46e réunion du Comité OTAN sur la dimension de genre : menaces hybrides, désinformation et sécurité humaine
Du 3 au 5 octobre 2022, quelque 170 participants de 42 pays OTAN et partenaires, d’établissements universitaires et de la société civile se sont réunis pour la conférence annuelle du Comité OTAN sur la dimension de genre (NCGP). Celle-ci avait pour thème principal « L’intégration de la dimension de genre – des principes à la pratique », décliné en une série de panels et de tables rondes.
Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général adjoint de l’OTAN, M. Mircea Geoană, a condamné la guerre menée par la Russie en Ukraine, les crimes de guerre commis contre la population locale et les attaques visant particulièrement les femmes et les enfants dans ce conflit. « La déshumanisation de la population ukrainienne fait partie de la tactique russe sur le terrain, et prend notamment la forme d’actes de torture, de déportations forcées et de violence sexuelle liée aux conflits. Ces crimes de guerre horribles touchent les femmes, les hommes, les garçons et les filles de manières différentes », a-t-il souligné. Il a également constaté que « les campagnes de désinformation de la Russie visent à rompre l’unité de l’OTAN et à affaiblir la résilience de nos communautés, également au moyen de discours mensongers axés sur la dimension de genre, mais sans succès, grâce à l’unité et à la solidarité sans précédent dont les membres de l’OTAN font preuve depuis le début du conflit ».
Le directeur général de l’État-major militaire internationale (EMI), le général de corps d’armée Janusz Adamczak, a ensuite souligné l’importance du programme pour les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que de l’intégration de la dimension de genre dans l’ensemble des tâches fondamentales de l’OTAN, conformément au nouveau Concept stratégique approuvé au sommet de l’OTAN tenu en juin dernier et lors de la Conférence du Comité militaire de l’OTAN qui a eu lieu en Estonie en septembre 2022. « La séance spéciale sur la diversité a été l’occasion pour les chefs d’état-major de la défense des pays de l’OTAN d’engager une discussion animée et propice à la réflexion sur la manière dont les pays peuvent apprendre les uns des autres pour renforcer la diversité dans les forces armées de l’Alliance. Ils ont exprimé leur souhait de voir la situation s’améliorer. Non seulement parce qu’ils veulent défendre les valeurs prônées par l’OTAN, mais aussi parce qu’un réservoir diversifié de talents au sein de leurs effectifs permettra d’accroître l’efficacité de l’OTAN sur le champ de bataille », a-t-il ajouté.
Les participants ont ensuite pris part à une série de panels de discussion sur les thèmes suivants : « Des principes à la pratique – Perspectives OTAN et UE », « Les menaces hybrides et l’intégration de la dimension de genre » et « La désinformation et l’intégration de la dimension de genre ». Ils ont également participé à des tables rondes thématiques à huis clos pour favoriser des échanges francs et constructifs sur les travaux à venir de l’OTAN.
Par ailleurs, certains pays membres de l’OTAN – la Belgique, la Croatie, la France, l’Italie, la Roumanie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis – ont présenté la manière dont ils formaient, préalablement à un déploiement, leurs forces armées à la prise en compte de la dimension de genre en opérations. Il s’agissait pour les participants d’échanger entre eux défis, idées innovantes et enseignements.
Après deux jours de réunions à huis clos en sous-groupes de travail, les pays se sont mis d’accord sur plusieurs recommandations concernant la doctrine relative aux questions de genre, les ressources et l’approche à adopter en matière de sécurité humaine dans les opérations militaires tout en intégrant la dimension de genre. « La conférence a été une excellente occasion d’entendre différents points de vue – militaires et civils – de l’OTAN elle-même, du monde universitaire et de la société civile. Aborder des sujets comme les menaces hybrides, la désinformation et l’inclusion du programme pour les femmes, la paix et la sécurité et de la sécurité humaine dans l’instrument de puissance militaire est essentiel à l’intégration de la dimension de genre dans les activités de l’OTAN », a conclu le lieutenant-colonel Katherine Prudhoe, conseillère pour les questions de genre auprès de l’EMI.
Le NCGP est chargé de promouvoir l’intégration de la dimension de genre en tant que stratégie pour accroître l’efficacité opérationnelle au titre du programme pour les femmes, la paix et la sécurité. Il est l’organe consultatif du Comité militaire de l’OTAN pour tout ce qui concerne les politiques relatives à la dimension de genre dans les forces armées de l’Alliance.