Police du ciel de l'OTAN

  • Mis à jour le: 06 Aug. 2024 16:41

La police du ciel de l’OTAN est une mission du temps de paix dont le but est de préserver la sécurité de l’espace aérien des Alliés. Cette mission collective implique la présence continue – 24 heures sur 24, 365 jours par an – de chasseurs et de pilotes capables de répondre rapidement aux éventuelles violations commises dans l’espace aérien.

An Italian Eurofighter flies next to a Montenegrin Learjet 45 during a simulated interception exercise over Montenegro, part of the NATO Air Policing mission in the country.

Un Eurofighter italien vole aux côtés d’un Learjet 45 monténégrin lors d’un exercice de simulation d’interception au-dessus du Monténégro, dans le cadre de la mission de police du ciel de l’OTAN dans le pays.

 

  • La police du ciel de l’OTAN est une mission permanente du temps de paix que l’Alliance mène dans le cadre de la défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD).
  • La police du ciel de l’OTAN témoigne avec force de la cohésion et de la solidarité entre les Alliés puisque les pays disposant d’avions de combat aident ceux qui en sont dépourvus à assurer l’intégrité de leur espace aérien.
  • Le renforcement de la police du ciel de l’OTAN en réponse à la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine constitue une preuve supplémentaire de la solidarité des Alliés ainsi que de l’importance de cet instrument pour la dissuasion et la défense.
  • Le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) assume la responsabilité de la mission.

La mission de police du ciel de l’OTAN

Sauvegarder l’intégrité de l’espace aérien est une mission permanente du temps de paix qui contribue à la défense collective de l’OTAN et qui témoigne clairement de la cohésion, du partage des responsabilités et de la solidarité qui règnent au sein de l’Alliance. De plus, les forces chargées de la police du ciel de l’OTAN fournissent également un soutien aux aéronefs civils en détresse – par exemple lorsqu’ils ont perdu le contact avec la tour de contrôle.

Mise en place en 1961, en pleine Guerre froide, la police du ciel de l’OTAN fait partie intégrante de la défense aérienne et antimissile intégrée de l’OTAN (IAMD) depuis des décennies. Active à temps plein et toute l’année, elle est une constante dans un environnement de sécurité en évolution rapide, ce qui permet à l’OTAN de protéger son espace aérien en temps de paix.

La mission OTAN de police du ciel est menée à l’aide du système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (NATINAMDS)  et sous la responsabilité générale du SACEUR.

Le Commandement aérien allié (AIRCOM), dont le quartier général est situé à Ramstein (Allemagne), supervise quant à lui la mission, dont le commandement et contrôle est assuré 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 depuis deux centres multinationaux d’opérations aériennes (CAOC), l’un à Torrejón (Espagne), qui couvre l’espace aérien au sud des Alpes, et l’autre à Uedem (Allemagne), qui couvre la partie nord. Lorsqu’il est nécessaire de procéder à une interception – en cas de violation de l’espace aérien, d’activité aérienne suspecte se produisant à proximité des frontières de l’Alliance ou dans le cadre de toute autre situation aérienne risquée non conforme aux règles internationales applicables en matière de sécurité aérienne – le CAOC concerné désigne les aéronefs qui seront mobilisés, en fonction du lieu de l’incident.  

Assistance régionale

Divers pays de l’OTAN mettent à disposition les aéronefs et les moyens nécessaires à la mission de police du ciel, qui est menée, à titre individuel ou en équipes multinationales, sous la direction du SACEUR. Les pays dépourvus de ces moyens bénéficient de l’aide d’autres pays de l’OTAN. Actuellement, l’OTAN supervise cinq missions régionales de police du ciel :

États baltes

L’OTAN assure la protection du ciel dans les États baltes depuis 2004, année où l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont devenues membres de l’Alliance. Les pays de l’OTAN qui possèdent les capacités requises contribuent sur une base volontaire à cette mission dans les États baltes, en se relayant tous les quatre mois. Depuis le lancement de la mission, en 2004, les chasseurs des pays OTAN participants sont stationnés sur la base aérienne de Šiauliai (Lituanie). Depuis 2014, des aéronefs OTAN sont également stationnés sur la base aérienne d’Ämari (Estonie).

Police du ciel renforcée sur le flanc oriental de l’OTAN

Dans le cadre des vastes mesures d’assurance introduites après l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014, les Alliés fournissent des moyens supplémentaires pour renforcer la police du ciel le long des frontières orientales de l’OTAN. Ainsi, les Alliés viennent compléter les forces de la police du ciel de l’OTAN présentes dans les États baltes, ils déploient des appareils supplémentaires en Pologne, et ils renforcent les capacités de police du ciel nationales des forces aériennes bulgares et roumaines.

Adriatique orientale et Balkans occidentaux

Divers pays de l’OTAN mènent des missions de police du ciel au-dessus de l’Adriatique orientale et des Balkans occidentaux depuis que plusieurs pays de la région ont rejoint l’Alliance. La Hongrie et l’Italie couvrent l’espace aérien de la Slovénie depuis son adhésion à l’OTAN, en 2004. La Grèce et l’Italie couvrent l’espace aérien de l’Albanie depuis 2009, du Monténégro depuis 2017 et de la Macédoine du Nord depuis 2020.

Islande

Depuis mai 2008, des Alliés déploient périodiquement, sur la base aérienne de Keflavík, des avions de combat chargés de protéger l’espace aérien islandais. Auparavant, de 1951 à 2006, les États-Unis ont mené des activités de police du ciel dans le cadre de leur présence militaire en Islande. La mission de police du ciel en Islande diffère des autres missions d’assistance régionale en ceci qu’elle ne couvre pas en permanence l’espace aérien islandais. Au lieu de cela, elle consiste le plus souvent, pour un pays de l’OTAN, à déployer des avions de combat sur une période de trois à quatre semaines, trois fois par an.

Benelux

En 2015, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas (collectivement connus sous le nom de pays du Benelux) ont signé un accord sur la conduite d’une mission conjointe de police du ciel au-dessus de leurs territoires. En vertu de cet accord, les forces aériennes belges et néerlandaises assurent la défense de l’espace aérien du Benelux, selon le principe de la rotation. Les opérations conjointes ont démarré le 1er janvier 2017.