Des plans d'action nationaux pour faire avancer la cause des femmes, de la paix et de la sécurité
Soixante-trois pays ont recours aux plans d'action nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS) pour montrer leur engagement envers les priorités FPS des Nations Unies, ce qui en fait la stratégie la plus communément utilisée aujourd'hui. Bien que ces plans d’action se soient multipliés ces dernières années, leur mise en œuvre reste problématique.
Des experts issus d'organismes publics, d'organisations internationales, du monde universitaire et d'organisations non gouvernementales se sont réunis à l'occasion d'un atelier à Dublin les 11 et 12 mai derniers pour débattre de ces plans d’action nationaux en tant que stratégie pour la mise en application de la résolution 1325 et des autres résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité.
Michael Gaul, conseiller principal à la Division Défis de sécurité émergents de l'OTAN, a insisté sur l'importance de la question FPS dans les objectifs stratégiques de l'OTAN. « Depuis 2013, le programme SPS finance non seulement des projets scientifiques, mais aussi des activités liées aux aspects humains et sociaux de la sécurité, tels que la mise en application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU. » Il a par ailleurs souligné les avantages de la coopération avec l'Irlande à cet égard, compte tenu de sa grande expérience de l'élaboration et de la révision de plans d’action nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que de l'établissement de partenariats dans ce domaine.
Les participants à l'atelier ont mis en évidence les difficultés que posent actuellement l'élaboration et la mise en œuvre des plans d’action nationaux. Nora Owen, la présidente indépendante du groupe supervisant le plan d'action de l'Irlande, a déclaré : « Il faut plus de cohérence entre les politiques de tous les organismes gouvernementaux, des budgets spécifiques, des processus de suivi et d’évaluation renforcés et des mécanismes de redevabilité plus solides. »
Plus de femmes à des fonctions dirigeantes
Les participants ont longuement discuté du faible nombre de femmes à des postes de direction. Kersti Siilivask, de l’Association estonienne du Traité de l’Atlantique, a expliqué : « En Estonie, le faible nombre de femmes responsables politiques ou cadres dans l'armée demeure l'un des principaux défis actuels. »
Mireille Affa’a Mindzié, spécialiste des politiques dans la section Paix et sécurité d'ONU Femmes, a souligné : « Plus de femmes doivent être nommées médiatrices pour la paix et exercer des fonctions dirigeantes. »
Selon Annika Schabbauer, de l'ONG suédoise Operation 1325, pour que les choses changent, il faut non seulement nommer des femmes à des postes à responsabilité, mais aussi des hommes respectant l'égalité des genres et les droits des femmes.
Svanhvit Adalsteinsdottir, conseillère auprès de la représentante spéciale du secrétaire général de l'OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité, a ajouté : « Le rôle de locomotive est fondamental – il faut apprendre aux gens à défendre cette cause – quand des hommes entendent parler du genre par d'autres hommes, cela fait une différence. »

Des études de cas sur la mise en œuvre des plans d’action nationaux sur le terrain en Afrique de l'Ouest, au Libéria, en République de Sierra Leone et en Bosnie-Herzégovine ont également été examinées pendant l'atelier. Mme Sahla Aroussi, de la Coventry University, a déconseillé le recours à une approche unique pour ce qui est du soutien apporté par les États occidentaux à l'adoption de plans d’action nationaux dans les pays en développement, et elle a prévenu qu'il serait risqué de ne pas tenir compte du principe important de l'appropriation au niveau local dans ce processus.
L'importance pour les États de constamment étoffer et réviser leur plan d'action national a également été abordée lors de l'atelier. Malgré un sentiment de frustration face à la lenteur des progrès, les participants ont insisté sur la valeur ajoutée qu'apportent ces plans dans de nombreux domaines. Enfin, les participants ont estimé que les États devraient toujours mettre l'accent sur la mise en œuvre et sur le respect de leurs engagements envers l'égalité des genres, une responsabilité qui leur incombe au premier chef.
Parrainage par l'OTAN
L'atelier était organisé par Mme Sahla Aroussi (Centre for Trust, Peace and Social Relations, Coventry University) et par Mme Melanie Hoewer (The Institute of British-Irish Studies, University College Dublin). Il était parrainé par le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité.