Déclaration sur la Libye

à l'issue du déjeuner de travail des ministres de la Défense des pays de l’OTAN avec les pays non OTAN contribuant à l’opération Unified Protector

  • 08 Jun. 2011
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  • Communiqué de presse (2011) 071
  • Issued on 08 Jun. 2011
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  • Mis à jour le: 08 Jun. 2011 14:25

Aujourd'hui, nous, ministres de la Défense des pays de l'Alliance et des pays partenaires de l'opération Unified Protector dirigée par l'OTAN, nous sommes réunis ce jour afin de faire le point sur la situation en Libye et de réaffirmer notre détermination à appuyer la mise en application des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces résolutions donnent clairement pour mandat de protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque, et de faire respecter la zone d'exclusion aérienne ainsi que l'embargo sur les armes.

Notre opération vient à l'appui des objectifs de la communauté internationale, définis par le Groupe de contact sur la Libye, qui sont de parvenir à un règlement rapide de la crise, de mettre fin à la violence et de permettre au peuple libyen de déterminer librement son propre avenir. Notre opération continue de recevoir le ferme soutien des pays de la région et de bénéficier de contributions d'une valeur inestimable de la part des pays partenaires non membres de l'OTAN.

Nous nous acquittons de notre mandat. Nous avons accompli des progrès importants et réguliers, et sauvé ainsi un nombre incalculable de vies humaines.  En maintenant une cadence opérationnelle élevée et en procédant à des frappes de précision contre des cibles militaires légitimes, nous avons sérieusement mis à mal la capacité du régime de Kadhafi d'attaquer des civils et relâché l'étau dans lequel se trouvait la population civile dans des zones comme Misrata.   Nos opérations sont menées avec le plus grand soin afin d'éviter de faire des victimes civiles.

Nous condamnons les attaques répétées du régime libyen contre sa propre population, de même que son refus d'accéder aux demandes de la communauté internationale contenues dans les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.  Nous avons intensifié notre action, notamment en déployant des avions et hélicoptères d'attaque supplémentaires, et sommes déterminés à poursuivre notre opération afin de protéger le peuple libyen aussi longtemps que nécessaire. Nous avons donc prolongé l'opération Unified Protector pour une période supplémentaire de 90 jours à compter du 27 juin. Nous sommes résolus à mettre en oeuvre les moyens nécessaires ainsi qu'à faire preuve d'une souplesse opérationnelle maximale dans les limites de notre mandat pour soutenir durablement ces efforts, et nous saluons les contributions additionnelles à notre action commune.  Nous réaffirmons avec force les objectifs formulés par nos ministres des Affaires étrangères à Berlin le 14 avril, aux termes desquels le régime libyen doit cesser les attaques contre des civils, faire rentrer toutes ses forces dans leurs bases, de façon vérifiable, et permettre un accès immédiat, sans restriction, en toute sécurité et sans entrave à l'aide humanitaire. 

Nous avons un mandat clair de l’ONU ainsi que les moyens et la détermination pour le mener à bien. Nous sommes sûrs qu'une combinaison appropriée de pressions militaires, politiques et économiques aidera à mettre fin aux attaques perpétrées contre des civils et créera les conditions qui permettront au peuple libyen de déterminer son propre avenir. Nous saluons les efforts entrepris par l’Organisation des Nations Unies au travers de l'envoyé spécial du secrétaire général de cette organisation, par le Groupe de contact ainsi que par les organisations régionales compétentes et d'autres acteurs en vue de parvenir à une solution politique crédible et durable.  Nous attendons avec intérêt les résultats de la réunion que le Groupe de contact tiendra demain à Abou-Dhabi pour soutenir les efforts déployés plus largement par la communauté internationale en vue de mettre fin à la crise.

Nous continuerons d’agir en coordination avec des organisations clés, dont l’ONU, l'Union européenne, la Ligue des États arabes et l'Union africaine, et d’avoir des consultations avec d’autres, comme l'Organisation de la Conférence islamique, et nous encourageons ces organisations pour ce qui est de leurs efforts dans la période immédiate d’après-conflit et à plus long terme. Une fois que les objectifs fixés à Berlin auront été atteints, l'Alliance se tient prête à jouer un rôle, sur demande et selon les besoins, et à apporter son soutien aux initiatives postérieures au conflit qui devraient être menées par l’ONU et par le Groupe de contact sur la Libye.

Le temps joue contre Mouammar Kadhafi, qui a clairement perdu toute légitimité et doit donc quitter le pouvoir. Il n'y a pas d'avenir pour un régime qui menace et attaque systématiquement sa propre population. Le peuple libyen mérite de pouvoir décider de son propre avenir dans une Libye souveraine, indépendante et unie.