Les femmes, la paix et la sécurité dans l’enseignement militaire supérieur

  • 15 Nov. 2022 -
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  • Mis à jour le: 06 Dec. 2022 12:50

Le 15 novembre 2022, l’Académie canadienne de la Défense, en partenariat avec la Swedish Defence University et le George C. Marshall European Center for Security Studies, a tenu un colloque au siège de l’OTAN sur la thématique des femmes, de la paix et de la sécurité (FPS) dans l’enseignement militaire supérieur. Ce colloque, organisé sous les auspices du groupe de travail FPS du Groupement d’institutions d’études de défense et de sécurité du partenariat pour la paix, était coprésidé par le Canada et la Suède.

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Les participants ont été accueillis officiellement par le représentant militaire canadien auprès de l’OTAN, le vice-amiral Scott Bishop, qui a rappelé l’importance du programme FPS de l’OTAN aux niveaux stratégique, opératif et tactique. « Au sommet de Madrid, les pays de l’OTAN ont réaffirmé leur volonté de continuer de faire avancer le programme FPS grâce à des politiques robustes, notamment en intégrant la dimension de genre à l’échelle de l’OTAN. Le nouveau concept stratégique insiste sur l’importance d’investir dans la sécurité humaine et le programme FPS en ce qui concerne les trois tâches fondamentales que sont la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises, et, enfin, la sécurité coopérative. Dans une Alliance qui compte trente membres – bientôt trente-deux –, l’importance du programme FPS est reconnue dans les valeurs et les engagements communs de l’OTAN », a-t-il ajouté.

Le directeur général de l’État-major militaire international (EMI) de l’OTAN, le général de corps d’armée Janusz Adamczak, a prononcé un discours introductif portant sur la pertinence du programme FPS à l’OTAN et sur l’importance d’intégrer la dimension de genre en tant que discipline transversale dans tous les milieux : « À l’heure où les menaces évoluent sans cesse et où apparaissent de nouveaux défis, cela concerne les questions relatives à l’égalité des genres et à la sécurité humaine au sens large, mais aussi de nombreux domaines militaires comme le recueil de renseignement, la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité et la protection des forces. » Il a noté qu’il s’agissait d’un processus continu, « ce n’est pas un sprint, mais bien un marathon. Un engagement de tous les instants est nécessaire pour faire comprendre les liens entre la dimension de genre, les thèmes transversaux propres à l’OTAN et les menaces pour la sécurité ». Le général Adamczak a ensuite évoqué les initiatives existantes menées pour que cette dimension soit prise en compte dans tous les principaux travaux et dans les cursus de formation, que ce soit par l’intermédiaire du réseau de référents pour les questions de genre, ou dans le cadre des débats de fond et des efforts actuels visant une coordination plus large et des réunions de haut niveau.

La major-général Lise Bourgon, commandante adjointe du Commandement du personnel militaire et championne des Forces armées canadiennes pour les femmes, la paix et la sécurité, a ensuite présenté aux participants un point de situation sur les progrès réalisés par le Canada dans ce domaine. « Le Canada et ses forces armées s’emploient à faire avancer cette question, nous avons modifié notre politique en matière d’uniforme dans un souci d’inclusivité, nous tâchons d’améliorer notre processus de recrutement et nous travaillons à l’amélioration des conditions pour l’ensemble de notre personnel. Le Canada ne se contente plus de simples paroles et souhaite agir concrètement », a souligné la major-général Bourgon.

Une table ronde thématique a ensuite permis à d’éminents experts de s’exprimer sur leurs domaines de spécialité respectifs : Mme Annick Wibben, professeure à la Swedish Defence University, M. Knut Doermann, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) auprès de l’Union européenne, de l’OTAN et du Royaume de Belgique, M. Eric Nelson, ambassadeur en résidence au George C. Marshall European Center for Security Studies, la commandant Isabel Borkstett, conseillère adjointe pour les questions de genre auprès de l’État-major militaire international de l’OTAN, et la contre-amiral Rebecca Patterson, chef – Conduite professionnelle et culture.

L’après-midi, les participants ont visité une exposition sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité et la pédagogie centrée sur l’apprenant dans l’enseignement militaire, qui leur a permis d’en savoir davantage sur la manière dont différentes écoles militaires abordent les questions liées au genre et à la thématique FPS. Ils ont ensuite été invités à échanger avec des spécialistes des questions FPS dans le cadre d’un salon thématique interactif. Parmi les thèmes abordés, figuraient : « Aspects Femmes, paix et sécurité de la guerre en Ukraine : approches de l’enseignement axé sur l’apprenant » ; « Au croisement de la protection du patrimoine culturel : protection de la propriété culturelle et Femmes, paix et sécurité » ; « Intégration de points de vue du monde de la communication interculturelle pour faire avancer les principes liés aux femmes, à la paix et à la sécurité » ; « Associer les hommes à la thématique des femmes, de la paix et de la sécurité » ; « Intersectionnalité, femmes, paix et sécurité » ; « En quoi la dimension de genre est-elle essentielle à la résilience ? » et « Institutionnalisation de la thématique Femmes, paix et sécurité à l’aide des réseaux de référents pour les questions de genre ».