Commandement allié Opérations (ACO)

  • Mis à jour le: 04 May. 2023 18:02

Le Commandement allié Opérations (ACO) est responsable de la planification et de l'exécution de toutes les opérations de l’Alliance. Il se compose d'un petit nombre de quartiers généraux permanents ayant chacun un rôle spécifique. Le commandant suprême des forces alliées en Europe – ou SACEUR – est chargé du commandement général des opérations au niveau stratégique, responsabilité qu'il exerce depuis le Grand quartier général des puissances alliées en Europe, situé à Mons (Belgique) et plus communément appelé SHAPE.

Allied Command Operations headquarters

 

  • L'ACO, basé au SHAPE, près de Mons (Belgique), est responsable de la planification et de l'exécution de toutes les opérations militaires de l’Alliance. Il est dirigé par le SACEUR.
  • Il est capable de fonctionner à trois niveaux interdépendants : stratégique, opératif et tactique.
  • L'objectif général de l’ACO est de contribuer à la défense et à la sécurité des Alliés en maintenant l'intégrité du territoire de l'Alliance et en défendant le principe de la liberté des mers et les artères économiques vitales, et de préserver ou rétablir la sécurité des pays membres de l'OTAN.
  • L’ACO est l’un des deux commandements stratégiques qui se trouvent au sommet de la structure de commandement militaire de l'OTAN. L’autre est le Commandement allié Transformation, qui est chargé de faire en sorte que la structure et les capacités militaires de l’OTAN restent pertinentes, efficaces et crédibles dans un monde en rapide évolution.
  • L'ACO se compose de plusieurs quartiers généraux permanents qui opèrent aux niveaux stratégique, opératif et tactique, et qui peuvent compter sur des forces nationales affectées à l’OTAN pour des tâches et des rôles spécifiques permanents et/ou en cas de crise.

 

Structure du Commandement allié Opérations

L’ACO est l’un des deux commandements stratégiques de la structure de commandement militaire de l'OTAN ; l'autre est le Commandement allié Transformation (ACT), qui, comme son nom l'indique, pilote la transformation de la structure, des forces, des capacités et de la doctrine militaires de l'OTAN. Avec les organismes qui leur sont subordonnés, ils forment ce que l’on appelle la structure de commandement de l'OTAN, dont la fonction première est de pouvoir faire face aux menaces pour la sécurité de l’Alliance et, en cas d'échec de la dissuasion, d’apporter une réponse militaire efficace à une attaque armée visant le territoire de n'importe quel pays membre de l’OTAN.

Avant tout, la structure de commandement de l'OTAN joue un rôle essentiel s'agissant de préserver la cohésion et la solidarité au sein de l'Alliance. Elle contribue à maintenir et à renforcer le lien vital entre l’Europe et l’Amérique du Nord, et à promouvoir le principe d'un partage équitable, entre Alliés, des rôles, des risques et des responsabilités, ainsi que des avantages de la défense collective.

L'ACO est un commandement à trois niveaux comprenant des quartiers généraux et des éléments de soutien aux niveaux stratégique, opératif et tactique. Il assure le commandement et le contrôle de quartiers généraux fixes et déployables, ainsi que de forces interarmées et multinationales pour toute la gamme des opérations, missions et tâches militaires de l'Alliance. Les forces interarmées sont des forces qui viennent de deux armées ou plus (par exemple forces terrestres, navales ou aériennes) et qui opèrent sous un commandement unique ; les forces multinationales viennent de pays différents et opèrent sous commandement unique également.

Au niveau stratégique, le SHAPE est à la tête de neuf commandements opérationnels.

Au sommet de Bruxelles, en 2018, les Alliés sont convenus de renforcer l’épine dorsale militaire de l’Alliance. Ils ont décidé d’établir un centre des cyberopérations, en Belgique, chargé d'assurer la connaissance de la situation et la coordination de l'activité opérationnelle de l'OTAN dans le cyberespace, un quartier général pour le commandement de forces interarmées de Norfolk, aux États-Unis, chargé de la protection des lignes de communication transatlantiques, et un commandement interarmées du soutien et de la facilitation à Ulm, en Allemagne, chargé de garantir la liberté d’action et le maintien en puissance dans la zone arrière des troupes et des équipements devant rapidement accéder à l'Europe, la traverser et en sortir. Ces nouvelles entités, toutes opérationnelles, en sont à divers degrés de développement de leurs capacités. Par ailleurs, en octobre 2020, les Alliés ont décidé de créer un centre spatial OTAN, qui sera basé à Ramstein, en Allemagne. Ce centre permettra de contribuer à améliorer la connaissance qu’a l’Alliance des défis liés au domaine spatial, et sa capacité à y faire face.

