Les jeunes, la paix et la sécurité : quels enjeux et pourquoi s’y intéresser ?

  • 07 Oct. 2022 -
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  • Mis à jour le: 21 Oct. 2022 11:16

Les jeunes n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui et, souvent, la population des pays touchés par la violence et les conflits armés est majoritairement composée de jeunes femmes et de jeunes hommes. Il est donc essentiel que les jeunes contribuent à la sécurité.

Irene Fellin, NATO Secretary General’s Special Representative for Women, Peace and Security at NATO Youth Summit

Le programme Jeunesse, paix et sécurité, établi par les résolutions 2250 (2015), 2419 (2018) et 2535 (2020) du Conseil de sécurité de l’ONU, met en évidence le rôle clé de l’inclusion et de la participation des jeunes dans l’avènement d’une paix et d’une sécurité durables, qui bénéficient à toutes et à tous. Dans cette optique, la résolution 2250 recense cinq domaines d’action.

Participation
1. Participation
Associer les jeunes aux processus décisionnels et tenir compte de leurs points de vue, qu'il s'agisse de mener des négociations, de prévenir les actes de violence ou encore de conclure des accords de paix.
Protection
2. Protection
Protéger la vie et les droits fondamentaux des jeunes de la société civile ; enquêter sur les crimes commis à leur encontre et en poursuivre les auteurs.
Prevention
3. Prévention
Aider les jeunes à prévenir la violence et à promouvoir une culture de la tolérance et du dialogue interculturel.
Partnership
4. Partenariats
Interagir avec les jeunes, pendant et après les conflits, en vue d'élaborer des stratégies de consolidation de la paix avec les acteurs des communautés concernées et les organismes des Nations Unies compétents.
Disengagement and reintegration
5. Désengagement et réinsertion
Investir dans la jeunesse touchée par les conflits armés en lui offrant des perspectives d'emploi, en la prenant en considération dans les politiques relatives au marché du travail et en promouvant un système éducatif reposant sur une culture de la paix.

Source : Global Coalition on Youth, Peace and Security, « Implementing the Youth, Peace and Security Agenda at Country-level: A Guide for Public Officials » (2022).

En associant véritablement les jeunes aux initiatives de paix, les institutions donneront de la visibilité aux contributions qu'ils apportent au monde d'aujourd'hui et de demain. Les jeunes font beaucoup pour la paix : ils nouent des contacts avec leurs pairs, œuvrent au sein de leurs communautés, maintiennent le dialogue, et contribuent à réconcilier les points de vue divergents. Lorsqu'ils sont invités à prendre part aux processus de paix, ils acquièrent des savoir-faire en matière de civisme et décident souvent d'œuvrer pour la paix leur vie durant. Mobiliser les jeunes, c'est donc aussi investir dans l'avenir.

Comment l'OTAN œuvre aux côtés des jeunes

L’OTAN interagit avec les jeunes à différents niveaux et selon diverses approches. L’Alliance peut bénéficier et tirer des enseignements des nouvelles idées qu’ils apportent, tout en leur offrant des occasions de s’investir et de faire entendre leur voix.

Par exemple, le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité donne la possibilité à des scientifiques en début de carrière de recevoir une bourse et de participer aux projets qu’il soutient, de plus en plus nombreux.

En outre, dans le cadre de l’initiative OTAN 2030, l’Organisation a noué le dialogue avec de jeunes leaders pour recueillir leurs idées sur la manière de renforcer encore l’Alliance, de sorte qu’elle puisse relever les défis de sécurité qui émergeront au cours de la prochaine décennie. C’est dans cet esprit qu’a été annoncée, au sommet de la jeunesse « OTAN 2030 », la création d’un groupe de jeunes leaders composé de 14 futurs chefs de file de différents pays de l’Alliance. Sélectionnés au travers de prestigieux programmes réservés aux jeunes leaders, les membres de ce groupe sont issus de divers secteurs d’activité, de la recherche à l’ingénierie spatiale en passant par la diplomatie. Le 4 février 2021, ils ont remis un rapport au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans lequel ils exposent leurs points de vue sur la manière de renforcer davantage encore l’Alliance.

Le sommet OTAN de la jeunesse, appelé à se tenir chaque année, est un autre projet d’envergure. Sa dernière édition, organisée en coopération avec le Center for European Policy Analysis (CEPA), a eu lieu le 28 avril 2022 autour du thème « Sécuriser notre avenir commun ». Les débats menés par les intervenants dans le cadre de ce sommet ont porté sur des enjeux de sécurité pressants tels que le changement climatique, la désinformation, les crises humanitaires, les technologies émergentes et la discrimination de genre.

Il existe encore bien d'autres exemples de la manière dont l'OTAN interagit avec les jeunes et les encourage à s'investir dans tous les domaines de l'action en faveur de la défense, de la paix et de la sécurité.

L'avenir s'écrit au féminin (avec le concours des jeunes)

Finalement, comment s'articulent le programme FPS et le programme pour la jeunesse, la paix et la sécurité ? Ceux-ci sont interdépendants et complémentaires, puisqu'ils défendent tous deux des groupes traditionnellement exclus des processus décisionnels. Les contributions des femmes et des jeunes sont la somme d'expériences et de savoirs personnels qui vont bien au-delà des situations de conflits traditionnelles, dans la mesure où ils procèdent d'une histoire marquée par diverses formes d'exclusion et de discrimination, la criminalité organisée et les violences sexuelles et sexistes. Ces actes de violence sont très fortement liés au genre, les jeunes femmes risquant tout particulièrement d'être victimes, entre autres, de violence domestique, d'agressions sexuelles, de torture, de travail forcé ou d'enlèvement, ou encore de tomber aux mains de trafiquants d'êtres humains.

Cela dit, ce n'est pas parce que nous savons ces deux programmes complémentaires que nous devons considérer les femmes et les jeunes comme un groupe indistinct, car cela reviendrait à nier les besoins et les enjeux qui leur sont propres. Décideurs politiques et experts doivent au contraire adopter une approche intersectionnelle permettant de s'assurer que l'ensemble des politiques, des programmes et des initiatives tiennent dûment compte des rapports de force fondés sur l'âge et le genre.