Le haut représentant civil de l'OTAN présente un scénario pour la transition en Afghanistan
Le 13 octobre, le haut représentant civil (SCR) de l'OTAN en Afghanistan a présenté aux médias un scénario du processus de transfert des responsabilités aux Afghans.
À l'occasion d'une table ronde organisée après un exposé à l’intention des pays qui fournissent des troupes à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), l'ambassadeur Sedwill a souligné que le processus de transition se ferait sous conditions et ne serait pas dicté par un calendrier, et qu'une approche globale tenant compte de tous les aspects de la sécurité, de la gouvernance et du développement serait adoptée.
Le processus de transition devrait débuter au printemps 2011 et se terminer d’ici fin 2014, quand les autorités afghanes auront pris la direction des opérations dans l'ensemble du pays. Cependant, l'ambassadeur Sedwill a souligné que la première série de domaines candidats à la transition ne serait pas annoncée au sommet de Lisbonne.
« Faire cette annonce plusieurs mois avant le début du processus pourrait poser de sérieux risques pour la sécurité », a-t-il expliqué, « et c'est à l'Afghanistan, en tant que pays souverain, qu'il appartiendra de le faire ».
On estime que le transfert complet des responsabilités aux Afghans dans un domaine donné pourrait prendre jusqu'à 24 mois, mais c'est la situation sur le terrain qui dictera le rythme auquel la transition se déroulera. « Toutes ces échéances ne devraient pas être considérées comme une prévision, mais plutôt comme un engagement », a souligné l'ambassadeur Sedwill.
La décision d’entamer la transition sera prise en fonction de quatre critères : la situation générale sur le plan de la sécurité, la capacité des forces de sécurité nationales afghanes, la disposition de la FIAS et des équipes de reconstruction provinciales (PRT) à assumer un rôle de soutien, et les progrès enregistrés en matière de gouvernance de développement. La transition suivra une approche s'articulant autour de deux volets, puisqu'elle concernera des institutions et des fonctions afghanes essentielles ainsi que des régions géographiques.
« Nous pourrions nous retrouver dans une situation où la transition débuterait au niveau des sous-districts, avec le transfert de la responsabilité principale en matière de sécurité à la police nationale afghane, à l'image de ce qui s'est passé à Kaboul à la mi-2008 », a expliqué l'ambassadeur Sedwill.
D'ici 2014, « nous pourrons constater les effets de la transition sur le terrain », a-t-il indiqué. Sur le plan de la sécurité, les troupes de la FIAS deviendront progressivement moins visibles, leurs effectifs seront réduits et ils pourraient être redéployés dans le pays ou réaffectés à des activités de formation. Les équipes de reconstruction provinciales seront par ailleurs amenées à jouer un rôle davantage civil, et elles contribueront au développement selon un modèle plus classique.
« En résumé, la transition, c'est le leadership afghan et le partenariat international », a conclu M. Sedwill.