Des Alliés renforcent leur coopération en matière de puissance aérienne interarmées
Deux initiatives ont été signées en marge de la réunion des ministres de la Défense des pays de l’Alliance tenue cette semaine (11-12 octobre 2023), lesquelles témoignent de la volonté des Alliés d'œuvrer ensemble au renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN dans le milieu aérien.
Ce mercredi (11 octobre 2023), l’Allemagne et le Royaume-Uni se sont associés à l’initiative OTAN à haute visibilité sur l’entraînement au pilotage – Europe (NFTE), ce qui porte le nombre total de participants à douze (Belgique, Tchéquie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Monténégro, Macédoine du Nord, Roumanie, Espagne, Türkiye et Royaume-Uni).
L’initiative NFTE, qui est l’un des projets multinationaux à haute visibilité de l’Alliance, est exécutée au travers de l’association de soutien gérée par l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA). Une association de soutien de la NSPA est un mécanisme de coopération multinationale mis en place à l’initiative de deux pays membres de l'OTAN ou plus qui souhaitent organiser en commun des activités de soutien et de services. L’association de soutien « NFTE » a pour ambition de remodeler en profondeur l'offre de formation des équipages aériens en Europe pour réduire la fragmentation, abaisser les coûts liés à l'entraînement et accroître l'interopérabilité.
Cette initiative vise à garantir que les possibilités de s’entraîner au pilotage avec des moyens à la pointe de la technologie, de manière rentable et interopérable, sont suffisamment nombreuses en Europe. Elle tirera parti des installations nationales et multinationales existantes en Europe et, si nécessaire, elle permettra l’extension des capacités d’entraînement ou le développement de nouvelles capacités, afin de répondre aux besoins de plusieurs catégories de pilotes. L’entraînement peut être de différents niveaux (élémentaire, intermédiaire ou avancé) et s'adresse aux pilotes d'avions de chasse, d'hélicoptères et d'avions de transport, ainsi qu'au personnel qui pilote des drones à distance. Cet entraînement constitue une grande priorité, en particulier pour nombre de petits pays européens membres de l'Alliance, dont les besoins en la matière ne justifient pas la création de centres nationaux.
Le secrétaire général délégué de l’OTAN, Mircea Geoană, s’est exprimé en ces termes : « L’OTAN tire sa force de l’unité de ses pays membres, de sa posture, des forces et des capacités mises à sa disposition, et du fait que les Alliés s’entraînent systématiquement ensemble et nouent dans ce contexte une relation de confiance. Cet aspect revêt une importance particulière alors même que nous devons garantir l’exécutabilité de nos plans de défense. L’initiative OTAN d'entraînement au pilotage – Europe constitue à cet égard un excellent exemple. Cet important projet multinational nous aidera à élaborer une approche commune pour l’entraînement des prochaines générations d’équipages. »
Ce jeudi (12 octobre 2023), treize Alliés (Albanie, Bulgarie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Macédoine du Nord, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Türkiye) et la Suède, pays invité, ont signé un accord de coopération portant sur les espaces aériens transfrontaliers. Cet accord traduit la volonté des pays participants de faire en sorte que les autorités civiles et militaires des pays de l’Alliance puissent utiliser l’espace aérien en collaboration pour des entraînements ou des exercices OTAN ainsi que pour d’autres activités aériennes dans plusieurs régions d’Europe.
L’utilisation par l’OTAN de plus grands volumes d’espace aérien national nécessite une coordination étroite entre les autorités civiles et les autorités militaires pour la mise au point de solutions qui permettront d’utiliser l’espace aérien en toute sécurité et avec toute la souplesse voulue. Comme l’a récemment montré l’exercice Air Defender 23, l’aptitude de l’OTAN à s’entraîner à l’échelle requise dans le milieu aérien constitue un élément essentiel de la posture de dissuasion et de défense globale de l’Alliance.
M. Geoană a déclaré : « Ces solutions, auxquelles il sera envisagé de recourir dans plusieurs régions d'Europe, favoriseront une certaine souplesse dans la gestion de l'espace aérien et aideront l’OTAN à renforcer ses capacités de défense aérienne et antimissile. Il faudra que les utilisateurs civils et les utilisateurs militaires de notre espace aérien collaborent étroitement [...] Ce projet est également un excellent exemple de la solide coopération qui s’exerce entre nos forces armées et nos collègues de l’aviation civile. »