Renforcer le rôle des femmes dans l'instauration de la paix et de la sécurité
Les femmes, tout comme les enfants, sont souvent touchées de manière disproportionnée par la guerre et les conflits, et pourtant, elles rencontrent des obstacles qui les empêchent de participer pleinement au processus d'instauration de la paix. Mais si les femmes – qui représentent la moitié de la population mondiale – ne jouent pas le même rôle que les hommes dans la prévention et la résolution des conflits, il sera difficile d'établir une stabilité à long terme.
Pour s'attaquer à cette question, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté en octobre 2000 la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Elle préconise que les femmes participent pleinement et sur un pied d'égalité aux efforts menés à tous les niveaux, qu'il s'agisse d'activités de prévention des conflits ou de reconstruction après un conflit.
Pour pouvoir appliquer cette résolution, il est essentiel que l'OTAN fasse participer davantage de femmes à ses opérations. Le sergent Angela Aaron travaille au bureau de l'élément de soutien national des États-Unis, au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS). Elle reconnaît que même si, dans certaines forces armées, les femmes ne participent pas encore directement aux combats, le fait qu'elles puissent servir en Afghanistan peut avoir un effet positif.
« Ces femmes veulent faire des études », dit-elle en parlant d'une visite effectuée plus tôt dans l'année dans une école pour femmes afghanes à Kaboul. « C'est leur façon à elles de dire qu'elles veulent s'impliquer davantage. J'ai le sentiment que nous pouvons les aider à atteindre cet objectif. Je crois que le fait de nous voir dans les forces armées montre aux hommes comme aux femmes que tout le monde peut apporter sa pierre à l'édifice ».
Le personnel militaire féminin peut s'avérer d'une grande utilité aux postes de contrôle et dans le cadre des opérations de fouille effectuées sur les femmes, par exemple lorsque des armes détenues illégalement sont recherchées. Par ailleurs, il est souvent plus facile pour des femmes qui ont été victimes de violences de se confier à d'autres femmes.
Là où elle intervient, l'OTAN s'emploie également à faire participer davantage de femmes aux activités de rétablissement et de consolidation de la paix, car un élément essentiel d'une paix durable est la compréhension de la culture locale et l'intégration de points de vue différents sur les droits des femmes.
Le colonel Annicq Bergmans, qui présida le Comité du personnel féminin des forces de l'OTAN, nous parle de son expérience du maintien de la paix au Kosovo : « Pour faire progresser les négociations avec les hommes d'un village, il nous fallait parfois entrer en contact avec les femmes de ce village et les convaincre, car c'était elles qui en fait détenaient le pouvoir. »
Formation et entraînement
Mme Louise Olsson, chercheuse à la Folke Bernadotte Academy en Suède, a codirigé une étude réalisée récemment à la demande des pays alliés et des pays partenaires intéressés, et dont l'objectif était de dégager des enseignements et des pratiques de référence susceptibles de favoriser l'application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans les équipes de reconstruction provinciales (PRT) en Afghanistan.
« Pour intégrer la résolution 1325 dans les opérations, il importe de définir des objectifs. Pour atteindre ceux-ci, il faut améliorer les compétences du personnel grâce à des formations », explique-t-elle.
Cette étude met en évidence qu'il est nécessaire de disposer de spécialistes, comme des conseillers pour les questions de parité, et de points de contact, et elle souligne le rôle déterminant que doivent jouer les dirigeants tant politiques que militaires, à savoir promouvoir la résolution 1325 et assumer la responsabilité de son intégration.
Il est essentiel non seulement de recenser les besoins de formation et de dégager les enseignements tirés, mais aussi de les partager entre les pays et les organisations et institutions internationales. Au sommet que l'OTAN a tenu en avril 2009, les dirigeants des pays alliés ont préconisé qu'un ensemble complet de mesures soit élaboré d'ici à octobre 2010, date qui marquera le 10e anniversaire de la résolution 1325.
L'égalité des chances
D'une manière générale, pour garantir que les femmes puissent participer aux processus démocratique et décisionnel, il faut qu'elles soient davantage représentées dans le monde du travail, en particulier à des postes à haute responsabilité dans les entreprises, les pouvoirs publics et les organisations.
Mme Stefanie Babst est la secrétaire générale adjointe déléguée pour la diplomatie publique, et elle est l'une des rares femmes à occuper un poste de haut responsable à l'OTAN. Lors du Entrepreneurship and Leadership Summit tenu à Istanbul au début de juin 2009, elle a appelé à une plus grande présence des femmes dans les secteurs de la sécurité et de la défense.
« L'OTAN mène des opérations sur trois continents, auxquelles participent près de 70 000 militaires venus de 28 pays de l'Alliance et de 17 pays non membres, comme la Suisse ou l'Australie », explique-t-elle. « Les femmes représentent la moitié de la population de ces pays, mais seul un petit nombre d'entre elles participent au processus décisionnel. Ceci montre que l'Organisation a le devoir de se comporter de manière responsable en faveur de l'égalité des sexes, ce qui représente pour elle un véritable potentiel. »