Inspirées par la nature – L'OTAN soutient les scientifiques développant de nouvelles technologies
- French
- English
En ce 11 février, journée internationale pour l’accès des femmes et des filles à la science, nous vous proposons une rencontre avec deux chercheuses dont la curiosité et l'amour de la nature sont à l'origine de brillantes carrières dans la bio-ingénierie et la biophotonique.
Mme Danica Pavlović présente au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à Belgrade (Serbie), en novembre 2023, le projet SPS consacré aux « structures biologiques ou bio-inspirées au service de la surveillance multispectrale ».
Le 11 février marque la journée internationale pour l’accès des femmes et des filles à la science. Cette initiative de l'ONU rappelle chaque année que, partout dans le monde et malgré le chemin déjà parcouru, les femmes restent sous-représentées dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM).
D'éminents chercheurs des pays membres et partenaires de l'OTAN bénéficient du soutien du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) de l'Organisation pour étudier les défis de sécurité émergents et y apporter des solutions. En cette journée internationale consacrée à la féminisation de la science, retraçons le parcours de deux scientifiques primées qui trouvent leur inspiration dans la nature.
Mme Gozde Durmus

Animée par une vive curiosité concernant la nature et par le souhait de résoudre des problèmes complexes, Mme Gozde Durmus consacre sa carrière à la recherche scientifique. Spécialisée en bio-ingénierie, elle figure dans la liste des « principaux innovateurs de moins de 35 ans » établie par le magazine Massachusetts Institute of Technology (MIT) Technology Review.Ce qu'elle apprécie surtout, dans les sciences, c'est « la liberté d'explorer et de répondre à des questions qui suscitent ma curiosité, et d'acquérir de nouvelles connaissances, de repousser les limites de notre compréhension et de nos technologies ».
Les compétences de Gozde se situent à l'intersection entre magnétisme, nanotechnologies et biomédecine. Ses travaux consistent à développer des outils biomédicaux de pointe grâce à la création de plateformes novatrices qui allient ingénierie, biologie et microfluidique.

Pour simplifier, elle s'emploie à trouver et à comprendre des cellules ou des molécules rares en utilisant des aimants et de minuscules particules – une tâche qui s'avère aussi complexe que trouver une aiguille dans une botte de foin.
« Le caractère collaboratif et interdisciplinaire de la recherche scientifique me procure une immense satisfaction, tout comme la possibilité qu'elle offre d'avoir un véritable impact sur la société et d'aider les patients », explique Gozde.
Avec le soutien du programme SPS de l'OTAN, Gozde dirige un nouveau projet de recherche qui vise à développer un dispositif connecté associant nanotechnologies de pointe et intelligence artificielle afin de détecter des micro-organismes nuisibles dans l'eau et dans l'air. Cet outil pourrait permettre au quotidien de lutter contre la contamination bactérienne et d'améliorer la détection de pathogènes dans l'eau et dans l'air. Il pourrait en outre jouer un rôle crucial sur le plan de la sécurité en permettant de réagir rapidement suite à des attaques perpétrées au moyen d'agents biologiques, et contribuer à sauver de nombreuses vies. Son projet réunit son équipe de l'université de Stanford (États-Unis) ainsi que des groupes de chercheurs de l'université d'Özyegin (Türkiye) et de l'université du campus d'Aberdeen au Qatar.
Mme Danica Pavlović

C'est aussi l'amour de la nature qui motive Mme Danica Pavlović, l'une des lauréates du prix national L’Oréal-UNESCO « Pour les femmes et la science » en 2020. Pour Danica, être une scientifique, c'est exercer un métier de rêve qui lui permet de laisser libre cours à sa créativité et à son esprit d'innovation.
« Ce qui fait le charme de la science, c'est qu'elle est dynamique, elle nous confronte constamment à de nouveaux défis et nous enseigne toujours de nouvelles choses ».
p>Les recherches de Danica dans le domaine de la biophotonique (l'étude des interactions entre la lumière et les systèmes biologiques) lui permettent d'exploiter diverses méthodes issues de la biologie et de la physique pour analyser et décrire différents processus, structures, cellules et tissus biologiques. Ses travaux consistent également à explorer des biomatériaux et leurs applications potentielles dans le domaine de la technologie.

Forte du soutien du programme SPS de l'OTAN, elle a récemment mené à bien un projet de recherche qui tire parti d'éléments provenant de la nature pour améliorer les technologies existantes. Elle a plus précisément œuvré au développement d'une caméra de surveillance multispectrale à bas coût utilisant des ailes de papillon comme pixels. En novembre 2023, au cours de sa visite à Belgrade, Danica a présenté directement au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, un prototype de ce dispositif – dont les performances laissent entrevoir la possibilité de surpasser la plupart des caméras thermiques disponibles dans le commerce. Ce projet était le fruit d'une collaboration entre son équipe de l'institut de physique de Belgrade (Serbie) et de chercheurs de l'institut de physique de Zagreb (Croatie).
Quelle est l’utilité du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) ?
Le programme SPS fait se rencontrer des universitaires, des spécialistes et des responsables de pays de l’Alliance et de pays partenaires, qui peuvent alors mener des travaux de recherche conjoints et mettre leurs connaissances en commun. L'évaluation des propositions de nouvelles activités s'opère en fonction de leur intérêt technique et scientifique, en veillant à éviter tout biais sexiste et en accueillant favorablement les recherches et analyses pilotées par des femmes. Les possibilités de coopération sont annoncées sous la forme d’appels à propositions publiés sur le site web du programme SPS. Toute l’actualité du SPS est également disponible en un clic, sur abonnement à son bulletin d’information électronique.