Vers la transition en Afghanistan

  • 13 Jan. 2012 -
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  • Mis à jour le: 16 Jan. 2012 17:33

L'ambassadeur Simon Gass est le haut représentant civil de l’OTAN en Afghanistan. Dans une interview accordée à NATOchannel.tv deux semaines après le Nouvel an, l'ambassadeur Gass a présenté les priorités pour 2012 et mis l'accent sur différents points.

« Je pense que la poursuite du processus de transition constituera un élément très important de notre action », a déclaré l'ambassadeur Gass. « Nous maintiendrons certainement un tempo opérationnel très élevé ; agir autrement n'aurait aucun sens. Dans le même temps, je pense qu'avec nos partenaires internationaux, nous espérons tous voir en permanence des améliorations, compte tenu des succès qui ont déjà été enregistrés dans des domaines comme la gouvernance et le développement, où le gouvernement afghan travaille de plus en plus dur pour offrir à sa population des services, afin de faire en sorte que la gouvernance s'étende à l'ensemble de l'Afghanistan », a expliqué l'ambassadeur Gass. « La tâche est immense, mais nous nous réunirons à Tokyo vers la mi-2012 pour nous pencher sur le volet développement de l'Afghanistan, et je pense que ce sera pour nous une réelle opportunité, » a-t-il ajouté.

Un partenariat durable

Un sommet de l'OTAN aura lieu à Chicago en mai. Ce sommet sera le premier organisé aux États-Unis depuis celui de Washington, en 1999, qui a marqué le cinquantième anniversaire de l'Alliance. L'ambassadeur Gass indique que ce sera une rencontre importante.

« Je pense que nous pourrons ainsi avoir une définition plus claire de la relation entre l'OTAN et l'Afghanistan au-delà de 2014. J'espère aussi que nous réussirons à obtenir plus de précisions concernant, par exemple, ce que le gouvernement afghan souhaiterait voir l'OTAN faire en Afghanistan une fois que la transition sera achevée, s'il souhaite que l'OTAN joue un rôle dans la formation et le mentorat des forces de sécurité afghanes ou qu'elle exerce toute autre fonction pour aider l'Afghanistan. Je pense que le sommet portera également sur des sujets comme la manière dont la communauté internationale aidera à soutenir financièrement les forces de sécurité afghanes dans les prochaines années. Il ne s'agit pas simplement d'une responsabilité incombant à l'OTAN, c'est une responsabilité pour l'ensemble de la communauté internationale, mais j'espère que le sommet de Chicago permettra d'apporter des éclaircissements sur ces questions. »

Des capacités accrues

On assiste actuellement à une montée en puissance des forces de sécurité nationales afghanes (ANSF). L'objectif fixé pour cette année est de parvenir, d'ici à octobre 2012, à un effectif de 352 000 policiers et militaires. L'ambassadeur Gass affirme que les ANSF progressent constamment.

« En ce qui concerne les forces de sécurité afghanes, nous constatons que l'effectif de militaires et de policiers est en augmentation, mais aussi que leurs capacités se sont réellement accrues », déclare-t-il. « J'observe depuis quelques jours la manière dont les forces de sécurité afghanes participent non seulement de plus en plus aux opérations, mais dirigent aussi en fait des opérations conventionnelles en Afghanistan. Le rythme de progression est réellement impressionnant, et cela tient à l'accroissement des capacités. »

Un processus de paix dirigé par les Afghans

On a beaucoup parlé dans la presse ces derniers temps de négociations de paix avec les talibans. L'ambassadeur Gass précise que tout processus de négociation devra être dirigé par les Afghans.

« Si certains signes nous donnent à penser qu'on s'achemine vers un processus politique, a priori c'est une bonne chose ; mais c'est une bonne chose pour autant que certaines exigences soient respectées. L'une de ces exigences, qui a été bien précisée par le gouvernement afghan, mais aussi par les principaux partenaires internationaux, comme les États-Unis, c'est la nécessité que le processus soit dirigé par les Afghans ; et je suis convaincu que ce processus sera dirigé par les Afghans, car, pour être franc, un processus de paix dirigé par des étrangers, quels qu'ils soient, ne permettra tout simplement pas d'apporter le type de paix dont l'Afghanistan a besoin ; ce processus doit être afghano-afghan. »

Des perspectives positives

Simon Gass, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Iran, est en fonction depuis 9 mois.

« La tâche est immense, mais toujours intéressante ; la situation évolue en permanence et, dans l'ensemble, c'est encourageant, a déclaré l'ambassadeur. Je pense vraiment que nous progressons en Afghanistan. De très nombreux défis nous attendent, c'est ce qui fait tout l'intérêt du travail. Il y a des tas de possibilités, et nous ne pouvons pas dire exactement ce qui va se passer, mais je suis fermement convaincu que la ligne d'action que nous avons adoptée - la voie sur laquelle nous sommes engagés - est la bonne. Je suis tout aussi convaincu que nous obtiendrons des résultats positifs et je pense que, dans ce cas, tous ceux qui sont présents en Afghanistan et qui collaborent avec nos partenaires pour atteindre cet objectif auront un sentiment de satisfaction. »