Commandement de niveau stratégique : SHAPE

Le SHAPE est un quartier général stratégique. Son rôle est de préparer, de planifier, de conduire et d'exécuter les opérations, missions et tâches militaires de l'OTAN pour réaliser les objectifs stratégiques de l'Alliance. De cette façon, il contribue à décourager toute agression et à préserver la paix, la sécurité et l'intégrité territoriale de l’Alliance.

L'ACO est dirigé par le SACEUR, qui exerce ses responsabilités depuis le SHAPE. Traditionnellement, le SACEUR est un officier général de l’armée des États-Unis. Il a une double casquette puisqu’il est aussi le chef du Commandement des forces des États-Unis pour l'Europe, dont la zone de responsabilité est pratiquement identique à celle de l'ACO. Le SACEUR relève du Comité militaire, qui est la plus haute instance militaire de l’OTAN, placée sous l’autorité politique générale du Conseil de l’Atlantique Nord et du Groupe des plans nucléaires (NPG). Le Comité militaire est la principale source d'avis militaires pour le Conseil et le NPG.

Commandements de niveau opératif : Brunssum, Naples et Norfolk

Le niveau opératif comprend trois commandements de forces interarmées (JFC) permanents, un à Brunssum (Pays-Bas), un autre à Naples (Italie), et un dernier à Norfolk (Virginie, États-Unis). Ces trois commandements sont prêts à assurer la planification, la conduite et le soutien dans la durée d'opérations OTAN d’ampleur et de portée diverses. Concrètement, ils doivent être en mesure de gérer une opération interarmées de grande envergure depuis leur lieu d’implantation ou depuis un quartier général déployé lorsqu'ils agissent directement sur un théâtre d'opération. Dans ce dernier cas de figure, le quartier général déployé, appelé QG de groupe de forces interarmées, devrait pouvoir être opérationnel pendant une période allant jusqu'à un an.

En déploiement, un JFC doit uniquement pouvoir commander une opération à la fois. Les éléments de ce JFC qui ne seraient pas déployés peuvent toutefois soutenir d’autres opérations et missions. Lorsqu'il n'est pas déployé, un JFC peut aider l'ACO à gérer d’autres QG déployés sur le théâtre pour des tâches courantes, notamment l'entraînement et la préparation en prévision de futures rotations.

Par ailleurs, les trois commandements de force interarmées sont chargés des contacts avec les principaux partenaires et organisations régionales dans le cadre du soutien, au niveau régional, aux tâches et responsabilités du siège de l'OTAN, selon les directives du SACEUR. De plus, ils contribuent au renforcement de la coopération avec les partenaires participant aux opérations de l'OTAN, et ils aident les pays partenaires qui le souhaitent à préparer leur adhésion à l'Alliance.

Commandements de niveau tactique : Izmir (terrestre), Northwood (maritime) et Ramstein (aérien)

Le niveau tactique (ou de composante) comprend ce que l'on appelle des commandements de milieu (SSC) – terrestre, maritime et aérien. Ces commandements spécifiques (un par milieu) apportent leur expertise et leur soutien aux commandements de forces interarmées. Ils relèvent directement du SHAPE et sont placés sous le commandement du SACEUR.

