Cinquante ans de défense du ciel de l'OTAN
Il est facile de considérer la tranquillité du ciel comme une évidence, mais pourtant cette sécurité ne va pas de soi. Depuis cinq décennies, la défense aérienne intégrée de l'OTAN protège les populations des pays de l'Alliance contre toute une gamme de menaces aériennes potentielles, et elle s'adapte en permanence à de nouveaux défis.
Cela fait cinquante ans cette année que la défense aérienne intégrée de l'OTAN, appuyée par le système OTAN de défense aérienne intégrée (NATINADS), protège le ciel de l'OTAN.
Protection des populations
La mission de la défense aérienne de l'OTAN ‑ obtenir et conserver la supériorité aérienne pour protéger le territoire de l'OTAN en temps de paix comme en période de crise ou de conflit ‑ reste aussi pertinente aujourd'hui que lorsqu'elle a été établie, en 1961, pendant la Guerre froide. Pour défendre notre espace aérien, les hommes et les femmes du NATINADS se relaient pour assurer une couverture 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Grâce à eux, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) est à même de remplir sa mission principale, à savoir la défense du territoire, des populations et des forces des pays de l'OTAN.
La défense aérienne consiste en grande partie à assurer la police du ciel, qui passe notamment par la surveillance radar et l'identification des objets aériens. En cas de besoin, des avions de chasse sont utilisés pour aider à identifier ou pour escorter les appareils. La défense antimissile est un autre domaine important. L'OTAN s'emploie actuellement à élargir sa capacité de défense antimissile afin de protéger non seulement ses troupes déployées, mais aussi les populations qui vivent sur le territoire des pays européens de l'Alliance.
Placé sous le commandement opérationnel du SACEUR, le NATINADS est un système de systèmes qui combine des moyens de commandement et de contrôle de l'OTAN avec des capteurs et des systèmes d'armes des pays.
Un modèle de solidarité et de partenariat
Depuis cinq décennies, le NATINADS, pierre angulaire de la défense de l'OTAN contre les menaces aériennes, contribue de manière très efficace et très efficiente à la sécurité de l'Alliance, explique le général Michael Bille, vice‑président du Comité de défense aérienne de l'OTAN.
Qui plus est, il a été, et, dans une large mesure, il est toujours un modèle pour l'OTAN. Sur le plan politique, il est une manifestation tangible de la cohésion, de la solidarité et du partage des charges entre les Alliés. Sur le plan militaire, il a été l'un des premiers systèmes de systèmes, sinon le premier, intégrant des forces de différents pays (forces multinationales) et de différentes armées (forces interarmées) en un tout unique et cohérent.
La communité des techniques, des procédures, de la formation et de la terminologie entre tous les Alliés a permis à l'OTAN de préserver efficacement l'espace aérien, tant sur son territoire que dans les missions extérieures.
Le NATINADS joue un rôle clé dans la coopération avec les partenaires, indique le général Bille. Pour les pays qui aspirent à devenir membres de l'Alliance, l'intégration dans le NATINADS est une priorité, mais même les pays qui n'ont pas cette aspiration sont intéressés par une coopération plus étroite. Le programme d'échange de données sur la situation aérienne est une initiative qui aide l'OTAN et ses partenaires à surveiller l'espace aérien, particulièrement le long des frontières communes.
Faire face à de nouvelles menaces
Tout en restant constant, le rôle du NATINADS a évolué pour faire face aux nouveaux défis de sécurité. L'une des tâches clés en temps de paix a été et reste la surveillance continue du ciel au‑dessus du territoire de l'OTAN en Europe. Durant la Guerre froide, la surveillance était appuyée par des avions de chasse en alerte permanente et par des rideaux défensifs de missiles sol‑air (SAM) déployés de manière à contrer tout acte d'agression des pays du Pacte de Varsovie. Cette première ligne de défense garantissait que l'OTAN ne serait jamais prise au dépourvu, sans défenses à opposer à une attaque surprise.
Aujourd'hui, les rideaux de missiles SAM ont disparu, tout comme a disparu la menace d'une attaque massive, et les niveaux d'alerte des avions intercepteurs ont été revus à la baisse. Mais comme les événements du 11‑Septembre l'ont si tragiquement démontré, la vigilance reste une nécessité. Le NATINADS contribue à la défense contre le terrorisme aérien, faisant en sorte que des événements tels que l'attaque des tours jumelles du World Trade Center ne se reproduisent pas.
Mais le terrorisme n'est pas la seule menace à laquelle le NATINADS doit faire face. La gamme des défis va maintenant des avions sans pilote aux missiles balistiques et aérodynamiques (de croisière) hautement manœuvrants à longue portée. Les systèmes de défense aérienne intégrée ont été adaptés pour répondre à ces nouvelles menaces. La mobilité est devenue plus importante pour relever les défis, où qu'ils se présentent, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières de l'OTAN.
Des moyens plus mobiles et plus modulables
Si, dans les premières décennies, des systèmes nationaux disparates étaient réunis en un ensemble cohérent, formant un tout supérieur à la somme de ses parties, maintenant, un nouveau système de commandement et de contrôle aériens (ACCS) de l'OTAN, plus moderne, normalisé et interopérable, est sur le point d'être mis en service. L'ACCS comprendra des systèmes plus mobiles et plus modulables, qui pourront être configurés en fonction des besoins de commandement et de contrôle spécifiques d'une mission ou d'une tâche.
En outre, des capacités sont ajoutées pour faire face à la menace potentielle que font peser les systèmes de missiles offensifs à plus longue portée, et pour tenir compte des besoins de la nouvelle capacité de défense antimissile balistique. L'OTAN a donc décidé de développer un système intégré de défense aérienne et antimissile basé sur le NATINADS, explique le général Bille. L'ACCS constituera le cœur du nouveau système, et il intégrera tous les aspects de la planification et de l'attribution des missions en matière de puissance aérienne.
Le NATINADS a beau avoir cinquante ans, il n'en est pas moins sur le point de renaître pour devenir un défenseur plus moderne et plus efficace des pays de l'OTAN.