Relations avec le Bélarus
L’OTAN s’est attachée à établir un partenariat avec le Bélarus à partir du moment où le pays est devenu membre du Conseil de coopération nord-atlantique, en 1992, s’employant à mettre en place un dialogue et une coopération pratique dans des domaines d’intérêt commun. En 2021, les Alliés ont suspendu la coopération pratique entre l’OTAN et le Bélarus tout en maintenant le dialogue, dans la mesure nécessaire. Les membres de l’Alliance ont condamné le pays pour avoir facilité l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, déclenchée en février 2022, et pour s’être rendu complice de la guerre d’agression que mène la Russie.
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Photo : Uzhursky via Getty Images
- En août 2020, les pays de l’OTAN ont commencé à suivre de près l’évolution de la situation au Bélarus. Le secrétaire général de l’Organisation a appelé les autorités bélarussiennes à respecter pleinement les droits de la personne, et en particulier la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement. Il a souligné que c’était à la population bélarussienne de décider de son propre avenir. Tous les Alliés sont attachés à la souveraineté et à l’indépendance du Bélarus.
- Au sommet de Bruxelles de 2021, les dirigeants des pays de l’OTAN ont déclaré que les politiques et les actes du Bélarus avaient des incidences sur la stabilité régionale et qu’ils étaient contraires aux principes qui fondent le partenariat entre l’Organisation et le pays. Les Alliés ont engagé le Bélarus à se conformer au droit international, à respecter les droits de la personne et les libertés fondamentales, et à libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques.
- En novembre 2021, les Alliés ont suspendu toute coopération pratique entre l’OTAN et le Bélarus dans les domaines civil et militaire, tout en maintenant le dialogue, dans la mesure nécessaire.
- Les membres de l’Alliance ont condamné le pays pour avoir facilité l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, déclenchée en février 2022, et pour s’être rendu complice de la guerre d’agression que mène la Russie.
Rôle du Bélarus dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine
Les Alliés condamnent tous ceux qui facilitent et, par conséquent, prolongent la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine. Le Bélarus continue de rendre possible cette guerre en mettant à disposition son territoire et ses infrastructures, permettant ainsi aux forces russes de poursuivre leurs attaques contre l’Ukraine. Le Bélarus doit cesser de se rendre complice de la Russie et doit se conformer de nouveau au droit international.
Le fait que la Russie renforce l’intégration politique et militaire du Bélarus, notamment en y déployant des capacités militaires avancées et des personnels, a des incidences négatives sur la stabilité régionale et sur la défense de l’Alliance. L’OTAN condamne la rhétorique nucléaire, irresponsable, de la Russie et le fait qu’elle brandit la menace nucléaire, y compris le stationnement annoncé d’armes nucléaires au Bélarus, ce qui traduit une posture d’intimidation stratégique.
Évolution des relations
Les relations entre l’OTAN et le Bélarus ont débuté en 1992, lorsque le pays a adhéré au Conseil de coopération nord-atlantique. À ce forum de dialogue a succédé, en 1997, le Conseil de partenariat euro-atlantique, qui réunit tous les Alliés et les pays partenaires de la zone euro-atlantique.
L’adhésion du Bélarus au Partenariat pour la paix (PPP), en 1995, a marqué le début de la coopération bilatérale. Dans le cadre du PPP, l’OTAN et le Bélarus ont mis en place une coopération pratique dans un certain nombre de domaines au travers du programme individuel de partenariat et de coopération (IPCP) conclu entre les deux parties (voir exemples concrets dans la section suivante).
En avril 1998, le Bélarus a ouvert une mission diplomatique auprès de l’OTAN.
En août et en septembre 2020, suite aux manifestations de masse auxquelles avaient donné lieu l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au Bélarus, l’OTAN s’est déclarée très préoccupée par la détention arbitraire et l’enlèvement de figures de l’opposition et a appelé les autorités bélarussiennes à respecter pleinement les droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement.
