Les ministres des pays contribuant à la FIAS examinent le transfert des responsabilités aux Afghans

  • 11 Jun. 2010 -
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  • Mis à jour le: 14 Jun. 2010 16:05

Le 11 juin, les ministres de la défense des pays de l'OTAN ont rencontré leurs homologues des pays non OTAN qui fournissent des troupes à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan. Ils ont principalement examiné le processus de transfert des responsabilités aux Afghans et les mesures qui doivent être prises afin de faire avancer ce processus, en particulier en ce qui concerne la formation des forces de sécurité afghanes.

North Atlantic Council with non-NATO ISAF Contributors Left to right: Admiral James Stavridis (Supreme Allied Commander Europe); General Stanley A. McChrystal (Commander ISAF); NATO Secretary General, Anders Fogh Rasmussen; Abdul Rahim Wardak (Minister of Defence, Afghanistan)

La réunion s’est ouverte par un exposé du commandant de la FIAS, le général Stanley McChrystal, sur l'état d'avancement des opérations. Il a expliqué que la stratégie actuelle fonctionnait, mais a prévenu que les progrès vers une stabilité véritable seront lents et délibérés, afin de faire en sorte que ces progrès qui seront obtenus au prix de grands sacrifices s'inscrivent dans la durée.

Le haut représentant civil de l’OTAN, l’ambassadeur Mark Sedwill, a décrit la manière dont l'Alliance va coopérer avec le gouvernement afghan afin de reprendre l'initiative politique une fois que les conditions opérationnelles se seront suffisamment améliorées pour permettre un transfert des responsabilités aux Afghans.
Le message que les 46 pays présents autour de la table ont adressé au général McChrystal était tout aussi clair : la FIAS restera en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra car un Afghanistan stable et souverain est synonyme d'un monde plus sûr pour chacun de nous.

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a souligné que les pays de l'OTAN contribuant à la FIAS étaient déterminés à aider le gouvernement afghan à reprendre la responsabilité du pays. « L'Afghanistan appartient aux Afghans. Non seulement le transfert des responsabilités aux Afghans est souhaitable, mais il est inévitable », a-t-il déclaré.

Il a en outre mis en évidence trois éléments fondamentaux en rapport avec le processus de transfert. « Tout d'abord, le transfert n'est pas synonyme de retrait de nos forces. Il est synonyme de transition vers un soutien des forces afghanes, ainsi que vers un processus à long terme de formation, de mentorat et de renforcement des capacités. Ensuite, les conditions sur les plans civil et militaire devront être réunies pour que le transfert soit irréversible. Et enfin, nous voulons que ces conditions soient réunies le plus vite possible », a-t-il ajouté.

Le transfert des responsabilités aux Afghans

En ce qui concerne le transfert, le ministre afghan de la Défense, le général Abdul Rahim Wardak, a déclaré : « Il faudrait que le transfert s’effectue sous conditions, qu’il soit appuyé par la gouvernance et le développement, lesquels reposent sur la sécurité. Nous considérons le transfert comme un processus, et non comme un événement ponctuel. »

S'appuyant sur les discussions qui ont eu lieu plus tôt dans l'année avec les représentants du gouvernement afghan, dans un premier temps à la conférence de Londres et ensuite à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN tenue à Tallinn, les ministres ont continué à débattre de ce qui devra être fait dans les prochains mois pour faire progresser le transfert à la fois dans les domaines civil et militaire.

La formation

Les ministres se sont concentrés en particulier sur la formation des forces afghanes, et ils ont salué l'accroissement appréciable de la capacité des forces de sécurité nationales afghanes tout en reconnaissant qu’il faut davantage d'instructeurs pour que ces progrès se poursuivent de façon régulière.

Le secrétaire général de l'OTAN a exhorté les ministres à prendre les engagements nécessaires concernant les 450 instructeurs qui manquent encore sur les 2 123 requis d’ici à mars 2011. « La formation est un investissement au titre de ce transfert : plus nous assurerons la formation, plus vite le transfert pourra intervenir. C'est un calcul très simple, et un investissement très judicieux », a-t-il déclaré.

Les ministres se sont enfin félicités de la décision que le gouvernement afghan a prise récemment pour que se concrétisent les perspectives de réconciliation nationale, et ils ont appelé celui-ci à prendre de nouvelles mesures qui lui permettront de tenir ses engagements, en particulier concernant la gouvernance et la lutte contre la corruption.