Transport maritime stratégique

  • Mis à jour le: 06 Dec. 2022 12:51

Depuis 2003, plusieurs pays membres de l'OTAN mettent en commun leurs ressources pour garantir l'accès à des navires spéciaux, dotant ainsi l'Alliance d'une capacité de transport rapide de forces et d'équipements par voie maritime.

Débarquement d’un char de combat allemand Leopard 2 depuis le navire roulier danois Ark Germania dans le port de Fredrikstad (Norvège) au cours de l’exercice Trident Juncture 2018.

 

  • L’OTAN doit être capable de déplacer rapidement ses forces pour pouvoir répondre à toute crise n’importe où sur le territoire de l’Alliance. Les capacités de transport maritime stratégique permettent à l’OTAN et aux Alliés de déplacer les bonnes ressources au bon endroit et au bon moment, y compris des chargements lourds (p. ex. véhicules blindés) ou des équipements médicaux de première urgence (p. ex. fournitures médicales). 
  • En mutualisant leurs ressources, les pays de l'Alliance réalisent des économies considérables et sont en mesure d'acquérir collectivement des moyens qui seraient excessivement coûteux pour chaque pays individuellement.
  • Le Comité directeur multinational du transport maritime (MSSC) coordonne les capacités de transport maritime collectives de l’OTAN. Il rassemble 11 pays de l’Alliance : la Croatie, le Danemark, la France, l’Allemagne, la Hongrie, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Slovénie, la Türkiye et le Royaume-Uni.
  • Certains de ces pays contribuent aux capacités de transport maritime stratégique interarmées de l’OTAN en mettant à disposition des capacités nationales, qu’il s’agisse de navires affrétés en permanence ou de navires propriété de l’État.
  • D’autres participent en finançant le contrat de garantie d’accès, qui permet au MSSC d’avoir accès à un maximum de 15 navires rouliers (ro-ro) spéciaux.

Composantes

Le MSSC permet à l'Alliance d’avoir accès au paquet de capacités de transport maritime, qui, en 2021, comportait jusqu’à 15 navires. Les navires rouliers (ainsi dénommés car les équipements peuvent y être chargés et déchargés par des véhicules roulants qui accèdent directement à la cale par des rampes et des portes spéciales) sont mis à disposition à titre de contributions nationales ou en vertu du contrat de garantie d'accès.

Les navires mis à disposition à titre de contributions nationales dans le paquet de capacités de transport maritime peuvent être utilisés par l’OTAN pour des objectifs collectifs de transport maritime s’ils ne sont pas déjà mobilisés pour répondre à des impératifs nationaux.

Le contrat de garantie d’accès, géré par l’Agence OTAN de soutien et d'acquisition (NSPA) et financé par six des onze pays signataires (Croatie, Hongrie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Slovénie), garantissait que des navires seraient mis à disposition sur demande. Sa validité courait jusqu’à fin 2021.

S'agissant de la capacité de transport maritime stratégique, les navires ARK du Danemark/de l'Allemagne et les navires rouliers du Royaume-Uni peuvent emporter chacun environ 2 500 mètres linéaires de véhicules et d'équipements – autrement dit, si ces véhicules et équipements étaient garés l'un derrière l'autre en une seule file, le convoi s'étendrait sur 2,5 kilomètres.

Mécanismes

Le Centre de coordination du transport maritime (SCC), mis en place en septembre 2002, a assuré la coordination du paquet de capacités de transport maritime jusqu'en juillet 2007, lorsque ce rôle a été repris par le Centre de coordination des mouvements Europe (MCCE), basé à Eindhoven (Pays-Bas). Grâce à une meilleure coordination, le SCC puis le MCCE sont parvenus à établir de nombreuses correspondances entre les besoins en transport maritime de différents pays. En utilisant de manière plus efficace les moyens disponibles, ces pays ont fait des économies considérables.

Évolution

Afin de remédier à l'insuffisance des capacités de transport maritime stratégique de l'Alliance, un Groupe de haut niveau sur le transport maritime stratégique a été constitué en 2002, au sommet de Prague. Les pays de l'OTAN sont convenus de renforcer les efforts multinationaux visant à combler les lacunes en matière de transport maritime stratégique, afin de disposer de forces rapidement déployables, et d'utiliser à cet effet une combinaison de contrats d'affrètement permanent et de contrats multinationaux de garantie d’accès.

En juin 2003, à la réunion des ministres de la Défense des pays de l'OTAN tenue à Bruxelles, les ministres de onze pays (Canada, Tchéquie, Danemark, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Espagne et Türkiye) ont signé une lettre d'intention relative aux insuffisances dans le domaine du transport maritime.

En décembre de la même année, les ministres de la Défense de neuf pays de l'OTAN (Canada, Danemark, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Espagne et Royaume-Uni) ont signé un accord de mise en application de cette lettre d'intention, qui a débouché sur la création du Comité directeur multinational du transport maritime (MSSC).

En février 2004, le consortium multinational, dirigé par la Norvège, a signé un contrat avec l'Agence OTAN d'entretien et d'approvisionnement (NAMSA) – qui est aujourd’hui l’Agence OTAN de soutien et d'acquisition (NSPA) – pour la fourniture de la capacité de transport maritime.

Les pays ont procédé par étapes, l'année 2004 ayant été une année d'essai dans la perspective de la poursuite du développement de cette capacité au cours des années suivantes.

Au sommet d'Istanbul, en 2004, les ministres de la Défense de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Roumanie et de la Slovénie ont signé une lettre d'intention supplémentaire sur le transport maritime stratégique, affirmant leur volonté d'améliorer le transport maritime stratégique et de fournir une capacité supplémentaire destinée aux forces rapidement déployables.

Entre 2004 et 2020, sept pays se sont retirés de l’initiative et quatre autres (Croatie, France, Allemagne et Türkiye) l’ont rejointe. Au cours de son histoire, le consortium a réuni onze pays de l’OTAN : la Croatie, le Danemark, la France, l’Allemagne, la Hongrie, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Slovénie, la Türkiye et le Royaume-Uni.