Réponse de l’OTAN à l’invasion de l’Ukraine par la Russie
L’OTAN condamne avec la plus grande fermeté la guerre d’agression, brutale, que la Russie a lancée contre l’Ukraine en l’absence de toute provocation. Pays indépendant, pacifique et démocratique, l’Ukraine est un proche partenaire de l’Organisation. L’OTAN et les Alliés continuent de lui fournir un soutien d’une ampleur sans précédent, qui l’aide à exercer son droit fondamental à la légitime défense.

La présente page donne des informations sur l’OTAN et sur sa relation avec l’Ukraine, et elle fait le point sur tout ce que l’OTAN et les Alliés mettent en œuvre en réponse à la guerre.

L’OTAN et ses États membres attachent une grande importance à la sécurité de l’Ukraine. L’Alliance soutient pleinement le pays dans l’exercice de son droit naturel de légitime défense et de son droit de choisir ses propres arrangements de sécurité. L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN. L’OTAN a entamé des relations avec ce pays au début des années 1990 et ces relations ont ensuite évolué jusqu’à constituer l’un des partenariats les plus substantiels de l’Organisation. À partir de 2014, année où la Russie a procédé en toute illégalité à l’annexion de la Crimée, la coopération entre l’OTAN et l’Ukraine s’est intensifiée dans plusieurs domaines d’importance critique. En 2022, à la suite de l’invasion à grande échelle lancée par la Russie, l’OTAN et les Alliés ont accru l’aide fournie à Kyïv, qui a atteint une ampleur sans précédent.
En savoir plus >>Foire aux questions
-
1. Qu’est-ce que l’OTAN ?
L’OTAN est une alliance défensive composée de 31 pays européens et nord-américains.
Pour en savoir plus : Qu’est-ce que l’OTAN ?
-
2. Pourquoi l’OTAN existe-t-elle ?
L’OTAN est là pour défendre les pays qui en sont membres et le milliard de citoyens que comptent ceux-ci. Pour ce faire, elle donne aux autorités politiques et aux forces armées des 31 pays qui la composent la possibilité de travailler ensemble et elle offre à ces pays la garantie qu’une attaque contre l’un d’entre eux sera considérée comme une attaque contre tous.
Pour en savoir plus : La finalité de l’OTAN
Pour en savoir plus : Défense collective – Article 5
-
3. L’Ukraine est-elle membre de l’OTAN ?
L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN. L’Ukraine est un pays partenaire de l’OTAN, ce qui signifie qu’elle coopère étroitement avec l’OTAN mais qu’elle n’est pas couverte par la garantie de sécurité prévue dans le traité fondateur de l’Alliance.
Pour en savoir plus : Pays membres de l’OTAN
Pour en savoir plus : Relations avec l'Ukraine
-
4. Comment l’OTAN et les Alliés aident-ils l’Ukraine ?
L’OTAN aide à coordonner la réponse aux demandes d’assistance de l’Ukraine et soutient les Alliés dans les efforts que ceux-ci déploient pour fournir au pays une aide humanitaire et des moyens non létaux. Par l’intermédiaire de l’OTAN, les Alliés se sont déjà engagés à verser 500 millions d’euros pour répondre aux besoins cruciaux de l’Ukraine, qu'il s'agisse par exemple de carburant, d’équipements de déminage ou encore de matériel médical.
Au sommet de Vilnius, en 2023, les Alliés ont décidé d’intensifier leur soutien à l’Ukraine. Ainsi, ils ont tout d’abord approuvé un programme d’assistance pluriannuel qui aidera le pays à passer des normes, systèmes de formation et doctrines de l’époque soviétique à ceux de l’OTAN, à remettre sur pied son secteur de la sécurité et de la défense et à combler des besoins essentiels. Ensuite, les Alliés ont décidé de donner une dimension nouvelle à leurs relations politiques avec Kyïv en créant le Conseil OTAN-Ukraine, une instance où les pays membres de l’Alliance et l’Ukraine siègent sur un pied d'égalité, pour des consultations en cas de crise et la prise de décisions. Enfin, ils ont réaffirmé que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN, quand ils l’auraient décidé et que les conditions seraient réunies. Ils ont par ailleurs décidé de dispenser l’Ukraine de plan d’action pour l’adhésion (un programme de l’OTAN destiné à aider les pays aspirant à l’adhésion à mener des réformes dans les domaines politique, économique et juridique ainsi que sur des questions relatives à la défense, aux ressources et à la sécurité), grâce à quoi l’adhésion de l’Ukraine se fera en une étape plutôt que deux.
