L'Europe du Sud-Est face aux défis liés à la sécurité énergétique : le rôle de l'OTAN

  • 26 May. 2011 - 27 May. 2011
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  • Mis à jour le: 22 Jun. 2011 13:22

La sécurité énergétique – question stratégique pour l'OTAN et pour ses partenaires et point clé à l'ordre du jour de l'Alliance – était au centre d'une conférence de haut niveau qui s'est tenue à Zagreb (Croatie) les 26 et 27 mai.

Au sommet qu'ils ont tenu à Bucarest en avril 2008, les dirigeants des pays de l'Alliance ont insisté sur l'importance de la question de la sécurité énergétique, énonçant des principes et présentant des options et des recommandations destinées à permettre à l'OTAN de s'attaquer à ce problème. Le nouveau concept stratégique de l'OTAN, publié en novembre 2010, considère également la dépendance à l'égard des approvisionnements énergétiques étrangers et la vulnérabilité des réseaux de distribution comme des défis majeurs dans l'environnement de sécurité actuel.

Comme l'indiquait M. Davor Božinović, ministre de la Défense croate, dans son allocution liminaire, « l'importance de l'énergie d'un point de vue politique, économique, social et environnemental ne peut plus être sous-estimée dans les milieux de la sécurité. Le nouveau concept stratégique souligne l'importance de l'énergie pour tous les pays, affirmant que l'OTAN développera sa capacité à contribuer à la sécurité énergétique. ».

M. Božinović a également mis en évidence la contribution potentielle de l'OTAN à la sécurité énergétique, indiquant qu'« elle repose sur une approche en trois temps, consistant à  (1) promouvoir le dialogue et le partage de l'information, (2) projeter la stabilité, et (3) faciliter la protection des infrastructures énergétiques critiques. [...] D'après moi, en nous concentrant sur la sécurité énergétique, nous pouvons aussi promouvoir un dialogue politique plus large au sein de l'Alliance et renforcer le rôle de l'OTAN en tant que plateforme de consultation ».

Intitulée « Défis de sécurité émergents : Perspectives en matière de sécurité énergétique en Europe du Sud-Est », cette conférence était l'une des diverses initiatives visant à relever les défis liés à la sécurité énergétique. Conjointement organisée par l'OTAN et par la Croatie, elle a ainsi accueilli des experts en matière de sécurité et d'énergie venus de pays de l'OTAN et de pays partenaires, des représentants du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), du Dialogue méditerranéen (DM) et de l'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI), ainsi que des représentants du secteur des entreprises et d'autres acteurs internationaux concernés.

Coopération multilatérale

Dans son discours introductif, M. Peter Poptchev, ambassadeur itinérant pour la sécurité énergétique et le changement climatique, rattaché au ministère des Affaires étrangères de la Bulgarie, a déclaré que l'OTAN pouvait remplir son rôle en matière de sécurité énergétique en procédant à la collecte de renseignements, au partage d'informations ainsi qu'à des actions de sensibilisation sur des questions présentant un intérêt commun. 

L'Ambassadeur a ajouté que l'Alliance pouvait offrir des solutions concrètes et taillées sur mesure pour les différents pays ou régions, mettre au point des possibilités de formation et s'appuyer sur le rôle qu'elle joue dans le domaine maritime. Il a également suggéré de mettre à profit le cadre OTAN-Russie et le dialogue UE-Russie pour les débats sur des questions liées à la sécurité énergétique, le but étant de faciliter l'obtention d'une interprétation commune.

À l'occasion d'un débat approfondi sur les questions de sécurité énergétique s'agissant des derniers développements ainsi que des tendances et options futures pour le secteur de l'énergie en Europe du Sud-Est, les participants ont recensé plusieurs possibilités de coopération au niveau régional et/ou multilatéral en matière de sécurité énergétique et ils ont tiré des enseignements qui pourraient être précieux pour d'autres régions. La diversification des ressources et des itinéraires de transport revêt une importance clé. 

Les participants ont également reconnu le rôle de l'OTAN en matière de sécurité énergétique, s'agissant en particulier de la promotion des consultations, de la stabilité et des échanges d'informations et de meilleures pratiques, ainsi que de la protection des infrastructures énergétiques critiques.

Pas de solution miracle

M. Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué de l'OTAN pour les défis de sécurité émergents, présidait la conférence.  Dans ses conclusions, il a souligné le fait que « toutes les questions soulevées par les experts lors des débats montrent une fois encore que la sécurité énergétique est une question stratégique pour l'Alliance puisque la dépendance à l'égard des approvisionnements étrangers est appelée à s'amplifier. ».

« Il n'existe pas de solution miracle toute faite qui puisse venir à bout de tous les problèmes évoqués », a-t-il mis en garde. « Comme indiqué durant les débats, il faut que nous transformions notre dépendance réciproque en une diversification réciproque. »