Développement de l’intégrité en Afghanistan
La lutte contre la corruption généralisée en Afghanistan est un engagement sur le long terme. Un engagement que le gouvernement afghan et l'OTAN ont pris dans le cadre du programme de développement de l'intégrité (BI), qui fait lui-même partie intégrante du partenariat durable entre l'OTAN et l'Afghanistan.
Du 8 au 15 septembre 2011, l'équipe d'évaluation collégiale BI était à Kaboul pour débattre avec des interlocuteurs afghans, d'autres intervenants OTAN et des représentants de la communauté internationale, des moyens de faire progresser ce programme. M. l'ambassadeur Van Hoorn, du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, dirigeait cette équipe, avec le soutien d'experts du Royaume-Uni, de la Naval Postgraduate School de Monterey (États-Unis) et de Transparency International (Royaume-Uni). Travaillant en étroite collaboration avec la mission OTAN de formation en Afghanistan et avec le Commandement multinational sur la transition en matière de sécurité en Afghanistan, dirigé par les États-Unis, l'équipe s'est réunie avec de hauts représentants des forces de sécurité nationales afghanes (ANSF) et avec des représentants de la communauté internationale.
Cette visite avait pour principal objectif de permettre la finalisation du rapport d'évaluation collégiale BI. Ce rapport repose sur le questionnaire d'autoévaluation BI auquel les ministères afghans de la Défense et de l'Industrie ont répondu il y a quelques mois. Il a en effet été décidé d'élaborer, au titre du partenariat durable entre l'OTAN et l'Afghanistan, un programme BI sur mesure pour ces deux ministères. Ce programme comprendra une proposition visant à mettre en place un centre BI, rattaché à l'Université de sécurité nationale afghane (ANSU), qui serait chargé d'apporter un soutien à ces deux ministères et d'établir des mesures pratiques visant à réduire le risque de corruption dans le secteur de la sécurité. Les ministères ont décidé de donner la priorité à l'instauration de systèmes et de procédures de gestion des ressources propres à accroître la transparence, à améliorer la redevabilité et à développer l'intégrité au sein des ANSF. Ces actions conforteront les donateurs internationaux dans leur décision d'augmenter le montant de l'aide financière accordée aux ministères afghans.
Lutte contre la corruption
Lors de son séjour à Kaboul, l'équipe BI a procédé à des échanges de vues avec le ministre afghan de la Défense, M. Wardak, ainsi qu'avec des représentants du ministre de l'Intérieur, M. Mohammadi. Elle a également rencontré M. Ghani, conseiller principal et chef du processus de transition. Tous ont souligné l'importance de prendre des mesures propres à réduire le risque de corruption dans le secteur de la sécurité et de contribuer aux actions menées par le gouvernement afghan dans le cadre de la lutte contre la corruption.
L'équipe a également organisé une série de tables rondes avec des représentants de la communauté internationale basés à Kaboul, mettant en valeur le projet qu'a l'OTAN d'élaborer un programme sur mesure pour le développement de l'intégrité et la réduction du risque de corruption au sein des ANSF. Plus de 40 personnes y ont participé, représentant des pays de l'OTAN, des pays partenaires, des pays fournisseurs de troupes ou d'autres pays. Ces débats leur ont permis de mieux comprendre l'impact de la corruption sur la sécurité ainsi que les moyens de réduire ce risque dans le secteur de la sécurité. L'équipe BI a confirmé sa volonté de collaborer avec tous ceux qui partagent son intérêt pour une sécurité durable en Afghanistan et ses objectifs à cet égard.
La voie à suivre
Le programme BI instauré au profit des ANSF permettra de donner suite aux recommandations formulées au sommet de l'OTAN à Lisbonne, à savoir qu'il convenait d'aider le gouvernement afghan à soutenir le secteur de la sécurité en développant l’intégrité, en renforçant la transparence et la redevabilité, et en élaborant des outils et des mécanismes pratiques de réduction du risque de corruption. Des stages BI destinés au personnel d'encadrement se tiendront aussi à Kaboul début décembre, le but étant de créer une équipe afghane de formation BI.
Le fonds d’affectation spéciale BI est alimenté par des contributions volontaires et piloté par la Norvège, la Pologne, la Suisse et le Royaume-Uni.