La Suisse : un partenaire essentiel pour la réforme de la défense
L'OTAN et la Suisse ont construit un partenariat solide depuis que ce pays a adhéré au Partenariat pour la paix (PPP), en 1996. L'Armée suisse apporte une contribution précieuse à la force dirigée par l'OTAN au Kosovo. La Suisse se distingue également par son engagement fort en faveur de la coopération avec les Partenaires dans les domaines de la réforme de la défense ainsi que de la formation et de l'entraînement. Lors de sa visite en Suisse, le 22 novembre, le secrétaire général de l’OTAN a eu un échange de vues avec plusieurs membres éminents du Conseil fédéral sur les manières d'approfondir encore le partenariat.
« Les enjeux de notre partenariat dépassent largement les opérations », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, dans une allocution prononcée devant le prestigieux symposium Churchill (institut d’études européennes, université de Zurich). « Au fil des années, la Suisse s’est forgé une immense crédibilité et elle a acquis toute la confiance des pays de l’OTAN et des autres partenaires de l’Alliance. Grâce à sa diplomatie d’influence et à son savoir-faire en matière de médiation, votre pays contribue aujourd’hui de manière tout à fait unique et décisive à notre sécurité coopérative ».
M. Rasmussen a évoqué la « longue et glorieuse tradition »suisse« de promotion des normes et du droit internationaux », et il a souligné l’engagement commun de la Confédération et de l’OTAN en faveur de la liberté, de la démocratie et du respect des droits de l’homme.
« Parce qu’elle partage ces valeurs avec l’Alliance, la Suisse investit énormément dans les programmes de partenariat de l’OTAN. Elle fournit des experts pour la réforme de la défense, pour la formation et l’entraînement militaires et pour la mise en place d’institutions démocratiques. Ces spécialistes travaillent aux côtés de ceux de l’OTAN pour construire des institutions de sécurité qui soient plus démocratiques et plus transparentes », a rappelé M. Rasmussen.
Engagement en faveur de la sécurité coopérative
La Suisse contribue généreusement, par des moyens intellectuels, matériels et financiers, à la mise en œuvre concrète de la sécurité coopérative dans la région euro-atlantique et au-delà.
Le soutien apporté par le gouvernement et par divers organismes publics est un facteur déterminant de l’approfondissement et de l’amélioration du programme du PPP ainsi que des activités du Conseil de partenariat euro-atlantique, la Suisse s’attachant à promouvoir la réforme du secteur de la défense, le renforcement des capacités de ce secteur et la transparence de ses institutions, à intensifier la formation et l’entraînement du personnel civil et militaire, et à appeler l’attention sur les aspects humanitaires de la sécurité.
Le pays organise de nombreux stages dans le cadre du PPP et il conçoit des supports de formation pour des domaines tels que le contrôle démocratique des forces armées, le droit international humanitaire, le déminage humanitaire, la coopération civilo-militaire, la politique de sécurité, la maîtrise des armements et le désarmement.
La Suisse, qui est l’un des membres les plus actifs du Groupement d’institutions d’études de défense et de sécurité du PPP, met à disposition plusieurs centres de formation civils, dont le Centre de politique de sécurité (GCSP), le Centre international de déminage humanitaire (GICHD) et le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF), tous trois situés à Genève, et l’International Relations and Security Network (ISN), établi à Zürich.
Plusieurs centres d’instruction militaires peuvent également être utilisés pour des activités de formation dans le cadre du PPP, notamment le Centre pour l’information et la communication de l’Armée (Berne), le Centre d’instruction pour le combat en montagne (Andermatt), le Centre d’instruction pour les engagements à l’étranger de l’Armée (SWISSINT, Stans) et le Centre d’entraînement tactique du Centre d’instruction de l’Armée (Lucerne).
Par ailleurs, le pays contribue régulièrement à des fonds d’affectation spéciale du partenariat. Conjointement avec plusieurs Alliés et Partenaires, il a soutenu, depuis 2000, treize projets qui visaient à fournir une assistance dans le domaine de la destruction de mines, d’armes ou de munitions en Albanie, en Azerbaïdjan, au Kazakhstan, en Géorgie, en Serbie, au Monténégro, en Ukraine et, plus récemment, en Jordanie et en Mauritanie.
La Suisse a également participé à un fonds d’affectation spéciale pour un projet destiné à faciliter, en Serbie, le retour à la vie civile de personnel militaire dégagé des cadres et sa réintégration sur le marché du travail. Elle est aussi l’un des pays pilotes d’un fonds d’affectation spéciale consacré au développement de l’intégrité dans les institutions de défense. En outre, elle a versé plus de 130 000 euros au fonds d’affectation spéciale pour le développement de l’armée nationale afghane.
Participation à des opérations de soutien de la paix
La législation suisse exclut toute participation à des opérations de combat visant l’imposition de la paix, et les unités de l'Armée suisse ne peuvent prendre part qu’à des opérations placées sous mandat de l’ONU ou de l'OSCE. Dans le respect de sa neutralité, le pays participe à des opérations de soutien de la paix et coopère sur une base multilatérale à l’organisation d’activités d’entraînement.
Plus de 200 soldats sont actuellement déployés dans le cadre de la Force pour le Kosovo (KFOR). L’Armée suisse contribue depuis 1999 à la force opérationnelle multinationale Sud de la KFOR.