Relations avec l'Australie
L’OTAN et l’Australie consolident leurs relations afin de faire face aux défis de sécurité communs (cyberdéfense, menaces hybrides, renforcement de la résilience, etc.) et de défendre l’ordre international fondé sur des règles. Leur coopération s'inscrit également dans le cadre plus large des relations qu'entretient l’OTAN avec ses partenaires de la région Indo‑Pacifique.
- L’Australie est l’un des partenaires de l'OTAN dans la région Indo-Pacifique (les autres étant le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande ). Cette région est importante pour l’Alliance, car ce qui s’y passe peut avoir des incidences directes sur la sécurité euro-atlantique.
- L’OTAN et l’Australie dialoguent et coopèrent depuis 2005.
- Dans leur déclaration politique conjointe de juin 2012, l’OTAN et l’Australie ont exprimé leur volonté de renforcer leur coopération. Un premier programme individuel de partenariat et de coopération a donc été établi en 2013. Les relations entre l’OTAN et l’Australie sont à présent régies par un programme de partenariat individualisé, approuvé en juillet 2023.
- La défense de l’ordre international fondé sur des règles, la promotion d’une compréhension commune des questions de sécurité mondiale, le renforcement de l’interopérabilité entre les deux parties et la coopération sur des sujets d’intérêt commun, tels que la cyberdéfense, la lutte contre les menaces hybrides, la résilience, la thématique « femmes, paix et sécurité » et les nouvelles technologies, comptent parmi les priorités du partenariat OTAN-Australie. Le pays contribue également à la mission OTAN en Iraq, en tant que partenaire d’opération.
- La coopération s’appuie sur un dialogue politique régulier de haut niveau, et notamment sur un dialogue bilatéral stratégique annuel. L’Australie est par ailleurs un partenaire « nouvelles opportunités » de l’OTAN, au même titre que la Géorgie, la Jordanie et l’Ukraine.
- Depuis le tout début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, en 2022, l’Australie soutient fermement Kyïv dans son droit de légitime défense, notamment au travers de contributions qu’elle lui fournit à titre bilatéral ou dans le cadre de l’ensemble complet de mesures d’assistance à l'Ukraine proposé par l’OTAN.
Dialogue politique
- Au sommet que l’OTAN a tenu Bruxelles en 2021, les Alliés sont convenus d’intensifier le dialogue et la coopération pratique que l’Organisation mène avec ses partenaires actuels, et notamment avec l’Australie, l’un de ses partenaires de la région Indo-Pacifique. Cet engagement a été renouvelé dans le concept stratégique 2022, principal document d’orientation de l’Alliance. Il est essentiel de coopérer avec les partenaires de cette région si l’on veut pouvoir faire face à un environnement de sécurité mondial de plus en plus complexe, du fait notamment de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, des ambitions affichées par la République populaire de Chine (RPC) et des politiques coercitives menées par celle-ci dans divers domaines, du resserrement du partenariat stratégique entre la RPC et la Russie, ainsi que de la situation en matière de sécurité dans la péninsule coréenne.
- En juin 2022, le premier ministre australien a participé au sommet de l’OTAN à Madrid, aux côtés des dirigeants des autres pays partenaires de la région Indo-Pacifique (Japon, République de Corée et Nouvelle-Zélande). En juillet 2023, au sommet de Vilnius, le pays a pris part à sa deuxième réunion OTAN au niveau des chefs d’État et de gouvernement. En juillet 2024, comme les autres partenaires de l’Indo-Pacifique, l’Australie a pris part au sommet de l’OTAN à Washington. La coopération pratique entre les Alliés et ces partenaires y a été encore approfondie, notamment grâce au lancement de projets phares portant sur le soutien à l’Ukraine dans le domaine de la médecine militaire, sur la cyberdéfense, sur la lutte contre la désinformation et sur les technologies, comme l’intelligence artificielle.