Ces différentes initiatives viennent renforcer l’ensemble de mesures de soutien adopté par les Alliés au sommet de Madrid, en 2022, qui prévoyait que soient livrés à l’Ukraine, entre autres éléments, des moyens de communication sécurisés, des rations de combat, du carburant, du matériel médical, des gilets pare-balles, des vêtements chauds, des équipements de lutte contre les mines ou contre les agents chimiques ou biologiques, ainsi que des systèmes antidrones portables. Toutes ces mesures s’inscrivaient elles-mêmes dans la continuité du soutien fourni à l’Ukraine par l’OTAN depuis la première invasion russe et l’annexion, illégale, de la Crimée en 2014.
La garantie de sécurité offerte par l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, qui repose sur un engagement sans faille en faveur de la défense collective, assure aux Alliés qu’ils peuvent envoyer des armes à l’Ukraine sans que leur sécurité s’en trouve compromise. En outre, comme les pays de l’Alliance s’appuient sur un socle commun de normes et utilisent des systèmes interopérables, ils ont l’assurance que les équipements livrés à l’Ukraine pourront être remplacés, sans problème de compatibilité, par du matériel mis à disposition par d’autres Alliés.
Différents pays de l’OTAN fournissent à l’Ukraine des armes, des munitions et un large éventail d’équipements militaires légers ou lourds, dont des systèmes antichars et des systèmes de défense aérienne, des obusiers, des drones et des chars. À ce jour, le matériel militaire livré à l’Ukraine par les Alliés représente plusieurs milliards d’euros. Par ailleurs, les forces des pays de l’OTAN forment les troupes ukrainiennes à l’utilisation des équipements mis à leur disposition. Chaque jour, l’aide ainsi apportée prouve son utilité sur le champ de bataille, l’Ukraine étant mieux à même d’exercer son droit de légitime défense, consacré par la Charte des Nations Unies.
Les Alliés apportent aussi à l’Ukraine une aide financière, qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. De plus, ils sont nombreux à fournir une aide humanitaire à la population du pays et, ensemble, ils accueillent des millions de réfugiés ukrainiens. Ils collaborent avec les acteurs concernés de la communauté internationale pour que tous les responsables des crimes de guerre qui sont perpétrés, notamment des violences sexuelles liées au conflit, soient amenés à répondre de leurs actes. Les Alliés ont également contribué de manière significative aux efforts de la communauté internationale visant à rendre possible l’exportation des céréales ukrainiennes et à atténuer la crise alimentaire mondiale.
Pour le plus long terme, l’Alliance est déterminée à porter assistance à l’Ukraine et à la soutenir, après la guerre, sur la voie de la reconstruction et des réformes.
Pour en savoir plus : Communiqué du sommet de Vilnius, du 11 juillet 2023
Pour en savoir plus : Déclaration du sommet de Madrid, du 29 juin 2022
Pour en savoir plus : Déclaration des chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN du 24 mars 2022
-
5. Quel soutien l’OTAN apporte-t-elle à l’Ukraine depuis l’annexion, illégale, de la Crimée par la Russie, en 2014 ?
À partir de l’annexion, illégale et illégitime, de la Crimée par la Russie, en 2014, l’OTAN a aidé l’Ukraine à réformer ses forces armées et ses institutions de défense, notamment en lui fournissant des équipements et une aide financière. Les Alliés ont quant à eux formé des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Par ailleurs, les forces ukrainiennes ont eu l’occasion de se perfectionner en participant à des exercices et à des opérations de l’OTAN. Depuis 2016, le soutien de l’OTAN s’inscrit dans le cadre d’un ensemble complet de mesures d’assistance (CAP), qui regroupe toute une série de programmes de renforcement des capacités et de fonds d’affectation spéciale consacrés à des domaines clés, comme la cyberdéfense, la logistique ou encore la lutte contre les pratiques hybrides. Les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé un renforcement du CAP au sommet de Madrid, en 2022, puis un programme d’assistance pluriannuel au sommet de Vilnius, en 2023.
