L’OTAN et le Turkménistan organisent un forum sur la paix et la stabilité régionales

02 Mar. 2015 - 03 Mar. 2015
|
Mis à jour le: 16 Mar. 2015 16:06

Des experts venus de cinq États d’Asie centrale et d'Afghanistan se sont réunis les 2 et 3 mars 2015 à Achgabat à l'occasion d'une conférence régionale parrainée par l'OTAN sur le thème « La paix et la stabilité en Asie centrale et en Afghanistan : le point de vue d'un pays neutre, le Turkménistan ».

Cet événement de haut niveau, organisé conjointement par le ministère des Affaires étrangères du Turkménistan et le Bureau de l'agent de liaison de l'OTAN pour l'Asie centrale, est une première dans l'histoire du partenariat entre le Turkménistan et l'Alliance.

La conférence était la quatrième activité d'une série d'événements parrainés par l'OTAN pour marquer le vingtième anniversaire du programme du Partenariat pour la paix (PPP) dans les pays partenaires d'Asie centrale. De plus, elle figurait dans le programme officiel d'événements mis en place par le Turkménistan pour célébrer l'Année de la neutralité et de la paix, à l'occasion du vingtième anniversaire de la résolution de l’Assemblée générale desNations Unies reconnaissant la neutralité du pays.

La conférence a été inaugurée par le vice-ministre turkmène des Affaires étrangères, M. Berdiniyaz Myatiev. Le représentant spécial du secrétaire général de l’OTAN pour le Caucase et l’Asie centrale, M. James Appathurai, s'est quant à lui adressé aux participants par visioconférence depuis le siège de l'OTAN.

Parmi les participants turkmènes figuraient des responsables et des experts venant de diverses institutions, notamment le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense, le ministère de l’Intérieur, le Bureau du Procureur général, l'Institut de l'État et de la Loi relevant du président du Turkménistan, l'Institut des Relations internationales et l'Université internationale des sciences humaines.

Des experts venus d'Afghanistan, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, d'Ouzbékistan et des États-Unis, ainsi que des représentants du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, du Programme des Nations Unies pour le développement, de l'Union Européenne et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe figuraient également parmi les orateurs.

Perspectives pour les questions de sécurité régionale

L'ambassadeur Sapar Berdiniyazov, envoyé spécial du ministère turkmène des Affaires étrangères, a insisté sur la neutralité du pays et sur la transparence de ses politiques étrangère et de défense, expliquant que le Turkménistan a pu de la sorte gagner la confiance de ses voisins et servir de plate-forme pour faciliter la prévention et la résolution des conflits. Il a aussi rappelé que son pays œuvrant en faveur de la stabilisation de l’Afghanistan voisin, de façon bilatérale et multilatérale, dans le cadre du processus d'Istanbul/du Cœur de l'Asie.

Mme Shahrbanou Tadjbakhsh (professeur à l'Institut d'Études politiques de Paris (France) et chercheuse à l'Institut de recherche pour la paix d'Oslo (Norvège)) a fait observer que les pays sont tous confrontés à des menaces similaires, mais que les moyens qu'ils utilisent pour y faire face sont différents, et que leur efficacité est matière à débat. « Il serait naturel d'avoir une coopération régionale, toutefois, la situation à cet égard est loin d'être parfaite en Asie centrale », a-t-elle déclaré.

Lui aussi défenseur d'une plus grande coopération régionale entre les États d'Asie centrale, M. Ulugbek Khasanov (professeur associé à l'Université d'économie mondiale et de diplomatie d'Ouzbékistan) a déclaré : « Nous sommes tous confrontés à des menaces non étatiques, qu'aucun État de la région n'est prêt à affronter seul. »

Mme Kouralaï Baïzakova (professeur à l'Université nationale kazakhe Al-Farabi) a fait observer que « le degré d'importance des menaces communes est perçu différemment par différents États d'Asie centrale. » Elle a plaidé en faveur de la mise en place de nouveaux mécanismes régionaux, notamment pour le partage des ressources en eau, ce qui pourrait devenir un facteur de rapprochement en Asie centrale.

Mme Elnoura Omourkoulova-Ozerska (chercheuse à l'Institut national d'études stratégiques du Kirghizistan) a insisté sur la menace croissante que pose la radicalisation pour la sécurité de l'Asie centrale, tout en mettant en garde contre le fait que les politiques très dures de lutte contre le terrorisme adoptées par certains pays peuvent être contre-productives.

M. Bakhtiyor Rakhmonov, un expert indépendant du Tadjikistan, a rappelé le rôle du Turkménistan comme première plate-forme pour trois séries de négociations entre les parties à la guerre civile du Tadjikistan (1992-1997), « contribution inestimable » à la résolution du conflit. De plus, il a formulé l'espoir que la communauté internationale aide le Tadjikistan à renforcer la sécurité le long de sa frontière commune avec l'Afghanistan.

M. Haroun Mir (directeur du Centre de recherches et d'études politiques d'Afghanistan) a salué l'immense contribution de la communauté internationale en faveur de l'Afghanistan, qui est aujourd'hui devenu une démocratie où règne la liberté d’expression. S'il estime que 2015 est une année importante s'agissant de tester la capacité qu'ont les forces de sécurité nationales afghanes d'assurer la sécurité dans tout le pays, M. Mir a également appelé l'attention sur la perspective intéressante qu'elle offre pour la réconciliation nationale, exprimant l'espoir que cette année marque une percée dans le processus de paix en Afghanistan.

L'agent de liaison de l'OTAN pour l'Asie centrale, M. Alexander Vinnikov, a souligné l'engagement durable de l'OTAN à l'égard des partenaires d’Asie centrale, et sa collaboration avec l'Afghanistan. L'opération de la FIAS dirigée par l'OTAN s'est achevée en décembre 2014, mais le soutien en faveur de la poursuite du développement des forces de sécurité et des institutions afghanes ainsi que la coopération plus large avec l'Afghanistan se poursuivent, comme l'OTAN l'a fait savoir au sommet du pays de Galles, en septembre 2014.

Par ailleurs, les participants ont eu des échanges de vues sur la menace que représentent la radicalisation et le prétendu « État islamique en Iraq et au Levant » (EIIL), sur les tensions bilatérales entre États d'Asie centrale concernant les frontières et l'énergie, sur le problème des stupéfiants et la nécessité d'y apporter une réponse efficace, et sur d'autres défis liés à la sécurité, y compris les récents événements en Ukraine et la guerre de l'information qui y est associée, la migration économique et les effets de la crise économique en Russie sur l'Asie centrale.

Liens avec les médias

En anglais :

En turkmène :

En russe :

L’OTAN et le Turkménistan organisent un forum sur la paix et la stabilité régionales

Perspectives pour les questions de sécurité régionale

Liens avec les médias

À propos

Nos activités

Presse

Travailler à l’OTAN

En savoir plus

Quicklinks