Préparer le futur : la cyberdéfense et le nouveau concept stratégique
En dépit du nouveau concept stratégique adopté au sommet de Lisbonne, de nombreuses questions sur la mission de l'Alliance dans le cyberespace restent en suspens. Des experts ont tenté de les décrypter et de situer les cybermenaces dans le grand débat stratégique en cours à l'OTAN au niveau national et international. Quelle est la place de la lutte contre ces menaces, parmi les engagements clés de l'Alliance ? Et quels défis ces menaces posent elles en termes de politique et de sécurité de défense ?
Dans ce climat d'incertitude, un atelier financé par l'OTAN réunira 40 experts des pays membres et des pays partenaires, y compris la Russie, afin de formuler des réponses et de définir un cadre d'analyse pour mieux comprendre ce que devrait être la stratégie de cybersécurité de l'OTAN.
Cet atelier, qui se déroulera les 10 et 11 octobre 2011 à Cambridge (Royaume‑Uni), tentera de s'affranchir de la perception actuelle - les cybermenaces sont une source constante de nuisances ponctuellement responsables d'incidents de sécurité embarrassants - pour mettre en avant l'impact économique et sécuritaire sur les secteurs public et privé. Malgré cette réalité, le débat sur un « 11-septembre numérique » reste théorique, même si des acteurs anonymes compromettent constamment la propriété intellectuelle comme les secrets d'entreprise et d'État.
Au cours de l'atelier, les principaux intervenants aborderont notamment les thèmes suivants :
- menaces de sécurité émergentes dans le cyberespace ;
- commandement et conduite des opérations dans le cyberespace ;
- historique des échecs en matière de sécurité de l'internet ;
- cyberrisques et état de préparation dans le secteur privé ;
- comment sécuriser l'internet de nouvelle génération ;
- gouvernance dans le cyberespace - législations, coopération internationale et traités.
Il apparaît de plus en plus clairement que de nombreux analystes de la sécurité reconnaissent l'importance de la cyberdéfense et placent la sécurité dans le cyberespace sur le même pied que les préoccupations plus traditionnelles de l'OTAN. Les cyberattaques permettent de garder l'anonymat, et de nier toute responsabilité tout en offrant un rapport coût-efficacité largement favorable par rapport aux attaques militaires conventionnelles. Il est de plus en plus probable qu'une cyberattaque précédera - voire remplacera - un assaut contre un pays de l'OTAN, plaçant ainsi les questions de cyberdéfense au premier plan des préoccupations sécuritaires. Il faut donc une nouvelle réflexion stratégique pour atténuer cette menace très réelle pour l'avenir.
Des représentants de Microsoft, de Facebook (Royaume-Uni), du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l'université de Cambridge apporteront leurs contributions à ce qui promet d'être un échange de vues animé sur l'une des facettes de l'environnement sécuritaire contemporain. Cet atelier est financé au titre du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS). Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site www.nato.int/science (voir le point « Calendrier » pour les coordonnées des organisateurs).