  • Commandement terrestre - Quartier général du Commandement terrestre allié (QG du LANDCOM), à Izmir (Türkiye) : ce commandement est chargé de fournir une capacité terrestre déployable de commandement et de contrôle à l'appui d'un commandement de forces interarmées menant une opération interarmées de très grande envergure. Il peut également fournir la capacité terrestre centrale pour une opération interarmées (de grande envergure ou non), ou encore une capacité déployable de commandement et de contrôle pour une opération terrestre. Le QG d'Izmir est par ailleurs le principal conseiller de l'Alliance dans le domaine terrestre, et il contribue au développement, à la transformation, à la coopération et aux activités d'ouverture dans son domaine d'expertise.
  • Commandement maritime - Quartier général du Commandement maritime allié (QG du MARCOM), à Northwood (Royaume-Uni) : ce commandement est chargé d'assurer le commandement et le contrôle pour la gamme complète des opérations et tâches maritimes interarmées. Depuis Northwood, il assure la planification, la conduite et le soutien d'opérations maritimes interarmées. Le QG du MARCOM est par ailleurs le principal conseiller de l'Alliance dans le domaine maritime, et il contribue au développement, à la transformation, à la coopération et aux activités d'ouverture dans son domaine d'expertise. Northwood est apte à assurer le commandement d'une petite opération maritime interarmées ou à jouer le rôle de composante maritime à l'appui d'une opération interarmées de très grande envergure.
  • Commandement aérien - Quartier général du Commandement aérien allié (QG de l'AIRCOM), à Ramstein (Allemagne) : ce commandement est chargé de planifier et de diriger la composante Air des opérations et missions de l'Alliance, ainsi que l'exécution des opérations et des missions de défense aérienne et antimissile de l'OTAN. Le QG de l'AIRCOM est par ailleurs le principal conseiller de l'Alliance dans le domaine aérien, et il contribue au développement, à la transformation, à la coopération et aux activités d'ouverture dans son domaine d'expertise. Sous réserve d'un soutien adéquat venant de l'intérieur et de l'extérieur de la structure de commandement de l'OTAN, le QG de l'AIRCOM peut assurer le commandement et le contrôle d'une opération aérienne interarmées de moindre envergure depuis son emplacement fixe (Ramstein), ou il peut jouer le rôle de commandement de composante aérienne pour les besoins d'une opération d'ampleur égale ou supérieure à celle d'une opération interarmées de grande envergure. Pour renforcer sa capacité, Ramstein dispose d'autres éléments de commandement et de contrôle aériens : deux centres multinationaux d’opérations aériennes (CAOC) et un centre déployable de commandement et de contrôle aériens (DACCC). Par ailleurs, pour tenir compte du retour d'expérience des opérations dirigées par l'OTAN, la structure des éléments aériens prévoit davantage de souplesse.

C2 Air tactiques

Pour mener à bien ses missions et ses tâches, le QG de l'AIRCOM (Ramstein) bénéficie du soutien de deux centres multinationaux d'opérations aériennes (CAOC), l'un à Torrejón (Espagne) et l'autre à Uedem (Allemagne), et d'un centre déployable de commandement et de contrôle aériens (DACCC), situé à Poggio Renatico (Italie).

  • CAOC : les deux CAOC, en Espagne et en Allemagne, se composent de deux éléments : un centre fixe de défense aérienne (SADC) responsable de la police du ciel, et un centre déployable d'opérations aériennes (DAOC), qui soutient les opérations. Le DAOC est axé sur l'élaboration de plans de combat et sur la conduite d'opérations de combat. Il n'a pas de responsabilités territoriales attribuées en temps de paix, mais il vient appuyer le QG de l'AIRCOM lorsqu'il y a lieu.
  • DACCC : cette entité basée en Italie se compose de trois éléments. Tout d'abord, il comprend un DARS, ou entité déployable « centre de contrôle aérien/centre de production de la situation aérienne générale/centre de fusion des données capteur ». Le DARS est chargé du contrôle des missions aériennes, y compris les missiles sol-air, de la gestion et du contrôle de la circulation aérienne, de la surveillance aérienne de zone, de la production de la situation aérienne générale et d'autres fonctions de contrôle tactique. Ensuite, le DACCC comprend un DAOC, qui joue le même rôle qu'un CAOC. Enfin, il compte également une section Capteurs déployables, qui fournit des capacités de poursuite (radar et mesures de soutien électronique passives) pour la défense aérienne, qui sont déployables.

Systèmes d'information et de communication

Les systèmes d'information et de communication (SIC) se composent de deux entités : les capacités SIC déployables et les capacités SIC fixes.

Le Groupe SIC OTAN (NCISG), basé à Mons (Belgique), fournit à l'ACO un soutien pour les systèmes d'information et de communication déployables. Ce Groupe est responsable de la mise à disposition de toutes les capacités SIC déployables, ainsi que de la planification et du contrôle des opérations et exercices SIC. Il joue le rôle d'autorité de coordination du soutien aux opérations pour ce qui est des services de commandement et de contrôle. La mise à disposition des capacités SIC fixes et centrales relève de la responsabilité de l'Agence OTAN d'information et de communication (NCIA), qui ne fait pas partie de la structure de commandement de l'OTAN.