En mai 2021, l’OTAN a fermement condamné le détournement et l’atterrissage forcé à Minsk (Bélarus) d’un avion de la compagnie Ryanair qui reliait Athènes à Vilnius, ainsi que le débarquement et l’arrestation de Raman Pratassevitch, journaliste bélarussien qui se trouvait à bord, et de sa compagne, Sofia Sapega.
En novembre 2021, l’OTAN a condamné le Bélarus pour l’envoi d’un très grand nombre de migrants en situation irrégulière aux frontières que le pays partage avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, dans le cadre de ses activités hybrides. Les Alliés ont appelé le Bélarus à mettre fin à ces actions, à respecter les droits de la personne et les libertés fondamentales, et à se conformer au droit international.
Suite à ces événements, les Alliés ont suspendu, en novembre 2021, toute coopération pratique entre l’OTAN et le Bélarus dans les domaines civil et militaire, tout en maintenant le dialogue, dans la mesure nécessaire.
Domaines clés de la coopération avant 2021
Avant 2021, une coopération s’exerçait entre le Bélarus et l’OTAN, au bénéfice des deux parties. Voici quelques exemples d’activités marquantes.
- Le Bélarus participait au processus de planification et d’examen (PARP) du PPP. L’objectif était de promouvoir la transparence et d’aider le pays à renforcer ses capacités et l’interopérabilité dans la perspective d’une participation à des opérations internationales de soutien de la paix. L’OTAN a aidé le Bélarus à fixer des objectifs de planification qui ont permis au pays de développer certaines de ses forces et capacités en vue de leur éventuelle participation à des activités PPP, notamment des opérations PPP dirigées par l’OTAN.
- Le Bélarus avait accès et a participé à un large éventail d’activités de formation et d’entraînement proposées par des centres de l’OTAN, ainsi qu’à des stages organisés par des Alliés et des partenaires. Dans le cadre du programme individuel de partenariat et de coopération (IPCP), du personnel bélarussien a participé à des stages dans des pays de l’OTAN, et une coopération pratique s’est exercée dans des domaines tels que la préparation du secteur civil, la coopération scientifique, les opérations de soutien de la paix, la formation linguistique et la formation militaire.
- La Division Diplomatie publique de l’OTAN a organisé chaque année à Minsk, en collaboration avec le Centre bélarussien de recherche sur les politiques étrangères et la sécurité, un séminaire pour mener des réflexions avec des experts et des étudiants bélarussiens sur des questions liées à la sécurité régionale et internationale. Le dernier séminaire en date a eu lieu en décembre 2018. Des représentants de la société civile bélarussienne ont participé régulièrement à des exposés d’information de l’OTAN au siège de l’Organisation, à Bruxelles (Belgique).
- Depuis 2001, le Bélarus recevait des subventions pour une quarantaine d’activités menées en coopération dans le cadre du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS). Parmi les sujets étudiés figuraient les télécommunications, l’évaluation des risques liés à Tchernobyl et les systèmes de détection des explosifs. Un projet de premier plan a ainsi amené des chercheurs du Bélarus, de Norvège et d’Ukraine à travailler ensemble pour évaluer les risques liés à la contamination radioactive dans la Réserve radioécologique de Polésie.
- Le ministère bélarussien des Situations d’urgence a également participé à des exercices de gestion de situations d’urgence dans le domaine civil organisés par le Centre euro-atlantique de coordination des interventions en cas de catastrophe (EADRCC).
- Le Bélarus a participé à un projet de l’OTAN financé sur un fonds d’affectation spéciale qui visait à aider le pays à satisfaire à ses obligations au titre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, signée à Ottawa. Achevé en janvier 2007, ce projet conjoint, dirigé par le Canada et cofinancé par le Bélarus et la Lituanie, a permis de détruire quelque 700 000 mines antipersonnel au Bélarus.