- C’est en décembre 2020 que l’Australie a participé à sa toute première réunion ministérielle de l’OTAN. Depuis 2022, elle assiste régulièrement aux réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance. Et en octobre 2024, elle a pris part, pour la toute première fois, à une réunion des ministres de la Défense des pays de l’OTAN.
- L’Australie participe en outre aux réunions qui se tiennent au siège de l’OTAN au niveau des ambassadeurs des pays de l’Alliance et des quatre pays partenaires de la région Indo-Pacifique. Dernièrement, ces réunions ont porté sur la cyberdéfense, la technologie et les défis hybrides.
Principaux domaines de coopération
La coopération entre l’Australie et l’OTAN s’exerce au bénéfice des deux parties et couvre bon nombre de défis de sécurité communs, notamment ceux énumérés ci-après.
- Renforcement des capacités et de l’interopérabilité – En raison de l’importance de ses contributions tant aux opérations qu’à d’autres objectifs de l’OTAN, l’Australie est l’un des quatre partenaires « nouvelles opportunités » de l’Organisation, qui bénéficient de possibilités de dialogue et de coopération accrues avec les Alliés. Afin de renforcer l’interopérabilité, l’Australie participe aux travaux des comités sur des sujets tels que la logistique, le partage de l’information entre partenaires d’opération, l’aviation, la codification et la coopération en matière de développement capacitaire, qu’il s’agisse d’armements terrestres, navals ou aériens. L’Australie est par ailleurs régulièrement invitée à participer aux exercices militaires de l’OTAN ouverts aux partenaires.
- Nouvelles technologies et sécurité énergétique – Dans le cadre du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité, la coopération pratique avec l’Australie porte avant tout sur les technologies émergentes et les technologies de rupture et sur la sécurité énergétique. En particulier, des experts australiens participent à un projet descendant visant à accroître l’efficacité énergétique des camps déployables et à réduire la consommation de combustibles fossiles.
- Fonds d’affectation spéciale – L’Australie a contribué à un certain nombre de projets relevant de fonds d’affectation spéciale OTAN, notamment à celui mis en place pour éliminer des munitions non explosées à Saloglu (Azerbaïdjan, 2010), ainsi qu’au fonds d’affectation spéciale OTAN-Ukraine pour la réadaptation médicale créé suite à l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, en 2014.
Soutien aux opérations et missions dirigées par l’OTAN –
- L’OTAN et l’Australie sont toutes deux membres de la coalition mondiale contre l’EIIL. Par ailleurs, l’Australie participe en tant que partenaire d’opération à la mission OTAN en Iraq, une mission non combattante de conseil et de renforcement des capacités lancée en juillet 2018, qui a pour but de renforcer les institutions et les forces de sécurité de l’Iraq afin qu’elles puissent empêcher le retour de l’EIIL, combattre le terrorisme et stabiliser le pays.
- L’Australie et l’OTAN coopèrent au renforcement de la sûreté maritime. Le pays est d’ailleurs un partenaire d’opération pour l’opération Sea Guardian de l’OTAN. Dans le cadre de l’opération Ocean Shield, aujourd’hui terminée, la marine australienne a déjà coopéré avec l’OTAN à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.
- Pendant près d’une décennie, l’Australie a été, parmi les pays non OTAN, l’un des principaux fournisseurs de troupes à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), dont la mission s’est achevée en 2014. Dans le cadre d’une équipe de reconstruction provinciale, les forces australiennes ont ainsi assuré la sécurité et mené des projets de reconstruction et de développement local dans la province d’Uruzgan (sud de l’Afghanistan). Par ailleurs, le groupe d’opérations spéciales de l’Australie appuyait directement les éléments de la FIAS dans cette province. Entre 2015 et le printemps 2021, l’Australie a ensuite contribué à la mission Resolute Support, une mission de formation, de conseil et d’assistance en faveur des forces et institutions de sécurité afghanes. L’Australie a également été un contributeur de premier plan au fonds d’affectation spéciale pour l’Armée nationale afghane, auquel elle a versé 680 millions de dollars.