L’OTAN soutient les femmes et les filles de science
À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, découvrez trois portraits de jeunes femmes qui font avancer les technologies et contribuent à l’innovation, grâce entre autres au programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS).
En 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a fait du 11 février la Journée internationale des femmes et des filles de science. L’objectif est double : il s’agit, d’une part, de mettre en lumière le rôle essentiel que les femmes et les filles jouent au sein du monde de la science et de la technologie et, d’autre part, d’encourager les femmes et les filles à s’engager ou à poursuivre dans cette voie ; en effet, elles demeurent victimes de préjugés et de stéréotypes de genre qui limitent leur accès et leur participation à la science. D’après l’ONU, moins de 30 % des chercheurs dans le monde sont des femmes.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) relève que le nombre d’étudiantes qui ont opté pour les technologies de l’information et des communications, les sciences naturelles, les mathématiques, la statistique ou l’ingénierie est particulièrement faible. Voici trois exemples de jeunes scientifiques, issues de pays partenaires de l’OTAN, qui contredisent cette tendance.
Željka Antić est enseignante-chercheuse associée à l’Institut des sciences nucléaires de Vinča, en Serbie. Son intérêt de toujours pour les sciences l’a poussée à faire un doctorat en chimie et technologies chimiques.
Ses recherches l’amènent en permanence à élaborer une pensée claire et logique ainsi qu’à développer son aptitude à résoudre des problèmes, et c’est pour elle une source de satisfaction. Elle s’enthousiasme : « en tant que scientifique, j’ai le sentiment que mon travail est important et qu’il aura des répercussions directes sur la vie des gens, du moins à long terme. Embrasser une carrière scientifique ouvre la perspective d’étudier des questions de portée mondiale touchant la santé, la sécurité, le changement climatique ou les énergies et l’alimentation durables, pour n’en citer que quelques-unes ».
Bien que, dans son pays, la Serbie, il y ait plus de chercheuses que de chercheurs, Željka Antić n’en continue pas moins de recommander aux jeunes filles et aux femmes de choisir leur profession sans idée préconçue. Elle aime aborder ce sujet avec sa fille de 11 ans et ses amies, les encourageant à faire ce qui les intéresse : « je dis à tous les jeunes qui sont intéressés par une carrière scientifique, et en particulier aux filles et aux femmes, que ce type de carrière est à leur portée ».
Elle participe à un projet pluriannuel soutenu par le programme SPS qui vise à mettre au point une nouvelle technologie de détection et de reconnaissance des vapeurs d’explosifs dans de grands espaces. Des équipes du Royaume-Uni et des États-Unis sont associées à ce projet.
Marwa Qaraqe est titulaire d’un doctorat et maîtresse de conférence à l’Université Hamad Ben Khalifa, au Qatar.
Travaillant dans un milieu dominé par les hommes, elle a ressenti « une énorme pression ». « Je devais y arriver, explique-t-elle, non seulement pour moi-même mais aussi parce que j’étais malgré moi un modèle pour d’autres jeunes femmes, au Qatar et dans d’autres pays de la région ». Pour résister à cette pression, elle s’est alliée avec la seule autre femme de sa faculté afin de concevoir des projets de recherche complémentaires. « Je suis convaincue que, pour réussir dans le domaine scientifique, les femmes doivent être bien informées, disposer d’un équipement adéquat et faire partie de groupes d’entraide et de réseaux collaboratifs de chercheuses », précise Marwa Qaraqe.
« Les femmes se sentent souvent placées devant un dilemme : poursuivre leur carrière ou fonder une famille. Ce qui les freine, c’est tout simplement que les exemples de femmes qui ont mené les deux de front sont peu nombreux. Il importe que les jeunes filles voient des chercheuses et s’inspirent de leurs réussites. Cette visibilité des femmes dans un monde essentiellement masculin les encouragera à marcher sur leurs pas » » argumente-t-elle.
Avec ses homologues de Jordanie et du Portugal, Mme Qaraqe travaille sur un projet SPS pluriannuel axé sur la mise au point de systèmes qui permettront de renforcer la sécurité des réseaux de l’internet des objets, lesquels relient dispositifs, appareils et capteurs numériques connectés.
Jeune chercheuse moldove, Olesea Caftanatov prépare un doctorat à l’Institut de mathématique et d’informatique Vladimir Andrunachievici, à Chisinau.
À ses yeux, la carrière scientifique offre des possibilités infinies. Cependant, pour elle comme pour beaucoup de femmes, il n’a pas été facile de concilier vie familiale et évolution professionnelle : « en tant que mère, je peux témoigner de ce que nous devons constamment faire face à de multiples tâches. Nous avons l’impression d’être des araignées écartelées dans tous les sens. Malgré cela, animées par la passion de la science, nous créons en quelque sorte de fabuleuses toiles d'araignée ».
Mue par son désir d’être reconnue comme experte dans sa spécialité informatique, Olena Caftanatov travaille avec assiduité et persévérance. C’est là le message qu’elle cherche à faire passer à ses étudiants, qui pensent parfois que seuls des talents exceptionnels doivent se consacrer à la recherche. « À la naissance, nous sommes presque tous dotés de talents équivalents. Or le talent ne tient pas aux capacités innées mais à l’application constante au travail », argumente-t-elle.
Elle collabore à un projet SPS dont l’objet est, en cas de catastrophe à grande échelle, de faciliter la décision des primo-intervenants grâce à l’intelligence artificielle et d’ainsi améliorer leur efficacité. Dans le cadre de ce projet, son équipe coopère avec des chercheurs de Croatie, d’Allemagne, de Roumanie et des États-Unis.
Quelle forme prend l’aide du programme SPS aux jeunes femmes de science ?
La participation aux activités financées par le programme SPS est ouverte aux scientifiques et aux experts, femmes ou hommes, des pays de l’OTAN et des pays partenaires. Les scientifiques en début de carrière peuvent bénéficier de bourses pour collaborer à des projets pluriannuels soutenus par le programme. Ainsi, en 2020, 40 projets SPS ont été lancés, au titre desquels 88 jeunes scientifiques, dont 37 femmes, ont reçu des bourses. Le programme comporte aussi une offre de formation sur des sujets très spécifiques comme les technologies de pointe et la cyberdéfense. Il importe de mettre à l’honneur les talents qui prennent part aux activités subventionnées par le programme, car ces talents sont susceptibles d’inspirer de nouvelles générations de scientifiques.