outre, elle a signé un mémorandum d'entente sur le soutien du pays hôte, en vertu duquel elle peut, moyennant une décision nationale, fournir un soutien logistique aux forces alliées stationnées ou en transit sur son territoire pour les besoins d’un exercice ou en temps de crise.

Autres domaines de coopération

  • La Suède coopère avec le Comité pour la résilience de l’OTAN et avec les Alliés sur des évaluations régionales, la protection des infrastructures critiques, et la fourniture d'un soutien face aux conséquences d’une catastrophe ou d'un accident majeur dans la zone euro-atlantique.
  • La Suède a participé à de nombreux exercices OTAN de gestion de crise, et des ressources civiles suédoises figurent sur la liste des moyens disponibles pour les besoins du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC), notamment des équipes de recherche et sauvetage, des experts médicaux et des unités de protection et de décontamination. La Suède mène régulièrement des exercices multifonctionnels majeurs rassemblant des membres de la police civile et de la police militaire (les exercices « Viking »), auxquels prennent part de nombreux autres pays, ainsi que des organisations internationales, des organisations non gouvernementales et diverses agences.
  • Au titre du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS), des scientifiques suédois contribuent activement à un certain nombre d’activités dans les domaines suivants : lutte contre le terrorisme, défense contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) et sécurité environnementale. Des experts suédois participent notamment à un projet descendant, dont le principal objectif est de mettre en place une capacité pérenne d’évaluation des programmes de lutte contre l’extrémisme violent.
  • La Suède appuie activement la mise en application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, et, depuis 2012, elle accueille le Centre nordique pour les questions de genre dans les opérations militaires au Centre international des forces armées suédoises, pour s’assurer que la dimension de genre est toujours prise en compte dans les opérations militaires.
  • La Suède soutient aussi un certain nombre de projets sur fonds d'affectation spéciale menés par l’OTAN dans divers pays partenaires, axés sur des domaines tels que la formation et l’évaluation d’unités militaires, la réadaptation médicale de personnels militaires blessés, le traitement des dispositifs explosifs, la lutte contre les engins explosifs improvisés, et le perfectionnement professionnel des personnels du secteur de la sécurité.