Engagement renforcé en faveur d’une meilleure résilience
- Nous, chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'Alliance atlantique, affirmons que la résilience nationale et collective est un élément primordial pour une dissuasion et une défense crédibles ainsi que pour la bonne exécution des tâches fondamentales de l'Alliance, et qu’elle est vitale dans les efforts que nous déployons pour protéger nos sociétés, nos populations et nos valeurs communes.
- Aujourd’hui, nous renouvelons et renforçons l’engagement que nous avons pris à Varsovie en 2016 en améliorant encore la résilience et la préparation du secteur civil aux niveaux national et collectif, dans un environnement de sécurité qui se fait de plus en plus complexe.
- Notre engagement à renforcer notre résilience nationale et collective est solidement ancré dans le traité de Washington, notamment dans son article 3, qui prévoit que les Alliés, agissant individuellement et conjointement, d'une manière continue et effective, par le développement de leurs propres moyens et en se prêtant mutuellement assistance, maintiendront et accroîtront leur capacité individuelle et collective de résistance à une attaque armée. Notre engagement se fonde sur l'indivisibilité de notre sécurité et il sous-tend notre solidarité ainsi que notre engagement à nous défendre mutuellement.
- La résilience est une responsabilité nationale et un engagement collectif. Les exigences de base de l'OTAN pour la résilience nationale, que nous actualisons en fonction des priorités et défis émergents, offrent un cadre global permettant de faciliter avec efficacité l’action de nos forces armées et l’accomplissement des trois tâches fondamentales de l’OTAN, à savoir la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative. Nous avons bien progressé dans la satisfaction de ces exigences, et nous nous engageons à intensifier nos efforts.
- Au titre de l’initiative OTAN 2030, nous avons aujourd’hui décidé d'améliorer notre résilience. Sachant que la résilience reste une responsabilité nationale, nous adopterons une approche plus intégrée et mieux coordonnée, dans le droit fil de notre engagement collectif au titre de l'article 3 du Traité de l'Atlantique Nord, pour atténuer les vulnérabilités et faire en sorte que nos forces armées puissent opérer efficacement en temps de paix, de crise ou de conflit. Les Alliés élaboreront une proposition en vue d'établir, d'évaluer et de revoir des objectifs de résilience, et d'en assurer le suivi, pour guider l'élaboration, au niveau national, des buts et des plans de mise en oeuvre en matière de résilience. Il appartiendra à chaque Allié individuellement de déterminer comment établir et réaliser ses buts et ses plans de mise en oeuvre nationaux en la matière, ce qui lui permettra de procéder d'une manière qui soit compatible avec ses propres compétences, structures, procédures et obligations, et aussi, le cas échéant, avec celles de l'UE.
- La pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve nos pays et notre résilience. Notre réponse a fait ressortir l’importance de l'engagement et de la coopération civilo-militaires, ainsi que le rôle crucial joué par nos forces armées en soutien de nos sociétés. Nous en tirons pour l'avenir des enseignements importants qui nous aideront à déterminer comment nous préparer et répondre à d’autres crises majeures.
- Nous faisons face aux menaces et aux défis que des acteurs étatiques comme non étatiques font peser sur notre résilience, sous diverses formes et à l’aide de toute une série de tactiques et d’outils. Ces menaces et défis sont multiples : menaces et activités conventionnelles, non conventionnelles et hybrides ; attentats terroristes ; actes de cybermalveillance de plus en plus nombreux et sophistiqués ; activités d’information hostiles de plus en plus généralisées, notamment de désinformation, visant à déstabiliser nos sociétés et à saper nos valeurs communes ; tentatives d’entrave à nos processus démocratiques et à la bonne gouvernance. L’engagement que nous avons pris à Varsovie nous a rendus plus résilients face à ces menaces et défis. Mais nous devons faire davantage.
- 8. L’OTAN et les Alliés, dans les limites de leurs compétences respectives, s’engagent aussi à présent à renforcer encore leur approche. Nous intensifierons les efforts visant à sécuriser et à diversifier nos chaînes d'approvisionnement, ainsi qu’à assurer la résilience de nos infrastructures critiques (sur terre, en mer, dans l’espace et dans le cyberespace) et de nos industries clés, notamment en les protégeant contre les activités économiques préjudiciables. Nous nous appuierons sur nos travaux visant à parer aux conséquences des technologies émergentes, à sécuriser les systèmes de communication de nouvelle génération et à protéger les technologies et la propriété intellectuelle. Nous redoublerons d’efforts pour répondre aux défis qui pèsent sur notre sécurité énergétique, et pour faire face aux conséquences des catastrophes naturelles, que le changement climatique exacerbe. Nous améliorerons la résilience en intensifiant nos efforts d’investissement dans des capacités militaires robustes, souples et interopérables. L’OTAN renforcera encore sa propre résilience, pour préserver notre capacité à mener des consultations, à prendre des décisions et à agir ensemble. Par-dessus tout, nous adapterons notre approche lorsque cela sera nécessaire, avec diligence et esprit de décision, en démontrant notre force individuellement et en tant qu’Alliance unie.
- Le renforcement de notre résilience nécessite une approche globale. Nous oeuvrerons, au sein du secteur public dans son ensemble, avec les secteurs privé et non gouvernemental, avec les programmes et les centres d’expertise pour la résilience mis en place par les Alliés, et avec nos sociétés et populations, au renforcement de la résilience de nos pays et de nos sociétés. Nous le ferons de manière inclusive, notamment en intégrant la dimension de genre dans le contexte de notre politique sur les femmes, la paix et la sécurité. Nous renforcerons notre communication publique dans le cadre de notre approche globale.
- À mesure que nous redoublerons d’efforts pour renforcer la résilience, nous continuerons de travailler avec nos partenaires engagés dans des initiatives similaires afin d’accroître la sécurité de la zone euro-atlantique et de notre voisinage. Les mesures et les engagements que prennent différents Alliés dans d’autres instances internationales, ainsi que les obligations juridiques qu’ils y contractent, contribuent aussi à améliorer notre résilience. Ces instances sont notamment l’Union européenne, avec laquelle nous continuerons d’exploiter les possibilités de coordination complémentaire et mutuellement bénéfique pour ce qui est du renforcement de la résilience, et de rechercher de nouvelles mesures concrètes et synergies efficaces.
- La pierre angulaire de notre résilience est notre attachement commun aux principes de la liberté individuelle, de la démocratie, des droits de la personne et de l’état de droit. Les valeurs communes inscrites dans le traité de Washington, sur lesquelles repose notre sécurité, sont aussi actuelles aujourd'hui que lors de la création de l’OTAN. Nous prenons maintenant les mesures nécessaires au renforcement de notre résilience, et nous continuerons de le faire dans les années à venir. Nous réaffirmons notre engagement indéfectible à défendre nos populations et notre territoire contre toute menace, et à préserver nos valeurs communes.