La secrétaire générale déléguée prend la parole devant l'Assemblée parlementaire de l'OTAN à Halifax

  • 19 Nov. 2018 -
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  • Mis à jour le: 21 Nov. 2018 14:49

Dans l’allocution qu’elle a prononcée ce lundi (19 novembre 2018) à la 64e session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l'OTAN à Halifax (Canada), la secrétaire générale déléguée de l'OTAN, Rose Gottemoeller, a souligné l’importance que revêt l'unité de l’Alliance. Faisant observer que c’est sur la cohésion des Alliés que repose la sécurité euro-atlantique depuis près de 70 ans, elle a remercié les parlementaires pour le soutien qu’ils fournissent à l’OTAN, ajoutant : « Rien n’est plus fort que cette Alliance lorsque ses membres sont unis, et lorsque les opinions publiques la soutiennent. À cet égard, votre concours est essentiel. »

NATO Deputy Secretary General Rose Gottemoeller delivering a keynote address to the 64th Annual Session of the NATO Parliamentary Assembly in Halifax, Canada.

« Les liens qui nous unissent sont mis à l’épreuve », a reconnu Mme Gottemoeller évoquant de profondes différences sur des questions comme les échanges commerciaux, le changement climatique et l’accord sur le nucléaire iranien. Cependant, elle a souligné qu’il était normal que des amis et alliés connaissent des divergences de vues, et qu’ils en avaient surmonté d’autres par le passé. Évoquant la crise de Suez, le retrait de la France de la structure de commandement de l'OTAN dans les années 1960, ou encore la guerre en Iraq au début des années 2000, elle a rappelé que « malgré cela, dans les moments difficiles, lorsqu’il s’est agi, comme nous nous y sommes engagés, d’être solidaire et de nous protéger les uns les autres, nous sommes restés unis ».

Selon la secrétaire générale déléguée, l’exercice Trident Juncture récemment mené par l’OTAN illustre bien la manière dont les Alliés et les pays partenaires œuvrent ensemble en faveur de la sécurité collective. Par ailleurs, elle s’est félicitée de la récente augmentation des dépenses de défense enregistrée au Canada et chez les Alliés européens, qui représente au total une dotation supplémentaire de 87 milliards de dollars par rapport à 2014. 

Abordant ensuite les défis de sécurité actuels, Mme Gottemoeller a fait part de vives préoccupations quant au respect par la Russie du Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (FNI). Elle a rappelé que, il y a plusieurs années, les Alliés avaient déjà émis avec inquiétude l’hypothèse selon laquelle la Russie serait en défaut, mais que « à l’époque, la Russie avait catégoriquement nié mettre au point un nouveau missile ». Aujourd’hui, les Russes ont finalement admis l’existence d’un tel programme. Et ce nouveau système d'armes met sérieusement en péril le Traité FNI. Si ce traité n’est respecté qu’unilatéralement, il ne peut garantir efficacement notre sécurité ». Signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, le Traité FNI a permis d’éliminer toute une catégorie d’armes. « Le moment est venu de dialoguer », a déclaré Mme Gottemoeller, « mais il est temps aussi que la Russie prenne des mesures pour dissiper nos vives inquiétudes. »

Évoquant la réunion que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN tiendront le mois prochain à Bruxelles, la secrétaire générale déléguée a indiqué que le Traité FNI figurerait à l’ordre du jour, de même que le partage des charges, le travail de formation qu’effectue l’OTAN en Afghanistan et en Iraq, et les développements actuels dans les Balkans occidentaux. 

Mme Gottemoeller achève une visite de trois jours au Canada. Samedi et dimanche, elle a participé au Forum international d'Halifax sur la sécurité, accompagnée du général d'armée aérienne Stuart Peach, président du Comité militaire de l’OTAN. À Halifax, Mme Gottemoeller a eu une série d’entretiens bilatéraux, notamment avec le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine, et une délégation du Congrès américain.