L’OTAN travaille avec Malte sur la cryptographie quantique

  • 16 Apr. 2019 -
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  • Mis à jour le: 17 May. 2019 10:09

La technologie quantique est sur le point de modifier notre environnement de sécurité. Si cette technologie pourrait apporter une solution radicalement nouvelle à des problèmes complexes qui se posent dans un certain nombre de domaines, les possibilités qu’elle offre sont également susceptibles de marquer une rupture. Le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS) finance deux projets consistant à sécuriser nos communications numériques en vue de l’ère post-quantique.

La conseillère sénior OTAN pour le programme SPS et la coopération avec les partenaires, Deniz Beten, et le recteur de l’Université de Malte, Alfred Vella, en avril 2019.

Les technologies quantiques, fondées sur les propriétés des effets quantiques – les interactions des molécules, des atomes ou des photons – trouvent des applications concrètes dans de nombreux domaines. Si ces technologies ne sont utilisées à l’heure actuelle que dans des dispositifs expérimentaux employés dans des domaines pointus (métrologie, distribution temps-fréquence, sécurité, espace, automatisation, etc.), elles pourraient dans l’avenir servir dans un large éventail de domaines, comme l’informatique, les communications par satellite, l’automobile ou encore la médecine.

Les ordinateurs quantiques, par exemple, peuvent traiter bien plus de données que les systèmes informatiques classiques. L’énorme puissance de calcul de ces ordinateurs permet en théorie de forcer les systèmes de chiffrement classiques sur lesquels reposent nos moyens de communication actuels, comme ceux utilisés pour les services de banque en ligne ou les télécommunications.

Pour remédier à ce problème, la communauté internationale, et l’OTAN en particulier, s’emploie à mettre au point des solutions post-quantiques, c’est-à-dire des solutions conçues pour résister aux assauts d’un ordinateur quantique.

« Dans les domaines de la recherche et du développement technologique, les projets ayant trait à la cybersécurité et à la sécurisation des communications sont une excellente occasion de promouvoir la collaboration entre l’OTAN et les pays partenaires », a déclaré Deniz Beten, conseillère sénior à l’OTAN pour le programme SPS et la coopération avec les partenaires. Elle a ajouté : « C’est précisément ce que permettent les deux projets pluriannuels que nous avons engagés en 2018 avec Malte ».

Installation de lignes de communication quantique entre Malte et les pays de l’OTAN

L’un des deux projets SPS menés avec Malte, pays partenaire de l’OTAN, consiste à élaborer et mettre en place des solutions et protocoles de chiffrement post-quantiques. Ces solutions permettront de garantir la sécurité des communications informatiques à chiffrement utilisées pour protéger les informations sensibles. Ce projet est mené par des experts de l’Université de Malte, de l’Université slovaque de technologie, de la Florida Atlantic University et de l’Université Rey Juan Carlos (Espagne).

L’autre projet consiste à installer une ligne de communication sous-marine entre l’Italie et Malte constituée de fibres optiques de télécommunications classiques qui relieront entre elles deux stations mobiles de communication quantique, l’une en Italie et l’autre à Malte. À terme, ce projet aidera à protéger les infrastructures critiques de l’île et ouvrira la voie à l’utilisation de la technologie quantique comme moyen de communication entre les deux pays.

« Dans l’avenir, nous aurons besoin de la technologie quantique pour protéger nos infrastructures et services critiques », a affirmé le professeur André Xuereb, directeur de projet à l’Université de Malte. « Ces projets SPS  anticipent cette évolution et aident Malte à se préparer pour les technologies sécurisées de demain. »

Début avril 2019, des experts de l’OTAN ont rencontré des professeurs et scientifiques maltais, parmi lesquels Alfred Vella, recteur de l’Université de Malte, et Christianne Caruana, du ministère maltais des Affaires étrangères et de la Promotion du commerce, afin d’examiner des pistes pour renforcer la coopération scientifique entre l’Organisation et Malte. M. Vella a déclaré à cette occasion : « Nous sommes fiers que des chercheurs de l’Université de Malte aient la possibilité de prendre part à deux projets innovants dans le domaine de la technologie quantique menés dans le cadre du programme SPS de l’OTAN. Ces projets pourraient redéfinir les architectures de sécurité. »


Réunion des experts à l’Université de Malte, en avril 2019.