À Londres, le secrétaire général a déclaré que la défense antimissile était une capacité critique
Le 15 juin 2011, le secrétaire général de l'OTAN, M. Anders Fogh Rasmussen, a déclaré au Royal United Services Institute de Londres, devant un parterre de spécialistes, que le développement d'une capacité OTAN de défense antimissile balistique était capital pour la défense de l'Alliance.
« Plus de trente États disposent déjà de la technologie des missiles ou sont en train de la développer. Les missiles en question peuvent être équipés de charges conventionnelles ou d'armes de destruction massive », a déclaré M. Anders Fogh Rasmussen.
« Nous ne pouvons ignorer cette perspective. Nous ne pouvons permettre qu'une seule de nos villes soit touchée. Nous ne pouvons prendre le risque de ne rien faire. Les menaces que constituent les missiles sont réelles. Et notre défense doit être réelle, elle aussi ».
Le secrétaire général a souligné l'importance de la coopération transatlantique pour le développement d'une architecture de défense antimissile capable de protéger les territoires et les populations des pays tant européens que nord américains.
« Cette coopération montre clairement que l'Europe et l'Amérique du Nord sont attachées à la sécurité transatlantique. Elle renforcera les liens qui les unissent. Elle permet de réaliser des économies d’échelle, et offre une protection bien meilleure que celle qui résulterait du déploiement de systèmes propres à chacun des pays alliés ».
Le secrétaire général a encore souligné que la coopération dans ce domaine était pour l'Alliance et la Russie une excellente occasion de développer leurs relations, toutes deux étant confrontées aux mêmes menaces liées aux missiles.
« Que la Russie parle de consacrer des milliards de roubles à un nouveau système d'armes offensives dirigées contre l'Occident est une absurdité. Ce type de rhétorique est inutile. Ce type de réflexion est dépassé. Ce type d'investissement est un gaspillage d'argent. Nous ne menaçons pas la Russie ».
« La meilleure garantie pour la Russie est d'être partie prenante au processus. Et d'être connectée au système. C'est le meilleur moyen de renforcer la transparence et la confiance », a également déclaré M. Anders Fogh Rasmussen. Il a ajouté que dans le cadre de leur coopération pratique sur la défense antimissile, l'OTAN et la Russie pourraient envisager de créer un centre conjoint chargé d'évaluer les menaces liées aux missiles balistiques, de mettre en commun les données de détection lointaine et d'échanger des informations. ce qui n'implique toutefois pas le développement d'un système unique de défense antimissile.
« La Russie dit qu'elle veut des garanties. Nous pouvons apporter ces garanties en acceptant que nos systèmes ne minent pas l'équilibre stratégique, en acceptant qu'ils renforcent la sécurité de chacun plutôt que de l'affaiblir », a déclaré M. Rasmussen.
« Cela pourrait véritablement changer la donne en ce qui concerne la manière dont l'OTAN et la Russie assurent la sécurité euro-atlantique », a-t-il conclu. « Nous pourrions construire la sécurité l'un avec l'autre, et non l'un contre l'autre. Si la peur et la suspicion nous ont divisés par le passé, la coopération et la confiance peuvent en revanche nous permettre de partager un avenir commun ».