Le Groupe SIC OTAN est assisté par trois bataillons OTAN de transmissions, basés à Wesel (Allemagne), à Grazzanise (Italie) et à Bydgoszcz (Pologne), qui sont eux-mêmes soutenus par plusieurs éléments de taille plus limitée (modules SIC déployables) basés ailleurs.

 

Moyens connexes : STRIKFORNATO, AWACS et AGS

Les Forces navales OTAN d'intervention et de soutien (STRIKFORNATO), la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l'OTAN (Force NAEW&C) et la capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) s'inscrivent dans le cadre de la capacité de réaction immédiate de l'OTAN. Ces structures multinationales ne font pas partie de la structure de commandement mais elles sont à la disposition de l'Alliance en vertu de mémorandums d’entente et d'arrangements techniques signés par les pays contributeurs concernés.

STRIKFORNATO est un quartier général maritime rapidement déployable qui offre une capacité modulable de commandement et de contrôle pour toute la gamme des tâches de sécurité fondamentales de l'Alliance. Dans le cadre des réformes de l’OTAN, le QG, qui concentre ses activités sur les opérations maritimes, a quitté l'Italie pour s'installer au Portugal. Comptant 13 pays participants, il sert de lien pour l'intégration des forces maritimes des États-Unis dans les opérations de l’OTAN.

La Force NAEW&C comprend trois éléments : un quartier général multinational (Geilenkirchen) et deux composantes opérationnelles, l'E-3A, multinationale, et l'E-3D. La base aérienne de l'OTAN de Geilenkirchen (Allemagne) accueille 14 appareils AWACS Boeing E-3A « Sentry ». L'OTAN exploite cette flotte, qui lui offre une capacité aéroportée immédiatement disponible de commandement et de contrôle (C2), de surveillance aérienne et maritime, et de gestion de l'espace de bataille. La flotte de 6 appareils Boeing E-3D, basée à Waddington, dans le Lincolnshire (Royaume-Uni), est servie exclusivement par du personnel de la Royal Air Force. La participation du Royaume-Uni est limitée, mais sa flotte d'E-3D fait partie intégrante de la Force NAEW&C.

Le commandant de la Force NAEW&C a procédé à une revue générale de sa force qui a permis de déterminer la taille et la configuration de la capacité des systèmes aéroportés de détection et de contrôle (AWACS) pour l'avenir, et de l'adapter en fonction des nouveaux plafonds d'effectifs établis dans le cadre de la nouvelle structure de commandement. Sur cette base, les Alliés se sont engagés à moderniser la flotte AWACS de l’OTAN, prolongeant sa durée de vie jusqu’en 2035, après quoi plus aucune revalorisation ne sera possible.

La capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) de l’OTAN permet au SACEUR d'avoir, en temps quasi-réel et en continu, des informations et une connaissance de la situation pour les entités terrestres et de surface amies, neutres et adverses. La capacité AGS se compose de cinq drones RQ-4D « Phoenix », des stations sol de commandement et contrôle associées, et des installations de soutien fournies par la base d'opération principale de l'AGS, située à Sigonella (Italie). À l’aide de capteurs radar avancés, ce système assure en continu la détection et le suivi d'objets en mouvement et fournit des images radar des zones présentant un intérêt et des objets fixes. L’AGS contribue à toute une gamme de missions, telles que la protection des troupes au sol et des populations civiles, le contrôle des frontières et la sécurité maritime, la lutte contre le terrorisme, la gestion de crise ou encore l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.

 

Évolution

Le Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) a été créé le 2 avril 1951 à Rocquencourt (France), dans le cadre d’une initiative visant à mettre sur pied une force militaire de l’OTAN qui soit intégrée et efficace. Le Commandement allié de l'Atlantique (ACLANT), dirigé par le commandant suprême allié de l'Atlantique (SACLANT), est entré en fonction l'année suivante, le 10 avril 1952.

En 1967, après le retrait de la France de la structure militaire intégrée de l’OTAN, le SHAPE a été transféré à Mons (Belgique).

La déclaration de Londres de juillet 1990 a marqué un tournant décisif dans l’histoire de l’Alliance car elle a ouvert la voie à l’adoption, en novembre 1991, du nouveau concept stratégique de l’Organisation, qui reflétait une approche plus large de la sécurité. Il s’en est suivi une « étude à long terme », dont l'objectif était d'examiner la structure militaire intégrée de l'Alliance et de faire des propositions de modification des structures de forces, des structures de commandement et des infrastructures communes de l'OTAN.