Depuis février 2022 et l’invasion à grande échelle lancée par la Russie, le soutien de l’OTAN et des Alliés à Kyïv atteint des niveaux sans précédent (voir question 4, ci-dessus).
Pour en savoir plus : Relations avec l'Ukraine
-
6. Quelle est la position de l’OTAN concernant les territoires occupés d’Ukraine ?
Suite à l’annexion, illégale, de la Crimée par la Russie et à l’entreprise de déstabilisation russe dans l’est de l’Ukraine, en 2014, l’OTAN a pris fermement position et manifesté son attachement sans faille à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Les Alliés condamnent fermement l’annexion, illégale et illégitime, de la Crimée par la Russie, ils ne la reconnaissent pas et ils dénoncent l’occupation temporaire de ce territoire.
Les Alliés condamnent également la tentative d'annexion, en toute illégalité, de quatre régions d’Ukraine (Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia) menée par la Russie en septembre 2022. Il s’agit là de la plus grave tentative d’annexion par la force de territoires européens depuis la Seconde Guerre mondiale. Les pseudo-référendums qui se sont tenus dans ces régions ont été orchestrés par Moscou et imposés à l’Ukraine. Ils n’ont aucune légitimité, et l’OTAN ne les reconnaît pas. Les régions concernées sont ukrainiennes et elles le seront toujours. En adoptant à une écrasante majorité une résolution condamnant ces tentatives d’annexion, l’Assemblée générale des Nations Unies a envoyé un signal fort : la Russie est isolée, et le monde se tient aux côtés de l’Ukraine pour défendre l’ordre international fondé sur des règles.
Pour en savoir plus : Déclaration du Conseil de l’Atlantique Nord sur les prétendus référendums devant se tenir dans certaines régions d’Ukraine
Pour en savoir plus : « Le secrétaire général de l’OTAN qualifie d’illégales les tentatives d’annexion de territoires ukrainiens par la Russie » (en anglais)
-
7. Pourquoi l’OTAN n’envoie-t-elle pas des troupes en Ukraine ou ne ferme-t-elle pas l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine ?
L’OTAN agit de manière défensive : elle ne cherche pas à provoquer les conflits mais à empêcher qu’ils ne surviennent. Il est de la responsabilité de l’Alliance de faire en sorte que cette guerre ne s’aggrave pas et ne s’étende pas au-delà de l’Ukraine, ce qui aurait des effets encore plus dangereux et dévastateurs. Instaurer une zone d’exclusion aérienne reviendrait pour les forces des pays de l’OTAN à entrer en conflit direct avec celles de la Russie. Cela porterait les hostilités à un tout autre niveau et entraînerait davantage de souffrances humaines et de destructions pour tous les pays concernés.
Pour en savoir plus : Conférence de presse du secrétaire général de l’OTAN du 23 mars 2022 (en anglais)
-
8. Quelles mesures l’OTAN et les Alliés prennent-ils pour faire payer à la Russie les conséquences de ses actes ?
Les pays de l’OTAN et leurs partenaires n’ont jamais fait payer à la Russie un prix aussi élevé pour ses agissements. Ils ont notamment pris à son encontre de lourdes sanctions, qui contribuent à priver de ressources la machine de guerre du Kremlin. Les Alliés continuent de travailler sur les sanctions en vue d’accentuer la pression sur Moscou. Il sera ainsi plus difficile pour la Russie de reconstituer son parc de chars, de produire des missiles et de financer sa guerre.
En décidant d’attaquer l’Ukraine, le président Poutine a commis une très grave erreur stratégique, pour laquelle la Russie paiera le prix fort, économiquement comme politiquement, pendant des années.
