Conseil de coopération nord-atlantique (1991-1997)

  • Mis à jour le: 14 Sep. 2022 15:09

Les Alliés ont établi le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA) en décembre 1991 pour offrir un forum de dialogue et de coopération à leurs anciens adversaires, les pays du Pacte de Varsovie. Le CCNA était une illustration de « la main de l'amitié » tendue lors du sommet de Londres de juillet 1990, au cours duquel les dirigeants des pays de l'Alliance avaient proposé à l'ensemble des pays d'Europe centrale et orientale une nouvelle relation fondée sur la coopération, au lendemain de la fin de la Guerre froide.

Le secrétaire général de l'OTAN, M. Manfred Wörner (à droite), souhaite la bienvenue au ministre hongrois des Affaires étrangères, M. G. Jeszenszky.

La réunion inaugurale du CCNA, qui rassemblait les Alliés et des pays non membres de l’OTAN, s’est tenue le 20 décembre 1991. Alors que le communiqué final allait être adopté, l'ambassadeur de l'Union soviétique a annoncé que son pays avait été dissous pendant la réunion et qu'à cet instant, il ne représentait plus que la Fédération de Russie. Cet événement montre bien la vitesse à laquelle l’Europe évoluait à l’époque.

Le lendemain, le 21 décembre 1991, les accords d’Alma-Ata étaient signés, marquant officiellement la fin de l’URSS et établissant la Communauté d'États indépendants (CEI). Les onze anciennes républiques soviétiques de la CEI nouvellement constituée ont été invitées à adhérer au CCNA. La Géorgie et l'Azerbaïdjan en sont devenus membres en 1992, en même temps que l'Albanie ; les républiques d'Asie centrale ont suivi peu après. 

Dans l'immédiat après-Guerre froide, les consultations au sein du CCNA portaient essentiellement sur les préoccupations de sécurité héritées de la Guerre froide, comme le retrait des troupes russes des États baltes, et sur les conflits régionaux qui étaient apparus dans différentes régions de l'ex-Union soviétique ainsi que dans l'ex-Yougoslavie. Le CCNA a par ailleurs servi de cadre à une coopération politique sur un certain nombre de questions liées à la sécurité et à la défense, ainsi qu'à des contacts et à une coopération entre militaires.

Le CCNA a été novateur à de nombreux égards. La consultation et la coopération politiques multilatérales qu’il a encouragées ont contribué à instaurer la confiance au début des années 1990, ce qui a ouvert la voie au Partenariat pour la paix (PPP), lancé en 1994. Ce programme offrait aux pays participants la possibilité de mettre en place une coopération bilatérale pratique avec l’OTAN et de choisir leurs propres priorités en matière de coopération.

L'invitation à adhérer au PPP a été adressée à tous les États membres du CCNA et à d'autres États participant à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (devenue, en 1995, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

En 1997, le Conseil de partenariat euro-atlantique a succédé au CCNA. Les Alliés voulaient en effet établir un forum de sécurité qui comprendrait les partenaires d'Europe occidentale et qui serait mieux adapté aux relations qui devenaient de plus en plus complexes avec les pays partenaires. Bon nombre de ceux-ci avaient en effet déjà commencé à approfondir leur coopération avec l'OTAN, notamment dans le cadre de la réforme de leur défense et de leur transition vers la démocratie, et en apportant une aide active à l'opération de maintien de la paix dirigée par l'OTAN en Bosnie-Herzégovine.