Rencontre avec le capitaine Boris, prêt a défendre son allié, la Lituanie

  • 03 Dec. 2020 -
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  • Mis à jour le: 03 Dec. 2020 09:48

Le capitaine Boris sert au Régiment de Marche du Tchad, un régiment d’infanterie de l’armée de terre française, qui contribue à la présence avancée rehaussée de l’OTAN en Lituanie. Il y commande une centaine de fantassins dans cette unité des troupes de marine.

Il est 8 heures du matin. L’alerte est donnée. Dans le cadre du scénario fictif de l’exercice Iron Wolf 2020, des forces étrangères ont fait une incursion sur le territoire de la Lituanie, pays membre de l’OTAN. Le capitaine Boris et ses hommes se préparent à un conflit de haute intensité contre un ennemi déterminé.

«Quelques heures après l’alerte, tout notre groupement tactique multinational composé de huit pays de l’Alliance1 est sur le pied de guerre et nous attendons impatiemment de débuter notre contre-offensive », explique le capitaine Boris. Les ordres du lieutenant-colonel Peer Papenbroock, le commandeur allemand qui dirige le bataillon, sont clairs : se déployer au plus vite au contact de l’adversaire et mener une contre-offensive.

Rapidement, les combats intenses se multiplient, les ennemis sont repoussés. La mission est de les attirer et de les fixer dans une ville afin qu’un autre Allié, une compagnie allemande, puisse les contre-attaquer sur leurs flancs. Les différents ordres sont donnés par radio. « La première journée de combat est un succès, les soldats sont fiers et la mission est remplie », s’exclame le capitaine Boris.

D’autres journées intenses se succèdent alternant phases de défense et d’attaque. Les troupes du groupement tactique multinational sont alternativement placées en éléments de réserve afin que le commandeur puisse disposer de forces à déployer rapidement en cas d’urgence.

Enfin, le jour attendu arrive : l’offensive finale est lancée. « Le commandeur nous désigne pour, cette fois-ci, nous emparer du dernier bastion de résistance ennemi », précise le capitaine Boris. Depuis la veille, les soldats fourbissent leurs armes et les chefs répètent la manœuvre offensive dans les moindres détails.«Quand l’assaut est lancé, en étroite coordination avec nos alliés allemands et hollandais qui nous appuient, les cœurs battent très forts dans les poitrines, animés par l’émotion du combat et la volonté de ne pas faillir à la mission ». La bataille est remportée et l’ennemi est neutralisé.

Après dix jours de combat exigeant, l’exercice multinational Iron Wolf 2020, dirigé par la Lituanie, s’est achevé le 17 novembre 2020. Plus de 3 500 militaires de quatorze pays3 de l’OTAN ont participé. Son objectif principal était de contribuer à développer l’interopérabilité des différents pays du groupement tactique multinationaldans la défense commune de leur allié, la Lituanie. « Vient maintenant le temps de tirer les enseignements de cette riche expérience », dit le capitaine Boris.

La présence avancée rehaussée de l’OTAN : défendre les Alliés en cas d’agression

En Lituanie, sur le camp de Rukla, le capitaine Boris coopère avec les forces allemandes, belges, tchèques, islandaises, luxembourgeoises, néerlandaises et norvégiennes qui participent également à la présence avancée de l’OTAN2.

« Il s’agit pour moi de contribuer à l’assurance d’une présence française auprès de nos alliés lituaniens », explique la capitaine Boris. « Nous devons leur montrer que nous sommes bien présents au sein d’un dispositif interallié préventif et défensif piloté par l’OTAN ». Le détachement français est composé principalement de combattants - fantassins, tankistes et artilleurs - mais également de logisticiens, soit environ 300 soldats. « Nous disposons de véhicules de combat blindés à roues, mais également de chars Leclerc, de missiles antichar, de fusils d’assaut, et d’autres armements de petit calibre », précise le capitaine Boris.

Sur le camp de Rukla, le capitaine Boris apprécie tout particulièrement la coopération et l’amitié entre les forces armées des pays de l’Alliance. « Cette amitié est réelle, chaque Allié a à cœur d’appuyer ses homologues du mieux qu’il peut. Il est visible que nous appartenons à une même culture et à une même Alliance car nos procédures sont relativement similaires ». « Je suis heureux et fier de participer à cette mission. Nos Alliés peuvent compter sur nous ».

  1. Allemagne, Belgique, République tchèque, France, Islande, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège.
  2. La présence avancée rehaussée de l'OTAN comprend quatre groupements tactiques multinationaux déployés par rotation en Estonie, Lettonie, Lituanie et en Pologne depuis 2017. Ces groupements sont dirigés respectivement par le Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne et les États-Unis et sont présents en permanence dans les pays hôtes.
  3. Les huit Alliés du groupement tactique multinational ainsi que des troupes ou des éléments provenant du Danemark, d’Espagne, d’Italie (armée de l’air), de Lituanie, de Pologne et du Royaume-Uni.