Pour en savoir plus : Déclaration des chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN du 24 mars 2022
-
9. Que fait l’OTAN pour améliorer la défense de ses pays membres et de leur population ?
Suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, en 2022, les Alliés ont activé les plans de défense de l’OTAN et déployé des milliers de soldats supplémentaires depuis les deux rives de l’Atlantique. Ainsi, plus de 40 000 soldats, appuyés par d’importants moyens aériens et navals, sont désormais sous le commandement direct de l’OTAN dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, sans compter les dizaines de milliers de personnels déployés par différents Alliés. L’OTAN a par ailleurs rapidement mis sur pied quatre autres groupements tactiques multinationaux, en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie, venant s'ajouter à ceux qui étaient déjà déployés en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. Ces huit groupements tactiques couvrent tout le flanc est de l’OTAN, de la mer Baltique, au nord, à la mer Noire, au sud.
En 2022, au sommet de Madrid, les Alliés ont décidé d’adapter en profondeur la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN, convenant notamment de renforcer les défenses avancées, de préparer les groupements tactiques déployés dans la partie orientale du territoire de l’Alliance dans la perspective de leur passage du niveau bataillon au niveau brigade, de transformer la Force de réaction de l’OTAN ainsi que d’amener à plus de 300 000 soldats les effectifs des forces à haut niveau de préparation. Ces forces bénéficieront de plusieurs mesures de soutien : prépositionnement d’équipements et de matériels en plus grand nombre, déploiement plus important de capacités à l’avant et mise à niveau des plans de défense, prévoyant notamment la préaffectation de forces à la défense d’Alliés bien précis. Il s’agit là du plus vaste remaniement de la posture de dissuasion et de défense collective depuis la Guerre froide.
Au sommet de Vilnius, en 2023, les Alliés ont poursuivi le travail engagé à Madrid en approuvant de nouveaux plans de défense régionaux, visant à contrer les deux principales menaces auxquelles l’Alliance est confrontée, à savoir la Russie et le terrorisme. Les dirigeants des pays de l’OTAN ont aussi pris un engagement renouvelé en matière d'investissements de défense, consistant à consacrer chaque année au minimum 2 % de leur produit intérieur brut à la défense, et ils ont entériné un plan d’action sur la production pour la défense, avec pour objectifs d’accélérer le processus d’achat en commun, de renforcer l’interopérabilité et d’accroître les investissements et les capacités de production.
Par ailleurs, les Alliés s’attachent à améliorer leur résilience et celle de leurs infrastructures : ils renforcent leurs capacités cyber et leurs moyens de cyberdéfense, et ils se soutiennent mutuellement en cas de cyberattaque. Suite au sabotage des gazoducs Nord Stream, les Alliés ont doublé le nombre de navires présents en mer Baltique et en mer du Nord, et ils font le nécessaire pour renforcer la sécurité d’autres installations et éléments d’infrastructure d'importance critique. Les pays de l’OTAN intensifient leurs activités de partage du renseignement et de surveillance dans tous les milieux afin de protéger les infrastructures sous-marines et énergétiques essentielles. Enfin, ils cherchent à mieux se prémunir contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, à accroître leur sécurité énergétique ainsi qu’à se rendre plus résilients face aux menaces hybrides, notamment la désinformation.
Pour en savoir plus : Dissuasion et défense
Pour en savoir plus : « La présence militaire de l’OTAN dans la partie orientale du territoire de l’Alliance »
Pour en savoir plus : Résilience et article 3
-
10. Quelle est la réaction de l’OTAN face au dangereux discours de la Russie sur les armes nucléaires, chimiques et biologiques ?
En agitant la menace nucléaire, la Russie se comporte de manière dangereuse et irresponsable. L’OTAN prend au sérieux les menaces proférées, mais elle ne se laissera pas intimider. Elle demeure vigilante et adresse un message clair à la Russie : une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée. L’emploi d’armes nucléaires par la Russie changerait fondamentalement la nature de la guerre et aurait de graves conséquences pour ce pays. Tout emploi de l’arme chimique ou biologique par la Russie constituerait une violation du droit international et un crime de guerre, et il aurait de graves conséquences.
Pour en savoir plus : Les armes de destruction massive
Pour en savoir plus : La force opérationnelle multinationale interarmées de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES – THÈMES CONNEXES