L’OTAN et la science – Guérison rapide des lésions cutanées

  • 10 Nov. 2020 -
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  • Mis à jour le: 20 Nov. 2020 08:18

L’OTAN et la science | Guérison rapide des lésions cutanées

Entretien avec la scientifique Vanja Mišković

Lieu : Bruxelles (Belgique)
Intitulé du projet : Application de l’ingénierie tissulaire au traitement des lésions cutanées : utilisation de patches à capteurs intégrés pour une guérison rapide (RAWINTS)
Description du projet : des scientifiques parrainés par l’OTAN ont mis au point une technologie inédite qui permet non seulement d’accélérer la guérison des plaies mais aussi de contrôler, au moyen d’un dispositif d’affichage, certains paramètres essentiels comme la température et le niveau de PH, ainsi que de surveiller les réactions chimiques à l’œuvre. Ce système a été conçu par des chercheurs belges, japonais, italiens et espagnols, avec l’aide du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS). Il a retenu l’attention de l’Agence spatiale européenne et de la NASA, qui comptent le tester en apesanteur.

 

  1. Quel rôle avez-vous joué dans le cadre du projet RAWINTS ?

    J’ai intégré le projet RAWINTS au début de mon doctorat. J’ai travaillé à la conception de la couche de capteurs, qui se compose d’une matrice en hydrogel et de cristaux liquides permettant de contrôler en temps réel la température sur le site de la lésion.
     
  2. Comment était-ce de travailler avec des équipes de chercheurs émérites provenant de divers pays ?

    C’était la première fois que je participais à un projet international, et j’ai eu l’occasion de travailler aux côtés d’éminents chercheurs belges, japonais, italiens et espagnols. Mon expérience avec le Pr. Cusella et son équipe, à l’université de Pavie, m’a particulièrement marquée. Nous avons noué une étroite collaboration dans le cadre du projet, et j’ai été invitée à visiter leur laboratoire, ce qui m’a permis de mieux comprendre les aspects médicaux du processus de cicatrisation.
     
  3. Afin de tester le dispositif, vous avez effectué un vol en apesanteur à bord d’un avion de l’Agence spatiale européenne ! Comment était-ce ? En quoi cela a-t-il été utile pour le projet ?

    Il s’agissait de ma deuxième participation à une campagne de vols paraboliques, mais ce fut tout aussi excitant que la première fois. Voler en apesanteur procure des sensations indescriptibles. Du point de vue scientifique, la préparation d’une expérience à mener en apesanteur est une tâche très complexe, mais gratifiante.

    Le projet RAWINTS a vu le jour dans le cadre du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), mais nous nous sommes rendu compte qu’il pouvait aussi être utile pour les vols spatiaux habités. En effet, il est essentiel que les astronautes restent en bonne santé s'ils veulent pouvoir résister aux conditions extrêmes auxquelles ils sont confrontés.
     
  4. Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre travail de recherche ?

    Mon travail consiste à faire des expériences ; or, c’est bien connu, le propre des expériences est qu’elles peuvent rater à tout moment. Je dirais que le plus difficile est de faire preuve de persévérance face aux problèmes rencontrés, et aussi de traiter et d’analyser des big data.
     
  5. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent développer des technologies innovantes, comme celle mise au point dans le cadre du projet RAWINTS?

    Je leur conseillerais non seulement de s’armer de patience et de travailler dur, mais également de se renseigner sur les projets subventionnés par le programme SPS, qui sont l’occasion d’acquérir de l’expérience, de nouer des contacts et de se constituer un réseau.
     
  6. En quoi vos recherches et le projet RAWINTS contribuent-ils à la réalisation des objectifs de l’OTAN ?

    Le programme SPS vise à aider aussi bien les forces armées que les populations civiles à faire face aux conséquences des conflits. Le projet RAWINTS s’inscrit clairement dans cette optique. En effet, il permet à la fois d’améliorer le sort des soldats blessés sur le terrain et d’offrir de meilleurs soins médicaux aux civils qui vivent dans des zones de conflit ou dans des zones reculées.
     
  7. Cette première expérience vous a-t-elle donné envie de participer à un autre projet scientifique parrainé par le programme SPS ? Quelle direction souhaitez-vous désormais donner à vos recherches ? Ou

    Oui, je renouvellerais l’expérience sans hésiter. Pour la suite de mes recherches, j’aimerais mettre à profit les connaissances acquises dans le cadre du projet RAWINTS en les appliquant plus spécifiquement à l’apprentissage automatique, qui est une technologie essentielle pour améliorer les soins de santé dans les zones reculées, notamment dans les pays en développement.

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