En substance, les 78 quartiers généraux que comptait la structure de commandement à l’époque de la Guerre froide ont été ramenés à 20. Ces QG ont été placés sous l'autorité de deux commandants stratégiques, l'un pour l’Atlantique et l’autre pour l’Europe. Trois commandants régionaux relevaient du commandant suprême allié de l'Atlantique (SACLANT), et deux du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).

Au sommet de Prague, en 2002, il a été décidé de réorganiser une nouvelle fois la structure de commandement de l’OTAN de manière à l’alléger et à la rendre plus efficace. L’ancien Commandement allié en Europe (CAE) a été remplacé par le Commandement allié Opérations (ACO). Le SACEUR et son état-major, basés au SHAPE, à Mons (Belgique), étaient désormais responsables de toutes les opérations de l’OTAN, y compris celles qui relevaient jusqu'alors de l’ACLANT. Parallèlement, l’ACLANT est devenu le Commandement allié Transformation (ACT), et ses fonctions ont changé. Traduisant un changement radical de conception au sein de l’Alliance, cette réforme a permis de réduire de manière significative le nombre de quartiers généraux et de centres multinationaux d'opérations aériennes (de 32 centres de commandement, on est passé à 9).

En 2010, il a été décidé de mener une vaste réforme de la structure de commandement de l’OTAN dans le cadre de la réforme globale de l’Organisation. Cette réforme, qui a été menée avec l’élaboration du concept stratégique 2010 en toile de fond permanente, avait pour objectif principal de faire en sorte que l’Alliance puisse relever les défis de sécurité du XXIe siècle d’une manière aussi efficace et efficiente que possible. La structure de commandement est souple et tournée vers l'avenir, mais aussi plus légère et moins coûteuse. Comparée aux structures précédentes, elle apporte une véritable capacité de commandement et de contrôle multinationale déployable au niveau opératif. 

L'actuelle structure de commandement a été approuvée par les ministres de la Défense des pays de l'Alliance en juin 2011, et la transition vers l'actuelle configuration (jour de la transition) s'est faite le 1er décembre 2012. Dans le prolongement de ces avancées, de nouvelles réformes ont été engagées en juin 2011 en vue d'accroître la souplesse de l'ACO et de fournir une capacité déployable de commandement et de contrôle (C2) au niveau opératif, et d’offrir ainsi des possibilités d'intervention rapide dont l'Alliance ne disposait pas auparavant. En outre, un Groupe Systèmes d'information et de communication (SIC) chargé d'apporter un soutien supplémentaire dans le domaine des SIC déployables a été créé dans le cadre de la structure de commandement militaire. Cette réforme a abouti à une réduction des effectifs de l'ordre de 30 % (leur nombre étant ramené de 13 000 à 8 800). La structure de commandement militaire a été réduite de onze à sept entités1.

En 2017, les ministres de la Défense des pays de l'OTAN ont marqué leur accord sur un cadre général pour les travaux d'adaptation de la structure de commandement de l’OTAN (NCS) aux nouveaux défis, et, en juin 2018, ils sont convenus de mettre en place :

  • un nouveau commandement pour l'Atlantique, basé à Norfolk, en Virginie (États-Unis), pour faire en sorte que les lignes de communication maritimes entre l'Europe et l'Amérique du Nord restent libres et sûres ;
  • un nouveau commandement chargé d'améliorer les mouvements de troupes et de matériels en Europe, basé à Ulm (Allemagne) ;
  • un nouveau Centre des cyberopérations, basé en Belgique, afin de renforcer les moyens de cyber défense et d'intégrer les capacités cyber dans les plans et les opérations de l'OTAN.

Par ailleurs, à la réunion qu’ils ont tenue en octobre 2020, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont décidé de créer un centre spatial OTAN, qui fournira un appui aux missions de l’Organisation dans les domaines des communications et de l’imagerie satellite, partagera des informations sur les menaces potentielles visant les satellites, et coordonnera les activités dans ce milieu crucial. Le Centre spatial OTAN est basé au Commandement aérien allié (AIRCOM), à Ramstein (Allemagne).

 

  1. Ces chiffres concernent le Commandement allié Opérations et le Commandement allié Transformation.