Relations avec le Japon
L'OTAN et le Japon sont résolus à renforcer leurs relations face aux défis de sécurité communs. La coopération pratique s’exerce dans des domaines tels que la sûreté maritime, la cyberdéfense et la non-prolifération.

- Depuis l’établissement des premiers contacts, au début des années 1990, l’OTAN et le Japon n’ont cessé de dialoguer et de coopérer. Le Japon figure au nombre des pays situés hors de la région euro-atlantique – souvent appelés « partenaires dans le monde » – avec lesquels l'OTAN s'attache à développer des relations.
- L'OTAN et le Japon ont exprimé, dans une déclaration politique conjointe signée en avril 2013, leur détermination à renforcer leur coopération.
- Depuis 2014, l’OTAN et le Japon travaillent ensemble dans le cadre d'un programme individuel de partenariat et de coopération, qui a été reconduit en juin 2020.
- La coopération pratique se développe dans un large éventail de domaines, dont la cyberdéfense, la sûreté maritime, l’assistance humanitaire et les secours en cas de catastrophe, la non-prolifération, la science et la technologie, la sécurité humaine, et l’agenda « femmes, paix et sécurité ».
Principaux domaines de coopération
La coopération entre le Japon et l’OTAN s’exerce au bénéfice des deux parties dans les domaines énumérés ci-après.
Renforcement des capacités et de l’interopérabilité
- Dans le cadre de l’Initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires, le Japon fait partie depuis 2014 de la plateforme d'interopérabilité, qui rassemble les Alliés et des pays partenaires contribuant activement aux opérations de l’OTAN.
- Le Japon est particulièrement intéressé par les activités de formation et par le développement de l’interopérabilité dans le domaine de la sûreté maritime. Une flottille de la force d’autodéfense maritime japonaise s’est notamment entraînée aux côtés de navires de l’OTAN, au large de l’Espagne et en mer Baltique. Par ailleurs, le Japon a nommé un officier de liaison auprès du Commandement maritime allié.
Soutien aux opérations et missions dirigées par l'OTAN
- Le Japon a apporté son soutien à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) et, plus largement, aux initiatives de reconstruction et de développement menées en Afghanistan. Il a contribué à mobiliser le soutien de la communauté internationale au profit de l’Afghanistan en organisant la conférence de Tokyo, en juillet 2012, et en s’engageant à allouer pour ce faire une enveloppe de cinq milliards de dollars sur une période de cinq ans (2009-2013). Précédemment, le Japon avait appuyé les efforts déployés pour désarmer, démobiliser et réintégrer les anciens combattants, et pour réintégrer les insurgés dans le cadre du programme afghan pour la paix et la réintégration. Par ailleurs, il a soutenu diverses initiatives, notamment des projets sur le terrain dans le domaine de la sécurité humaine, dans plusieurs régions d'Afghanistan, et il a contribué au fonds d’affectation spéciale pour l’armée nationale afghane.
- Dans les années 1990, le Japon a joué un rôle dans la stabilisation des Balkans, où l'OTAN mène plusieurs opérations de soutien de la paix depuis le milieu des années 1990. Grand pays donateur, le Japon a contribué au redressement des Balkans et à leur réintégration dans la dynamique européenne.
Autres domaines de coopération
- Le Japon a contribué généreusement à des projets relevant d’un fonds d'affectation spéciale menés dans différents pays partenaires. Ces projets étaient destinés à améliorer la gestion des stocks et la sécurité physique des munitions en Afghanistan et au Tadjikistan, à détruire des stocks dangereux de pesticides en République de Moldova, à neutraliser un dépôt de munitions en Géorgie, et à assainir des terres contaminées en Azerbaïdjan. Plus récemment, le Japon a contribué au fonds d'affectation spéciale de l’OTAN pour le renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité se rapportant à la défense.
- Le Japon s’implique actuellement dans le programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), notamment à des activités dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et de la détection et de la neutralisation des mines et des dispositifs explosifs non explosés. Les travaux de recherche et les projets pluriannuels actuellement menés avec le Japon visent notamment à améliorer les procédures et les technologies liées à la détection en toute sécurité des mines terrestres. En complément des résultats obtenus lors de précédentes activités de coopération, des scientifiques japonais mènent des recherches sur un détecteur à semi-conducteur qui aidera à repérer – dans les ports et aux points de passage frontaliers – la présence de produits explosifs chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) ou de matières nucléaires spécifiques.
- Signe qu’il souhaite accroître la coopération en matière de cyberdéfense, le Japon a nommé un expert auprès du Centre d’excellence pour la cyberdéfense en coopération à Tallinn (Estonie).
- Pour la première fois, en décembre 2020, le Japon a participé – aux côtés de l’Australie, de la Finlande, de la République de Corée, de la Nouvelle-Zélande, de la Suède et du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne – à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN. Cette réunion, qui portait sur l’évolution des rapports de force à l’échelle mondiale et sur la montée en puissance de la Chine, n’est qu’un exemple des interactions politiques les plus récentes et les plus visibles que l’OTAN ait eues avec le Japon à divers niveaux ces dernières années. Au sommet de Bruxelles, en juin 2021, les Alliés sont convenus d’intensifier le dialogue et la coopération pratique que l’OTAN mène avec ses partenaires actuels, et notamment avec le Japon, l’un de ses partenaires dans la région Indo-Pacifique.
- Le 24 mars 2022, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’est entretenu avec le secrétaire général, Jens Stoltenberg, au siège de l’OTAN (Bruxelles), dans le contexte d’une réunion des chefs d'État et de gouvernement des pays du G7. Cette réunion faisait suite à un sommet extraordinaire tenu au siège de l’Organisation plus tôt dans la journée en réponse à l’invasion brutale de l’Ukraine que la Russie a opérée en l’absence de provocation.